Note du SoilChroniqueur (Homer Fry) : 8/10
Lofofora est l’un de ces groupes qui fait partie du paysage Metal français depuis le début des années 90, depuis ma naissance même, 1993 étant l’année de leurs premiers concerts. Le groupe a réussi a rester uni, sans splitter du moins, les guitaristes et batteurs ayant régulièrement changés (4 fois chacun). Tout ce temps, Reuno a toujours apporté des paroles avec des thèmes qui restent forts…
Et comme attendu, c’est le cas de L’épreuve du Contraire. Je me tourne rarement sur les paroles des chansons, quel que soit l’artiste, mais Lofofora à la particularité de savoir faire sonner particulièrement les mots, et te claquer en te disant « t’écoute ou quoi ?! ». C’est sûr que la langue française aide à faire passer le message, mais la façon dont le chant est placé sur les enregistrement fait qu’on s’intéresse forcement à ce qu’il dit, sans forcement qu’on le veuille. Les thèmes abordés par le passé font qu’on est concerné par ce qu’il raconte. Ici ils sont moins engagés qu’auparavant, sans pour autant qu’ils ne sonne plus fortement dans les morceaux.
L’album dans l’ensemble ne présente pas de grand changement, et reste du Lofofora pur et dur. C’est simple mais efficace comme peu d’artistes français peuvent se le permettre. Ça se remarque dès les premiers titres avec le duo « Pornolitique » et « Contre les murs » le premier mené par un refrain finissant par un magistral « Mangez-lui la tête », c’est un peu ce que le groupe nous fait tout au long de l’album. Des titres comme « La Dérive », placé à la moitié du disque, sont par contre plus calmes et posés ce qui nuance pas mal avec les deux déjà cités. Les morceau oscillent entre le Punk Hardcore, le Metal, la Fusion, un peu de tout ce qu’ils ont fait dans leur carrière, sans rester sur un chemin tracé : les virages entres les titres sont parfait, on passe notamment d’un « Chanson d’Amour » avec un couplet doux au chant et funky à la guitare à « Transmission » beaucoup plus Rock français avant de finir sur un « Notre terre » dans une veine Metal. Ils nous triballent de gauche à droite sur l’album, donnant une disparité dans les musiques à la fois bonne et intéressante.
Par contre on ne retrouve plus de folie comme « Shiva Skunk Special Ekova Flavor » de l’album Peuh !, ce qui me manque sur cet album. Évidement, c’est pas le genre de morceau de 16 minutes qui faut rebalancer à chaque fois j’en suis conscient, mais un titre plus oriental, musique du monde ou tout simplement hors-metal ferait du bien et nous permettrait de se dire « qu’est-ce qu’ils nous réservent cette fois ? », un peu comme Soulfly et ces « Soulfly », « Soulfly II », « Soulfly III », et ainsi de suite sur chaque CD depuis le premier. Même si désormais ils sont un peu plus en retraits étant sur respectivement sur les éditions Deluxe et Digipak des deux derniers albums, qui changent du registre plus ouvert des débuts, montrant bien que chaque groupe souhaite un minimum de changement dans sa carrière.
Lofofora heureusement ne dynamite pas son style, une transformation est présente au fil des albums, après tout on est tous des êtres humains : en 25 ans nos goûts, envies et pensés changent, il y a aussi un besoin de découverte et de nouveauté qui se dégage. Mais le groupe ne change pas particulièrement son style, il dose. Si on passe de l’album éponyme à Monstre Ordinaire et désormais L’épreuve des Contraires, c’est une évolution logique et mesuré de leurs morceaux, et on s’y retrouve forcement.

Site: http://www.lofofora.com/
Facebook: https://www.facebook.com/Lofofora
Twitter: https://twitter.com/lofofora_

Tracklist:
1. L’innocence
2. Pornolitique
3. Contre Les Murs
4. Trompe La Mort
5. Le Malheur des Autres
6. Romance
7. La Dérive
8. Pyromane
9. Karmasutra
10. La Tsarine
11. Double A
12. Chanson D’amour
13. Transmission
14. Notre Terre