Note du SoilChroniqueur (Antirouille) : 9/10

Dire de Sean Michael Kratz qu’il est un boulimique du travail niveau musique est peu dire. Bon, il est loin, très loin de se rapprocher du palmarès de Rogga Johansson et de sa trentaine de projets musicaux mais notre Américain multiinstrumentiste partage sa passion avec d’autres dans Black April, Burial Oath, Witchhelm ou se la joue solo dans Osi and the Jupiter, Ulven ou encore dans Lucian the Wolfbearer qui nous intéresse aujourd’hui, car vient de paraitre ce 23 juillet, Old Roots, dernier album et premier en version physique.

Old Roots est d’abord sorti, comme ses cinq prédécesseurs, en autoprod’ et en digital début mars 2019, puis The Vinyl Division se penche sur l’affaire et décide de l’imprimer dans un premier temps ce 23 juillet en CD puis en vinyle le 30 septembre prochain. Bon, on se paume un peu avec ces noms d’emprunt, on ne sait pas trop si c’est Sean Deth ou Lucian qui joue mais peu importe, quoiqu’il en soit, c’est bien toujours lui qui officie dans Lucian the Wolfbearer.

Si avec les albums précédents Sean Deth avait tenté avec réussite un accoustic folk metal, il se lance depuis quelques années maintenant dans un funeral doom tout aussi bien exécuté. Quand on est bon…

“Pagan Forest” commence lentement (tiens donc) par un riff répété à l’infini, plein de détresse et hypnotique, le genre qui va te prendre la tête pour le reste de la journée. La voix est dans un growl profond mais notre frontman varie en s’aventurant dans des cris plaintifs limite black. Le passage instru malsain paraît interminable tant les notes s’allongent et on finit par ce putain de riff de départ, histoire de bien te le rentrer dans le crâne.

« Marrow » est un court titre de six minutes avec une entame acoustique pleine de douleur. Au deux tiers ça s’énerve un peu à grand coup de Kalash puis les pruneaux tirés par celle-ci deviennent des figues molles. Faut pas exagérer sur la vitesse, on est sûr du funeral.

« Binding the Will of Giants » va assombrir 23 minutes de ta maintenant triste vie. Après une lourde intro de sept minutes sur laquelle se lamente la voix de Sean, les riffs semblent vouloir prendre de la hauteur. Mais cette courte éclaircie va vite être étouffée par une mélancolie qui ne te laissera guère d’espoir pour la suite. Le contenu est presque « cathédral », c’est sombre, douloureux et sans aucune perspective salvatrice. Le titre t’amène dans un tunnel mal éclairé qui paraît sans fin. Un riff semble pourtant vouloir t’en montrer l’issue mais n’y compte pas trop car tu es dans un cauchemar.

Lucian the Wolfbearer va te pourrir la journée avec un Old Roots déprimant, angoissant qui fera ressurgir tous les moments tristes de ta vie. The Vinyl Division, on veut le reste de la discographie sur support physique…

Lexapro, Cipralex, Sipralexa, Seroplex, Valdoxan, Melitor, Thymanax, Elavil, Tryptanol, Endep, Elatrol, Tryptizol, Trepiline, Laroxyl, Redomex, Paxil, Deroxat, Seroxat…

Tracklist

1. Pagan Forest (13:53)
2. Marrow (06:19)
3. Binding the Will of Giants (22:39)

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