Note du SoilChroniqueur (Metalfreak) : 9/10

Lucie Sue ou l’anti-Sébastien Chabal par excellence !
Lui, quand on veut l’interviewer en Anglais, il vous colle un plaquage bien senti à base de “No, we’re in France here, we speak French !!!!”. Et bien quand rien arrive, le Monsieur, il quitte la conférence de presse ! Comme ça…

Et nous, diaboliquement, on laisse Lucie faire : appeler To Sing in French un album dans lequel il n’y a pas un mot français, ni même gaulois, c’est une satanée provocation. Bref, elle fait la nique à Jacques Toubon et à sa loi sur les quotas : elle ne chante pas en français “because elle a pas envie” ! Et alors ?
Et elle l’assume et le revendique : « ‘To Sing in French’ est une réponse à la loi Toubon qui impose des quotas de chansons Françaises à la radio. C’est ridicule, injuste et bien trop patriotique. C’est comme si on imposait aux plasticiens de peindre en Bleu, Blanc et rouge. France Musique de favoriser Bizet à Mozart, Beethoven ou Verdi. Un danseur de danser la bourrée plutôt que la salsa, la kalinka ou le Kizomba. Je suis la première à défendre la culture Française. Et je pense même en faire partie. Mais ma musique, je la fais dans la langue qui me paraît sonner le mieux : L’anglais ».

On la décrit comme une artiste décalée et créative, c’est le moins qu’on puisse dire !
En neuf titres et surtout seulement trente trop courtes minutes, elle nous envoie quelques échantillons de sa palette musicale et on ne peut pas dire qu’on va sombrer dans l’ennui.
Non, niveau variété, on a ce qu’il faut pour que le temps passe très vite à l’écoute de cet album : une chose est sure, les années 90, elle adore. Mince, faut dire qu’en plus, c’est la décennie de la loi Toubon (pour mémoire, la loi sur les quotas, c’est voté en 1994)… relation de cause à effet ? Va savoir.
Toujours est-il qu’on pense tour à tour au Rock Alternatif des Breeders, à L7, à la Pop British de cette faste décennie, PJ Harvey, quelques sonorités bien Glam qui rappellent que cette talen-tueuse bassiste est montée sur scène avec Steel Panther lors du Hellfest 2022 ou Led Zeppelin (le refrain de “Lean on Me” faisant penser à celui de “Dream on”), même parfois jusqu’au Trip Hop.
La multi-instrumentiste s’en explique « J’ai contenu si longtemps ma créativité musicale, que ma tête était devenue une cocotte minute. Toute cette accumulation d’idées, ce mélange de sons, ces expériences éclectiques et ces envies fortes ont mûri et monté en pression. Cet album est le résultat d’un jaillissement inattendu, généreux et précieux. »
Ou comment faire son album toute seule comme une grande – qu’elle semble être déjà – avec seulement quelques batteurs de session en fonction des titres. Ainsi on retrouve Philippe Entressangle (Benjamin Biolay, Etienne Daho), Franck Amand (Clara Luciani, Catherine Ringer) et Nicolas Charlier (Retriever) derrière les fûts, preuve que la dame sait s’entourer.

On se retrouve donc avec des titres très différents, alternant le pur (Hard ?) Rock (“Leak your Teeth”, “The Race”) en passant par du plus planant (“Lean on me”) voire éthéré (“Promises”, “Soma”), passant par une reprise personnalisée façon rock alternatif anglais du “Freedom” de George Michael, ou façon The Breeders (“Glorious”).

Et le tout avec une authenticité on ne peut plus confondante !
Bref, “We’re in France, we sing English”…

Tracklist :

01. Lick Your Teeth (2:20)
02. Glorious (3:07)
03. Lean On Me (4:06)
04. Freedom (reprise George Michael) (5:16)
05. To Sing In French (3:00)
06. Shine On Avalon (3:33)
07. The Race (1:32)
08. Promises (5:21)
09. Soma (2:12)

BandCamp  Facebook  Instagram  Spotify  Music Apple  YouTube  YouTube