Note du SoilChroniqueur (Arno) : 9/10

« Je suis la neige qui fond, je me lave de moi-même. » (« Plage Chômage »)

En 2017, lorsque j’avais revu passer le nom de Lugubrum (aujourd’hui Lugubrum Trio il me semble) pour l’album « Wakar Cartel », de vieux souvenirs de samplers sont remontés, m’évoquant un groupe de Black Metal radical mais déjà, dans les années 90, avec une approche bien fumée du genre. Seulement entre-temps, les Belges, ils ont muté. Pour évoquer leur style, nous pourrions parler de Black Jazz, mais pas à la manière hystérique d’un Shining (les Norvégiens). C’est plutôt comme si le trio mélangeait le calme apparent d’un Bohren & der Club of Gore avec le rock éclaté d’un Shellac, le tout joué par d’anciens black metalleux à peine sortis d’une maison de repos et totalement avinés.

Oui, cette présentation semble incongrue mais c’est pourtant ce qu’il me vient à l’esprit à l’écoute de ce très étrange « Plage Chômage », qui repousse les expérimentations abordées sur « Warkar Cartel » où il subsistait encore un tout petit peu de Metal. Alors que là, au cours de ces trente-cinq minutes, il va vraiment falloir tendre l’oreille pour percevoir le moindre relent de la brutalité passée et qui, de toute façon, ne fait plus du tout partie du vocabulaire de Lugubrum.

Partant de là, il faut accepter d’écouter un album barré dans lequel un Trevor Dunn (Mr Bungle, Trio-Convulsant, Fantômas, etc.) ne dépareillerait pas : c’est bizarre, étrange, plutôt malsain au final et parfaitement original sans faire n’importe quoi. Et pour tout cela, indispensable.

Tracklist :
01. Plage Chômage
02. Seelenglut
03. Foefganger
04. Muzzammil
05. Goldhut
06. Fatty Streak

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