Note du SoilChroniqueur (Metalfreak) : 9,5/10

Difficile de parler de doom metal en Finlande sans mentionner à un moment le nom de Reverend Bizarre. Ce serait comme parler de Candlemass sans évoquer “Epicus doomicus metallicus” ou tout simplement de heavy metal sans que le nom de Black Sabbath fasse son apparition dans le sujet ! Bref, on parlera d’incontournable, pour le coup !

Alors quand en plus on a affaire à une formation qui compte des anciens membres de Reverend Bizarre – on a même notre reverend zarbi dans notre team, c’est dire ! – tu imagines bien qu’on a peu de chance de ne pas le mentionner ! Donc ce sera le pari du jour : parler de ce nouvel album de Lord Vicar sans mentionner le groupe cultissime responsable de l’impressionant “II : Crush the insects” en 2005, entre deux albums finalement non moins monstrueux, et qui a splitté en 2007.

C’est donc en 2007 que Lord Vicar voit le jour et sortira l’année suivante un EP (“The demon of freedom”) puis un album (“Fear no pain”), deux splits avec Griftegård puis Funeral Circle et un album “Sign of Osiris” suivront en 2011, un troisième split arrivera l’année suivante avec Revelation. Il faudra attendre 2016 pour avoir un excellent “Gates of flesh”, et c’est enfin au printemps 2019 que sort ce petit nouveau “The black powder”. Entre temps, Rich Jones aura remplacé Jussi “Iron Hammer” Myllykoski à la basse…

Bref, Lord Vicar poursuit tranquillement son petit bonhomme de chemin, avec la même rapidité que sa musique !

Musicalement, c’est du lourd, du très lourd ! Guitares épaisses, chant légèrement en retrait avec une petite teinte psychédélique, rythmiques pachydermiques et d’une lourdeur oppressante, morceaux s’étendant jusqu’à 17 minutes : Lord Vicar ne compte pas se passer des poncifs du genre et continuera à plaire aux fans tant de Black Sabbath, Led Zeppelin, Pink Floyd, The Who, Saint Vitus, Pentagram, Trouble, The Obsessed, Witchfinder General que de Candlemass, Cathedral ou The Gates Of Slumber.

Alors, c’est sûr, se farcir un pavé de soixante-dix minutes où, pendant neuf titres bourrés ras la gueule de riffs aussi épais qu’une mélasse sombre et compacte, il faut avoir le cœur bien averti, et c’est sûr que les claustrophobes risquent de les sentir passer… Mais les plus exigeants des doomsters, eux, pourraient esquisser un vague rictus de plaisir entre deux dépressions nerveuses tant cette opacité semble être totalement dépourvue tant de lumière que d’optimisme !

Et qu’on ne s’y trompe pas, si « Impact », titre présenté sur le lien Youtube plus haut, se veut plus aéré et rapide, la quasi-totalité de l’album reste englué dans un doom monolithique aussi rugueux que d’une lourdeur à rendre jaloux un mec insistant devant une belle femme totalement indifférente.
Bien sûr, Lord Vicar aime varier les plaisirs et accélérer quelque peu le tempo comme sur « Levitation » et la dernière partie de « A second chance », ou se montrer éthéré comme lors de l’acoustique tout en beauté « Nightmare ». Mais avant ça, il aura fallu être rescapé non seulement du monstrueux pavé de 17 minutes « Sulphur, Charcoal and Saltpetre » mais aussi des longues complaintes glauques tout en désespoir que sont des “Descent”, “The temple in the bedrock” ou “Black lines”…

Implacablement beau, désespérement magnifique !

Tracklist :

1. Sulphur, Charcoal and Saltpetre (17:16)
2. Descent (8:09)
3. World Encircled (6:36)
4. Levitation (4:58)
5. The Temple in the Bedrock (8:00)
6. Black Lines (6:52)
7. Impact (2:59)
8. Nightmare (4:03)
9. A Second Chance (10:42)
– The wagoner
– My soul is never free
– Strict master

BandCamp : https://lordvicar.bandcamp.com/
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