Note du Soilchroniqueur (Willhelm von Graffenberg) : 8.88/10

Alléluia mes frères et sœurs, le jour est idéal pour prêcher la bonne parole de notre sainte mère l’Eglise du Metal.

Une chose est sure, ce qui anime Metal Church – vous auriez bien compris que c’est d’eux dont je parlais – c’est la Passion ! Si « le pape a dit que l’acte d’amour sans être marié est un péché », eux sont mariés au Heavy Thrash depuis des années et forniquent toujours dans le même lit dans la fidélité la plus totale, au niveau du son/grain/couleur (on se croirait sur un CD sorti dans la fin des 80’s) par delà l’esthétique même.

Chacun des onze titres de cet album, intitulé sobrement XI en chiffres romains – je vous laisse deviner pourquoi ce titre – n’annonce nullement la crucifixion (onzième étape), la finalité d’un quelconque chemin de croix – vous pourrez toujours emprunter les clous à la veste en cuir que vous porterez pour être raccord avec votre session d’écoute de cet album. Différents les uns des autres, ils invitent à aimer les uns les autres. Pourquoi faire un nouveau testament quand l’ancien suffit ?.. Au passage, aucun lien avec Testament, qu’il soit nouveau ou ancien, on reste sur du Metal « à l’ancieyne » porté par la voix reconnaissable entre toutes de Mike Howe, assez proche d’un Rob Halford bien vénèr’.

Et ils sont ressuscités pour nous depuis 2013 – oui, je sais, ça fait bien plus de trois jours, plutôt trois ans, mais arrêtez de me pourrir mon allégorie – tels des témoins, non pas de Jéhovah mais d’un temps immémorial glorifiant in excelsis le Heavy Metal. « Killing your time » nous y amène directement, très old school, mais l’usage fréquent de guitares acoustiques nous ramène également vers la « folkitude » toute américaine sur « No Tomorrow » et « Signal Path », le morceau surement le plus prenant – et long – car cheminant dans ses riffs et ses émotions variés. Puis quand on a parcouru ce chemin et tenu la distance, le deuxième évangile – entendez par là le « pavé », de bonnes intentions – « Sky falls in » nous emmène davantage sur un chemin bosselé et groovy. Le troisième, « Blow your mind » quant à lui guide vers le petit chemin sombre qu’on emprunte quand… enfin bref, mon coté monastique m’égare vers d’impures pensées…

Si cet album n’est pas une Bible qu’on mettra dans les tiroirs des hôtels d’Aberdeen, leur Bethléem de l’état de Washington, il contient de saintes écritures proches d’hymnes avec des riffs qui vous clouent sur place, tel un saucisson lyonnais. L’écharde sur la croix serait malgré tout le fait qu’on aimerait que l’album soit plus dynamique car très heavy au sens littéral. Mais les amoureux du Heavy Metalavec un grand H et M – évitez de faire l’amour dans un H&M, hein, ça peut être mal perçu – seront conquis de cœur et d’âme s’ils ne l’ont pas déjà encore vendue. « It waits (for you) » before you « Suffer, Fools », cet album n’attend plus que vous.

A écouter après avoir confessé sa polygamie métallistique. Nous ne sommes qu’amour – avec du poil autour – après tout… et quand on aime, on ne compte pas. (Vous me réciterez 2 Ave et 3 Pater en suraigus !) Urbi et Orbi eius !

Tracklist:
1. Reset (3:53)
2. Killing Your Time (5:06)
3. No Tomorrow (5:08)
4. Signal Path (7:12)
5. Sky Falls In (7:01)
6. Needle & Suture (4:38)
7. Shadow (4:08)
8. Blow Your Mind (6:28)
9. Soul Eating Machine (4:41)
10. It Waits (5:15)
11. Suffer Fools (4:54)

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