Line-up sur cet Album
- Phil : chant
- Jé : guitare
- Mat : basse
- Twist : batterie
Style:
Rock VintageDate de sortie:
21 novembre 2014Label:
Autoproduction/DooweetNote du Soilchroniqueur (Lusaimoi) : 8,5/10
À quarante-sept ans, Mallory rencontre à Paris dans un bar miteux quatre musiciens avec qui elle se lie d’amitié. Ensemble, ils vont écrire une biographie musicale retraçant sa vie…
C’est ainsi que, selon ses propres mots, commence l’histoire de Mallory, le groupe.
Celle de Mallory, la femme, débute bien avant, aux États-Unis lorsque cette jeune mariée assoiffée de liberté, et prête à mourir pour elle, décide de quitter son époux pour savourer pleinement sa vie.
Après Honey Moon, un premier acte en forme de vraie bonne surprise, le groupe poursuit la narration de cette aventure qui traverse, cheveux au vent, l’Amérique, la vraie, celle des routes droites et infinies, des petites bourgades, des bars enfumés et du Rock’n’Roll. Le Rock d’antan, celui qu’on écoutait sur sa platine avant que le vinyl tombe en désuétude et bien avant qu’il revienne à la mode.
Le sobrement intitulé 2 – paru quelques mois seulement après son prédécesseur, comme si les Parisiens ne pouvaient freiner leur frénésie créatrice –, nous replonge donc dans ces ambiances que l’on croyait à jamais disparues. Et tout comme Honey Moon, ce deuxième album tient sa réussite dans l’amour que le quatuor porte envers le style et cette époque.
Dès l’introduction, dès le craquement métallique du Zippo, dès la première aspiration sur la cigarette, on imagine déjà cette ambiance de bar miteux. En fermant juste les yeux, on voit Mallory, assise dans un vieux canapé fatigué, raconter au quatre musiciens son histoire.
Puis « Awake », au nom bien trouvé, démarre réellement, démontrant un vrai sens du riff et délivrant, petit à petit, une vraie fureur de vivre. Le tout est soutenu par une production organique – chose d’ailleurs accentuée sur une chaîne. Et il est loin d’être le seul titre à nous prouver le feeling de compo des musiciens. « Summer Rain » se montre lui aussi dansant, « Heavy », basse en avant, possède un groove imparable, Jé nous montre à quel point il s’amuse avec sa guitare sur « Big Nails »… Le plaisir est contagieux et on en prend tout autant à l’écouter.
Surtout que Mallory joue avec ses références, nous les sert telle une madeleine de Proust et réussit à éveiller des souvenirs même chez ceux qui, comme moi, n’ont pas connu cette époque. On retrouve, saupoudré ici et là, un peu de Lynyrd Skynyrd, The Who, ou Led Zep. À peine, en fait, juste assez pour éveiller la nostalgie, pour nous offrir une image, un flash. Certains soli psychédéliques, comme la fin de « Ready » et, surtout, la dernière partie de « Bad Monkeys » – après un solo de batterie qui vient casser la mélodie initialement apportée par la basse – viennent nous rappeler ce temps où l’improvisation faisait pleinement partie du show. On pourrait alors croire le CD enregistré en live, avec tout ce que cela comporte en terme de surprises et folies. L’interlude « Somewhere », d’ailleurs, semble presque joué en direct, unplugged ; le groupe semble répéter devant nous, dans ce même canapé en cuir fatigué sur lequel leur muse était assise un peu plus tôt. Un titre qui nous rappelle à quel point Mallory sait aussi manier l’émotion sans jamais tomber dans le mielleux.
Ce qui est appuyé par le début de « Ready », « Something » – concluant l’album sur une note calme et apaisée, une fin de journée alors qu’on regarde le soleil se coucher à l’horizon – et un « Runnin’ » pourtant tendu, mais qui touche au cœur grâce, notamment, à la voix vivante, vibrante, éraillée et juste de Phil. Un chant qui pourrait résumer la fougue, la rage et la sincérité du groupe.
Seuls quelques mois séparent les deux albums de Mallory, pourtant, on ne peut dire que le groupe s’est précipité. Comme si le quatuor avait tout ça en tête depuis un moment déjà, et qu’il ne lui manquait que les moyens pour nous le proposer dans de bonnes conditions. Le groupe reprend le style qui lui est cher, avec un côté électrique plus affirmé et toujours cette envie furieuse de profiter pleinement de la vie, il s’éclate et nous emporte avec eux. L’album se termine, comme il avait débuté, sur les paroles de cette femme, qui nous raconte son amour pour la liberté et parvient à nous convaincre.
Le genre de CD qui nous donne envie de prendre la route, sans autre objectif que celui de jouir pleinement du temps qui nous est accordé.
Site Officiel : www.malloryband.net
Facebook : www.facebook.com/mallory.rockband
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