Line-up sur cet Album
Julien Cassarino : chant ; David Castel : guitares ; Julian Gretz : guitares ; Fabrice Taupiac : bass ; Brice Sansonetto : batterie
Style:
Thrash/Death barréDate de sortie:
octobre 2012Label:
Jerkov MusiquesNote du SoilChroniqueur (Lusaimoi) : 9/10
Manimal, c’était une série américaine très courte, puisqu’elle n’a connu que sept épisodes et un pilote. Elle racontait l’histoire d’un professeur qui avait le pouvoir de se transformer en n’importe quel animal, ce qui doit être pas mal cool.
Mais Manimal, c’est aussi un groupe. Groupe que j’avais loupé, en 2006, lors de la sortie de « Succube ».
En fait, j’étais jeune et naïf à l’époque et, pour moi, tous les groupes français faisaient soit du Néo soit du Hardcore. Et, toujours à l’époque, ces deux genres étaient ceux dont je voulais m’éloigner. Heureusement, depuis, j’ai compris qu’il ne fallait pas me fier aux styles, car si le Néo, c’est toujours pas ma tasse de café au lait, le Hardcore, j’ai compris que c’était pas qu’un style pour ados à casquettes et baggys.
De toutes façons, peu importe, puisque Manimal ne fait ni dans l’un, ni vraiment dans l’autre.
Résultat de l’union entre Psykup (autre groupe que j’ai découvert récemment) et Leiden, il présenté comme un groupe qui mélange la violence de Cannibal Corpse, la folie de Strapping Young Lad et le groove de Faith No More.
Et je dois dire que c’est assez exact.
Si la musique de nos compatriotes ne fait pas dans le Brutal Death, comme les mangeurs de chair, la violence est bien présente. En fait, s’il est considéré comme un groupe de Thrash/Death, Manimal, c’est surtout bien plus que ça.
Parce qu’il a des groupes qui possèdent un feeling incroyable et immédiat. Il y en a d’autres qui nous offrent un son saccadé, avorté, qui s’amusent à casser les mélodies. D’autres encore dévoilent une folie et des idées barges qui les éloignent des codes établis.
Mais combien combinent tout ça en même temps ?
Je ne parle pas d’un album où il y aurait un morceau groovy, un autre barge… Non, là, chacun des titres de ce « Multiplicity » renferme tout ça.
La violence se remarque dès les premières notes, très massives, de « Michael », et puis ça change, ça devient rapide, ça ralentit, ça redémarre. On a aussi cette rythmique furieuse qui s’arrête d’un coup pour repartir sur autre chose. Et il faut de sacrés musiciens pour obtenir des changements aussi brusques. Les choses sont complexes, mais tout est parfaitement lisible, chose très étonnante, vu les structures variées et les ruptures fréquentes.
Et que dire des voix ? D’abord gutturales, elles s’éclaircissent pour donner une vraie folie à l’ensemble (« Ben » qui ne fait que s’accentuer sur ce chemin au fil de son avancée), et même s’orientent souvent vers un scream rappé, avec quelquefois ce petit effet vocoder qui ajoute à l’originalité. Ça me rappelle un peu, dans un tout autre genre, Daniel Gildenlöw qui ne s’embarrasse pas de catégories et de barrières, qui expérimente, ajoute de nouveaux trucs, tout en maîtrisant toujours son sujet.
Chaque morceau possède sa particularité qui le rend parfaitement identifiable : un refrain absolument dément (« Corey », génial), une violence plus directe (le début de « Christian »), une lourdeur plus appuyée (« Franck »), un passage acoustique très Opethien sur l’outro « Edmond ». L’orientale « Laura », aussi, porte bien son nom puisqu’une voix féminine y est utilisée de façon vraiment surprenante… et j’en passe.
Mais tous ont en commun cette propension au bordel maîtrisé. Ces petits éléments de délire qui arrivent sans qu’on s’y attende, qui nous titillent l’oreille et font toute la personnalité de Manimal.
Vraiment loin de ce à quoi je m’attendais, « Multiplicity » est un album bourré de surprises, qui nous en met plein les oreilles sans qu’on soit trop perdus pour autant. Osé, technique et au feeling immédiat, il m’a convaincu dès la première écoute.
Malheureusement, cette découverte est un peu entachée par une mauvaise nouvelle, puisque ce troisième album sera aussi le dernier de Manimal qui est en train de faire sa tournée d’adieu.
Espérons que ses membres créeront d’autres projets tout aussi déments.
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