Note du SoilChroniqueur (Metalfreak) : 8,5/10

Depuis 1986, j’avais une petite tendresse pour ce groupe Suisse : non que les deux premiers albums “Hymn to Abramelin” (1986) et “Extreme cold Weather” (1987) confinent au génie, loin de là, mais Messiah a posé quelques jalons dans l’histoire du Metal extrême helvétique aux côtés d’Hellhammer / Celtic Frost, Coroner, Infected ou Excrutiation avec ce Thrash/Death Metal avec le petit soupçon d’originalité inhérent au groupes de la Confédération Helvétique !
Et encore en 2020, j’ai toujours plaisir à me recoller dans les esgourdes des titres comme “Nero”, “Extreme cold Weather” ou “Thrashing Madness”.
Et les albums qui ont suivis, plus teintés “pur” Death Metal, n’ont, hormis “Underground” (1994) bien dispensable, rien perdu en qualité, bien au contraire

Du line up de “Hymn to Abramelin” et “Extreme cold Weather”, il ne reste que le guitariste Remo “Brögi” Broggi.
Pour le reste, le line up de « Fracmont » est celui de “Choir of Horrors” (1991) et “Rotten perish” (dans lequel on se rappellera de la surprenante reprise de “Dreams of Eschaton” de Manilla Road en 1992), line up qui évoluera pour la sortie de “Underground” (1994) et de l’EP “The Ballad of Jesus” avec Christofer Johnsson (Therion, ex-Carbonized, ex-Demonoid, ex-Procreation) au chant et un certain Oliver Koll à la basse.
C’est en 1995 que le groupe splittera jusqu’en 2017, malgré une réapparition anecdotique en 2003 (le temps d’un concert qui sortira en CD en 2010 sous le nom de “Reanimation 2003 at Abart« ).
Dans l’intervalle, on verra quelques compilations et live sortir qui resteront tout aussi anecdotiques, histoire de faire plaisir aux fans les plus hardcore, et aussi une démo de 1984 jusqu’alors jamais éditée.

C’est en fait en 2020 que les choses sérieuses reprennent vraiment avec la sortie le 7 août d’un EP trois titres “Fatal grotesque Symbols – Darken Universe” annonciateur de ce Fracmont prévu pour le 11 septembre : si le titre éponyme est un inédit, le quatuor nous réenregistre deux anciens titres avec “Space invaders” tiré de “Hymn to Abramelin” et “Extreme cold weather” de l’album du même nom.

Et à l’écoute de ce « Fracmont« , on n’a pas l’impression qu’il s’est passé vingt-huit ans entre le dernier album enregistré par ce line up (“Choir of Horrors” donc, pour ceux qui suivent encore) et maintenant tant Messiah semble avoir décidé de reprendre les choses là où ils les avaient laissées en 1992, reprenant également quelques sonorités thrashisantes des deux premiers albums.

Autant dire que ça déboîte !
Le renouveau de Messiah est implacable, nous re-balançant du riffs bien thrash, sur un chant bien death, alternant les passages rapides avec des mid tempos oppressants, avec son lot de passages planants (les passages acoustiques de “Children of Faith” rappelant l’instrumental “Mother Theresa” sur “Extreme cold Weather”) cassant la dynamique du Thrash/Death qui prédomine dans tout l’album.
Et les réjouissances ne s’arrêtent pas là : en dix titres pour presque cinquante minutes, le quatuor de Baar nous gratifie de passages acoustiques très planants (l’intro « Sacrosanctus primitivus », le break de « Fracmont », les passages de “Children of Faith” cités plus haut notamment), de quelques gimmicks bien sentis (le glas introduisant “My Flesh – your Soul”, les passages d’opéra – “Ave Maria” – sur “Throne of diabolic Heretics”, les gazouillis enfantins sur “Morte al dente”) ou les alternances entre passages heavy très lourds et morceaux rapides font de cet album un tout pendant lequel il est impossible de sombrer dans l’ennui.

Retour en force pour les quatre vétérans de Messiah qui nous délivrent une belle leçon de Thrash / Death Metal implacable et sans compromis qui ravira les anciens fans du groupe, tout en se procurant très certainement des nouveaux.
Et avec un peu de chance, ces derniers se pencheront sur les albums historiques de Messiah ! C’est tout bénef pour tout le monde, qu’on vous dit !

Tracklist :

1. Sacrosanctus Primitivus (2:15)
2. Fracmont (9:39)
3. Morte al dente (6:34)
4. Urbi et Orbi (4:36)
5. Singularity (2:33)
6. Children of Faith (6:34)
7. Dein Wille geschehe (4:11)
8. Miracle far beyond Disaster (2:37)
9. My Flesh – your Soul (4:09)
10. Throne of diabolic Heretics (6:15)

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