Note du SoilChroniqueur (Metalfreak) : 8/10

On les avait quittés l’an dernier avec un album acoustique (“Simple appareil”) mais on n’avait aucun doute quant à la capacité de Lofofora à continuer à nous balancer sa rage dans son punk / hardcore / metal. On en doutait d’autant moins que leur prestation au dernier Hellfest a été pour le moins… explosive !

Reuno et sa bande, malgré trente années d’une carrière plus qu’honorable et maintenant dix albums incontournables, n’ont rien perdu de leur colère et entendent bien nous le faire comprendre au moyen de onze nouveaux uppercuts bien méchants directs et in-your-face !

Jusque là, rien de neuf sous le soleil : on sait pourquoi on a aimé Lofofora depuis un certain “L’oeuf” passé en boucle sur M6 en 1995, et surtout lorsqu’on les voit / entend dénoncer, dézinguer, manifester, dévoiler, ou révéler toutes les aberrations que notre époque nous oblige quelque part à subir… Bref, c’est avec toujours autant de véhémence, au service d’une musique toujours aussi agressive et groovy que Lofofora signe aujourd’hui son dixième album avec une rage et une colère qui n’a pas bougé d’un iota en trente années de carrière.

Et à l’écoute de ce “Vanités”, quand on sait dans quel bordel nous nous trouvons actuellement, ce n’est pas près de changer ! Et là, il faut bien l’admettre : le quatuor a la patate ! Ce n’est rien de le dire… Reuno use de toute sa colère et de son charisme pour laisser sortir une rage toute légitime et authentique : sur fond de punk rock, de metal, de hardcore, le tout saupoudré d’un groove qui ne lâche pas les riffs des musiciens, les titres s’enchaînent les uns aux autres avec force et furie sans laisser l’auditeur respire un seul instant. Les titres sont courts, sans concessions, imparables et la verve de Reuno est telle que ses textes, intelligents, sont déclamés avec toute la férocité qu’on lui connaît ! Seul le dernier titre “La surface” se la joue un peu plus calme et rappellera vaguement l’album acoustique de l’an passé, prouvant à ceux qui en doutaient encore que Reuno est capable de chanter avec un peu plus de subtilités.

Pour le reste, ça défouraille sévère dès les premières notes de “Bonne guerre”, alternant agressivité (“Bonne guerre”, “Le refus”, “Le futur”, “Xit”, ) et férocité (“L’exemple”, “Les fauves”, “Le venin”, “Le mâle”, “Les seigneurs”), voire parfois plus nuancé (“Désastre”, “La surface”), mais toujours avec une efficacité et une sobriété sans fioritures. Les morceaux sont courts, leurs intitulés ne dépassent pas les deux mots : bref, Lofofora va directement à l’essentiel sans en rajouter !

On l’aura compris, Lofofora a encore beaucoup de choses à dire et ne prendra pas de pincettes pour le faire. Pour notre plus grand plaisir !

Tracklist :

01. Bonne Guerre (3:16)
02. L’Exemple (3:36)
03. Les Fauves (3:43)
04. Le Refus (3:21)
05. Le Venin (4:35)
06. Le Futur (2:28)
07. Le Mâle (4:18)
08. Désastre (4:43)
09. Xit (2:21)
10. Les Seigneurs (4:28)
11. La Surface (4:15)

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