Note du SoilChroniqueur (Metalfreak) : 9/10

Tous les fans du groupe sont unanimes sur la question : un concert de Mayhem, c’est assurément la bande sonore d’une apocalypse annoncée, tant l’intensité de la musique et le sens du show de la part du groupe sont une expérience, certes éprouvante, à vivre au moins une fois dans sa vie !
Mayhem, ou The Trve Mayhem pour les plus puristes, nous abreuve de son Black Metal tantôt ritualiste, tantôt expérimental, et surtout très cru, depuis bientôt quarante années.
Formé en 1984, le groupe a un passif des plus lourds, avec notamment le suicide de Dead et l’assassinat d’Euronymous au début des années 90, qui n’ont fait que lui rajouter une aura des plus inquiétantes.
Même si, de nos jours, on parle plus des titres de Mayhem que de leurs histoires extra-musicales, on ne peut que s’apercevoir que le groupe jouit encore d’une réputation sulfureuse à longueur de concerts et d’albums sortis.
40 ans d’existence l’an prochain pour – seulement – six albums qui sont toujours un évènement quand ils pointent le bout de leur doigts crochus, et quelques EP dont certains sont ultra cultes désormais.
Alors imaginez quand on voit un nouvel album live montrer le bout de son nez.

“Daemonic rites” est un nouvel album live pour Mayhem après quelques autres comme le célèbre “Live in Leipzig” (1993), “Mediolanum Capta Est” (1999) ou “De Mysteriis Dom. Sathanas Alive” (2016) au milieu de tout plein de concert enregistrés à Marseille, Zeitz, Guatemala City ou Jessheim…
Celui là, il vaut son pesant de litres de sang : d’une part grâce à un son impeccable pour un concert de Black Metal, mais aussi par le choix de la setlist, principalement axée sur le dernier album en date “Daemon” (2019) qui est représenté par trois titres et surtout par une tripotée de morceaux – dix pour être précis – d’avant 2000, au milieu desquels on retrouve un titre de “Grand Declaration of War” (2000), un de “Chimera” (2004) et un de l’EP “Atavistic Black Disorder / Kommando” (2021).

Si l’album “De Mysteriis dom Sathanas” est le plus représenté (quatre titres enchaînés les uns aux autres), on a droit à autant de titres issus de l’EP “Deathcrush” (1987), un titre du trop rare EP “Wolf’s lair abyss” (1997) et le toujours incroyable “Carnage” tire de la demo “Pure Fucking Armageddon” de 1986.
En revanche, l’impasse a été clairement faite sur “Ordo ad Chao” (2007) et “Esoteric warfare” (2014).
Mais qu’importe ! Toujours est-il que Mayhem nous offre là pas moins de 80 minutes d’une cérémonie, enregistrée sur la base de plusieurs concerts lors de la tournée mondiale de “Daemon”, des plus occultes et des plus intenses, histoire de rappeler qu’en matière de “trve” black metal, c’est encore eux les patrons !
Il suffit de se mettre l’enchaînement “Freezing Moon / Pagan Fears / Life Eternal / Buried By Time and Dust” (‘va falloir songer à faire passer un contrôle anti-dopage au batteur sur ce dernier) pour pas moins de 25 minutes aussi nostalgiques qu’intenses, pour en être définitivement convaincus.
Et surtout ne pas croire que le reste de ce live est en deçà de cette raclée sonore, loin de là ! Tout le live est une réussite totale, sans le moindre temps mort, sans la moindre baisse de régime.

Mayhem est un groupe incroyable, que ce soit en studio ou sur scène. Sur scène, si on n’est pas photographe du concert, on se prend un pied incroyable ! Il faut dire que le groupe aime bien mettre une ambiance des plus enfumées, transformant la prise de clichés en pur défi technique, tant on se retrouve dans un brouillard permanent. Pour peu qu’on se mange pleine face des stroboscopes pendant parfois un temps suffisant pour rendre la vue malaisante, on a la totale !
Mais qu’importe !
Le spectacle est au rendez-vous, c’est bien le plus important…
Toujours est-il que, même sans l’image, l’écoute de ce live est un plaisir incroyable du début à la fin, avec une production aux petits oignons, mettant chaque musicien en valeur, laissant retranscrire toute l’ambiance solennelle des passages plus atmosphériques ou des interludes occultes.

Bref, du grand art ! Du “trve” grand art !
D’ores et déjà incontournable…

Tracklist :

1. Intro (1:57)
2. Falsified and Hated (5:31) (“Daemon” 2019)
3. To Daimonion (3:30) (“Grand declaration of war” 2000)
4. Malum (4:18) (“Daemon” 2019)
5. Bad Blood (5:21) (“Daemon” 2019)
6. My Death (5:13) (“Chimera” 2004)
7. Symbols of Bloodswords (5:00) (“Wolf’s lair abyss” 1997)
8. Voces Ab Alta (8:01) (“Atavistic Black disorder / Kommando” 2021)
9. Freezing Moon (7:03) (“De Mysteriis Dom Sathanas” 1994)
10. Pagan Fears (7:04) (“De Mysteriis Dom Sathanas” 1994)
11. Life Eternal (7:22) (“De Mysteriis Dom Sathanas” 1994)
12. Buried By Time and Dust (3:58) (“De Mysteriis Dom Sathanas” 1994)
13. Silvester Anfang (1:52) (“Deathcrush” 1987)
14. Deathcrush (4:00) (“Deathcrush” 1987)
15. Chainsaw Gutsfuck (3:41) (“Deathcrush” 1987)
16. Carnage (5:01) (“Pure fucking Armageddon” demo 1986)
17. Pure Fucking Armageddon (1:10) (“Deathcrush” 1987)

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Chronique “Grand declaration of war” (reissue) : http://www.soilchronicles.fr/chroniques … ationofwar
Chronique “Daemon” : http://www.soilchronicles.fr/chroniques/mayhem-daemon
Chronique “Atavistic Black Disorder / Kommando” : http://www.soilchronicles.fr/chroniques … r-kommando
Live report Lyon 2017 : http://www.soilchronicles.fr/live-repor … m-lyon2017
Live report Paris 2019 : http://www.soilchronicles.fr/live-repor … s-05112019
Live report Lyon 2019 : http://www.soilchronicles.fr/live-repor … m-lyon2019