Note du SoilChroniqueur (El Jean Jean) : 8,5/10

Si j’en crois la définition du mot à la mode de chez nous :
« Malévolence : Désir de faire du mal » … Hé bah avec les p’tits gars de Sheffield, on est pile dans ça !
Au fur et à mesure des années, les cinq gars du South Yorkshire ont construit un monstre de violence et de riffs imparables au travers de trois albums (« Reign Of Suffering » en 2013, « Self Supremacy » en 2017 et donc « Malicious Intent » cette année), d’un Ep (« The Other Side » en 2020) et d’une démo en 2011, sans parler des concerts où, apparemment, il règne une ambiance bien bagarreuse.
Prenons le temps de nous poser avec une tasse de thé et des petits biscuits après avoir poussé la table du salon pour mosher sans trop salir la moquette sur les murs… (en plus, le sang, ça tâche.)

On peut dire qu’en termes de régularité de sortie, les gus prennent le temps de peaufiner leurs chansons, ce qui dans un sens n’est pas plus mal plutôt que de sortir titre après titre et, au final, créer une sensation de lassitude qu’on peut tous avoir sur le monde de l’internet maintenant. Le fameux « scrollage » d’écran qu’on a tous eu à un moment devant notre écran pour la énième fois de la semaine du groupe qui nous dit ce qu’il a fait cette semaine ou ce qu’il va faire l’année suivante… Si si… Ne mentez pas, je le sais !

« Self Supremacy« , leur précédent album, était sorti en 2017 mais l’Ep « The Other Side » avait su nous faire patienter pendant le confinement (Aaaaaah le fameux « Keep your distance ! » de rigueur) en 2020. Trois titres, trois ambiances différentes et déjà une volonté de montrer que niveau riff casse nuque qui donne envie de taper du poing dans les airs en arborant nos plus belles Airmax, bah ça se posait là !

Alors, on a quoi au menu de ce « Malicious Intent » ? Bah c’est très simple ! Du sang, de la chique et du mollard ! Ça mosh, ça pit, ça hurle et ça fait bim dans les dents tant les morceaux vont s’enchaîner au long d’un court round de 37 minutes pour 10 titres. Mais, au final, vaut-il mieux un album court qui tourne en boucle ou un album long mais difficilement encaissable ? Perso, je vote pour la première option !
Là où dans les précédents albums de Malevolence, il y avait pas mal de titres rapides à grands renforts de blasts, de double et de riffs thrashcore, on a le droit sur cet album à des riffs plus aérés, plus lourds et surtout un groove qui fait du bien et rappellera à certains un mix 2.0 de Pantera, Lambs Of God ou bien encore le Machine Head période « The Blackening » (notamment sur le traitement de la voix « clean » de Kovan ou sur le titre « Life Sentence »), tout en gardant le timbre de voix HxC vindicatif d’Alex, avec le petit supplément sludgepas dégueu et propre à leur recette.
On sent que les mecs visent l’efficacité pour rendre les titres méchamment violents en Live et c’est là où je pense que ce groupe sait tirer son épingle du jeu dans un style metal moderne où bon nombre de groupes misent sur la technique et le déballage de notes, tout en se reposant sur des bidouilles de studio. Le jeu du batteur Charlie Thorpe est d’ailleurs le bon compromis ! Clairement, entre la prod ultra léchée de sa batterie, l’intelligence de ses breaks et sa gestion des dynamiques afin d’éviter que les morceaux tournent au rond, je suis prêt à parier que quiconque écoutera cet album se retrouvera à bouger de la tête. On retrouvera aussi des petites respirations plus salvatrices, l’exercice de la ballade « The Other Side » sur l’Ep ayant été bien bien assimilé (« Higher Place »).

Nuclear Blast a eu le nez creux en leur proposant une signature, leur permettant d’être distribué partout dans le monde plus facilement. Je terminerai ma chronique en vous parlant du visuel réussi de l’artiste Eliran Kantor qui, depuis quelques années, se retrouve à l’honneur, ayant bossé avec Testament, Gaerea ou bien encore Psycroptic et Lorna Shore.

Je vous laisse le lien du single « On Broken Glass » car je trouve justement que ce titre est un bon condensé de ce que cet album pourra vous proposer : violence, mélodie, tarte du plat de la main dans la jugulaire en dessert !

Malevolence nous offre en 2022 une jolie leçon de violence à grands déluges de riffs et de titres qui vous donneront des envies d’hurler en bagnole, fenêtre ouverte et sac banane autour du cou !

01. Malicious Intent (01:39)
02. Life Sentence (03:17)
03. On Broken Glass (04:27)
04. Still Waters Run Deep (03:35)
05. Higher Place (04:45)
06. Karma (03:02)
07. Above All Else (feat. Matt Honeycutt) (03:48)
08. Do Or Die (03:50)
09. Salvation (feat. Matthew K. Heafy) (04:30)
10. Armageddon (04:58)

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