Note du SoilChroniqueur (Arno) : 8/10

Un groupe, en l’occurrence Lunar Tombfields, qui se pointe comme venu de (presque) nulle part et qui arrive directement dans le catalogue des Acteurs de l’Ombre, l’auditeur attentif se dit qu’il y a forcément un truc intéressant à aller chercher.
Je dis « presque » de nulle part car les deux membres ont déjà joué dans plusieurs formations (Defenestration, Natremia, Angoisse, Absolvtion), ce qui explique certainement la qualité de ce qui est donc proposé au cours de ce premier album : « The Eternal Harvest« . Un black metal plutôt lent, mais pas dépressif, qui prend le temps d’installer ses idées au fil de quatre longues compositions (entre neuf et quatorze minutes).

Pourtant, le début de l’album (« The Ancestral Conjuration ») déroute. Il faut dire que ce chant féminin très « heavenly voices », pour ceux qui se rappellent le temps où le genre était à la mode, ne laisse en rien présager de ce qui va arriver ensuite. Mais quand la guitare entre en jeu, d’abord seule, puis portée par un mid tempo puissant, l’auditeur est embarqué et il ne descendra pas avant les dernières mesures de « Drowning in the Wake of Dreams ».

Parmi les éléments qui rendent « The Eternal Harvest » plus qu’à mon goût, c’est à la fois l’authenticité et la rigueur de l’exécution dans un genre pourtant balisé et duquel le duo ne cherche d’ailleurs pas à sortir. Il y a les codes, le respect du classicisme, et malgré tout un touché particulier qui fait que l’on accroche dès la première écoute, les autres ne faisant que découvrir la profondeur subtile des compositions.

Car oui, alors que les titres sont longs, soyez rassurés ennemis du post ! Lunar Tombfields n’a pas la sale manie de faire tourner en boucle un même riff. La musique vit, rampe, progresse et régresse au fil de l’inspiration des musiciens. Encore un très beau disque pour passer les hivers.

Tracklist :

1. The Ancestral Conjuration (14:11)
2. As the Spirit Wanes, the Form Appears (9:23)
3. A Dialogue with the Wounded Stars (12:49)
4. Drowning in the Wake of Dreams (11:03)

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