Line-up sur cet Album
Perversifier: Guitares Daethorn: Basse Blastum: Batterie A.K.: Guitares Vestal: Chant
Style:
Black MetalDate de sortie:
22 Juin 2012Label:
AFM RecordsNote de la Soilchroniqueuse (Gwenn): 8/10
En ces temps brûlants du mois de Juillet, quelques survivants nageant dans le boulot et autres emplois du temps ingérables, sont encore là pour proposer quelques travaux sur les dernières sorties Metal de ces dernières semaines. Point d’inquiétudes tout le monde va bien, le travail dans la vie civile restant néanmoins le nerf de la guerre. A propos de guerre, j’ai sous la main ce dernier opus du groupe Merrimack, sorti tout juste après le Hellfest 2012 où la formation nous a proposé un show d’une qualité sublime. Imagerie Black Metal bien présente, musique mitonnée, on a pu sentir à travers ce Hellfest que les gaillards n’étaient pas là pour se payer la tête des amateurs ou des fans. Quelle prestation ! Bref, comme chacun le sait, les premières démos et albums (il faut savoir quand même que la naissance du groupe s’est produite dans l’éclatement même du Black Metal en France à savoir en 1994…) respiraient déjà la haine avec des riffs très incisifs et crus. Les puristes râlent déjà dès « Grey Rigorism » (2009), où les passages se déroulent dans quelque chose de plus lent, de plus glauque. Quand bien même ! En cette fin du mois de Juin, voici la réponse du groupe avec « The Acausal Mass » qui, à la première écoute, correspond déjà tout à fait à mes goûts.
Pour commencer, l’Art Work sort ses plus beaux apparats. Dans une structure présentant une symétrie axiale parfaite (comme par hasard), des teintes variant entre le noir, le blanc et quelques aspects dorés (comme par hasard également), et le thème de l’inversion (par les triangles inversés) sans compter l’effet miroir des deux visages qui se dévisagent… et l’énergie d’un cœur central. Très Black Metal, mais plus cohérent tu meurs. Rien qu’avec la pochette on retrouve la totalité des thématiques relatives au Black Metal.
L’album débute par une Intro (« Vestals of Descending Light “) qu’on qualifiera de méchante avec humour. Originale, bien plantée, l’agressivité et le son caverneux sont très présents. « Arousing Wombs in Nine Angels Pleroma” se détache ensuite en débutant de manière lente et langoureuse, pourquoi pas. Rien à dire sur la qualité de la production déjà, et on y sent bien les guitares, se déliant dans un jeu original et imaginatif. La voix de Vestal reste en arrière, ponctuant des riffs à la fois acérés, à la fois plus lents, déjà de très jolis contrastes apparaissent. Quelques variations « guitaristiques » « satyriconnienes » poivrent l’ensemble (oui je sais, ça n’était pas forcément utile ici, cette subite invention de mots). « Gospel of the Void” démarre dans une rythmique beaucoup plus martiale et plongera l’auditeur dans une musique plus posée, plus homogène sans rien retirer à la haine dégagée ici surtout par le chant. Cette vois particulière me fait parfois même penser à celle de W., du groupe finlandais Cavus. Un morceau réussi, ma foi, alliant cris déchaînés et guitares encore très travaillées, solos endiablés pas trop mis en avant, juste ce qu’il faut.
« Beati Estis Cum Maledixirint Vobis”, quatrième morceau déjà, retrouve le sang noir des débuts de la formation française. Un Black Metal cru des plus classiques se posant doucement… dans un Black Metal cru. Parfait. Complètement contrasté avec les morceaux précédents il devrait comme on dit, mettre tout le monde d’accord, ne serait-ce qu’au niveau de la palette créative du groupe. Noir à souhait, on n’y respire pas une minute et on adore, jusqu’au premier tiers du morceau où on arrive dans un cauchemar plus lent mais tout à fait cohérent, dissonant, inquiétant dans lequel le solo s’étirera lascivement jusqu’à sa fin à nouveau véloce. « Hypophanie” par contre arbore une attaque beaucoup plus ambiante. Surprenant mais placé ainsi au centre de l’album c’est assez intelligent. Un brin avant-garde, propice à l’imaginaire, dans des tonalités mineures et sombres à son départ du moins car le morceau éclate ensuite sans attendre dans une belle maîtrise de guitares mises en parallèle et relativement rapides. Il se ponctue de sonorités sèches un peu celtiques très agréables.
« Obstetrics of Devourment” se base un peu sur cette même configuration « vélocité-contrastes lents » mais c’est ici très bien exécuté, sans toutefois toucher peut-être au plus profond des tripes de l’auditeur. La palette du « dérangeant » aurait pu être encore exacerbée, à mon humble avis, bien que j’apprécie ce morceau. Oui, une fois le pied dedans… On arrive à « Worms in the Divine Intestine » qui lui part dans des tréfonds infernaux bizarres avec son jeu de batterie mystérieux puis son Black Metal déchirant et dur, varié, plus classique dans la composition mais terriblement bon dans le voyage proposé. Mon coup de cœur sans aucun doute.
« Abortion Light » frémit sous des coups de médiators très professionnels, rien à dire là-dessus c’est vraiment marquant sur tout l’album. Le chant se fait plus rauque et varié et encore une fois, le riff se fait la construction d’un monde fait de noir et de sang. Très belle pièce. Suivie immédiatement d’une apothéose de plus de 8 minutes, « Liminal Matter Corruption », s’envolant dans des dissonances et de parfaits arrangements sonores. C’est un peu le bouquet final de l’album qui présente d’une traite toutes les possibilités des musiciens, et un vrai régal de maîtrise et de Black Metal.
Voilà, cela fait un peu long sans doute, un mois sans chroniquer il faut s’y remettre ma foi. Très heureuse de débuter ma série par un très bel album à 1000 lieues de me décevoir. Professionnel, varié, et un morceau coup de cœur à l’intérieur, voici un petit coffret à cauchemars tout frais… évidemment à ne pas rater. Peut-être une voix un peu homogène, une production un peu chromée… mais ce sont de menus détails, chapeau les mecs.
Site officiel: http://merrimack.satanslegions.com/
Myspace: http://www.myspace.com/merrimackofficial
Laissez un commentaire