Note du SoilChroniqueur (Metalfreak) : 9/10

Ah ça, c’est gentil !

Des fois, tu chroniques des groupes underground russes ou ukrainiens avec une quasi impossibilité de retranscrire les titres dans ta prose, mais si en plus les mecs se la jouent en morse, ça va devenir compliqué.
Déjà, le line up : débrouille toi avec ça. Tu sais juste qu’un point sert de chanteur et qu’un autre point sert de multi instrumentiste. Rajoute à ça qu’ils jouent du black metal et tu le sens venir, le gros jeu de mot sur les points noirs ?
Toujours est il que nos deux comédons Australiens de Mesarthim nous sortent ce nouvel album « .- -… … . -. -.-. . » voulant dire „Absence“ en morse et que l’intitulé de chaque titre n’est ni plus ni moins que les nombres de 1 à 6 dans le même langage.

Formé en 2015, le duo sort d’entrée un premier album « Isolate » pour le moins bien accueilli par la critique. En 2016 vient un single (« Suffocate » en février), et deux EP (« Pillars » en mars, un EP quatre titres de 37 minutes, puis « Spire » le même mois, ce dernier avec deux instrumentaux ambiant).
C’est à la fin de l’été que vient cette nouvelle déflagration de 36 minutes pour six titres et il faut leur reconnaître une qualité : leur musique est phénoménale pour qui aime le black metal atmosphérique en guise de voyage intersidéral façon Darkspace ou Battle Dagorath.
Toujours est il que la musique du duo éclabousse de toute sa classe les enceintes de nos lecteurs mp3 (à défaut d’éclabousser les miroirs de liquide jaunâtre infâme) pendant plus d’une trop courte demi heure.

Véritable œuvre déclinée en six parties, « Absence » (oui, pour le coup, on ne va pas le réécrire en morse à chaque fois…) nous offre un voyage intersidéral qui, à l’image de sa pochette tirée d’un cliché de la NASA, explore à vitesse grand V les tréfonds d’un univers glacial et infini.
La beauté froide de l’ensemble débute dès la première seconde par des riffs doomisant sur un mid tempo tout en retenue annonciateur de la furie qui va suivre. Si les riffs restent sur le même ton, avec cette nappe de clavier omniprésente et ce chant criard typique au genre, c’est une nouvelle fois la batterie (électronique ?) qui donne les accélérations, parfois brutales.

Beaucoup plus varié qu’un Darkspace ou un Battle Dagorath, Mesarthim nous balance cette musique magnifique, à la froideur proche du zéro absolu et totalement déshumanisée, mais aussi à la croisée des ténèbres les plus opaques et d’ambiances apportant quelques rais de lumières bien sentis, afin de nous faire ressentir un lot d’émotions impalpables.

La deuxième plage, avec son clavier proche de celui de Summoning, en est un exemple frappant.
Mais ne pas croire que cette beauté émotionnelle n’est propre qu’à ce deuxième morceau : l’album est certes divisé en six parties, mais se veut être un tout, indissociable, terriblement accrocheur et addictif.

Entre deux moments rageurs et limite agressifs se positionnent quelques plages ambiantes du plus bel effet, comme l’interlude sur la quatrième partie s’étirant sur deux minutes de calme relatif, avant d’enchaîner des purs moments de black metal dans sa forme la plus épurée et la plus atmosphérique possible.

Clairement, « .- -… … . -. -.-. . » est une invitation au voyage intersidéral et à la méditation.
Il apparaît difficile de ne pas se laisser transporter et se laisser aller à plusieurs écoutes successives.

Juste sublime !

Tracklist :
1/ .—- (6:39)
2/ ..— (5:18)
3/ …– (8:15)
4/ ….- (2:11)
5/ ….. (5:19)
6/ -…. (10:19)

BandCamp : http://mesarthim.bandcamp.com/
Facebook : https://www.facebook.com/mesarthim.official