Note du SoilChroniqueur (Metalfreak) : 9,5/10

Grand fan de Metal Church depuis le premier album éponyme, il était évident que la nouvelle d’une nouvelle sortie du quintet Américain allait me mettre la courge à l’envers !
D’autant qu’avec le dernier album en date, Damned if you do, m’avait totalement scotché, trouvant même qu’ils n’avaient pas fait mieux depuis Hanging in the balance, voire Blessing in disguise, que je continue de considérer comme leur chef d’oeuvre !

Plutôt qu’un nouvel album, Metal Church nous propose une sorte de compilation regroupant quatre titres inédits, cinq chutes de studios des sessions du précédent albums, trois reprises, une réenregistrement de “Fake healer” en duo avec Todd La Torre (Queensrÿche, ex-Crimson Glory), une version de 2015 de “Badlands” et deux bonus de la version US de “XI” !
Autant dire qu’ils ne se moquent pas de leurs fans… d’autant qu’en plus, l’artwork est somptueux.

Et d’entrée, dès les premières secondes de “Dead on the vine”, le son est puissant, le riff rageur, le tempo énervé et le chant de Mike Howe toujours parfait !
On se prend une bombe à la limite du thrash metal montrant un Metal Church en pleine forme ! Comme certains vins, Metal Church se bonifie en vieillissant : “Dead on the vine” ? Que dalle : ils sont bien vivants et sont prêts, avec un titre pareil, à mettre le feu en concert. D’autant que le titre ne faiblit à aucun moment, avec des soli impeccables, restant intense du début à la fin.

“For no reason”, plus heavy, ne change pas d’un iota la recette du groupe : ça reste incroyablement puissant. Quelque part, c’est le genre de titre qu’on aurait pu entendre sur “The dark” : Metal Church renoue certes avec son passé sans spéculer dessus. Si l’album de 1986 était sorti avec ce son-là, il aurait certainement sa place au Panthéon des sorties du genre, aux côtés d’un certain “Master of puppets”.
Mais inutile de refaire l’histoire !

“Conductor (redux)” est vraiment l’archétype du titre réservé pour ceux qui ont un peu de folie entre les oreilles : nerveux, véloce sans être speed, il pourrait être comparé à un certain “Of unsound mind” de “Blessing in disguise” (1989) avec un refrain impeccable, une belle partie instrumentale, ponctuée d’un solo qui se fond tranquillement dans le morceau. Le tout avec une fluidité qui fait qu’on ne voit pas le temps passer quand on l’écoute !
Et les réjouissances ne s’arrêtent pas là : “Above the madness” continue le travail de sape avec un petit monstre de nervosité étalé sur presque six minutes. Avec en prime un bon petit duel de guitares qui fait un bien fou par où il passe, le groupe signe là une belle petite merveille qui augure que du bon pour la suite.
Car ces quatre titres là, inédits, sont autant de petites perles, beaucoup plus rageurs que d’habitude, et si le prochain album de Metal Church est du même tonneau, ça promet un pur chef d’oeuvre !

Les cinq titres qui suivent sont donc des titres écrits lors de la composition de “Damned if you do” (2018) et, même s’ils sont de bons titres, n’ont pas la qualité des quatre premiers de cet album, et sont dans la continuité du précédent !
Loin d’être mauvais, ils ne sont pas surprenants non plus : du nerveux (“Mind thief”), du plus heavy (“Tell lie vision”, “Insta mental”) mais aussi de l’excellent, sans surprise qui fait reconnaître Metal Church au premier riff (“False flag”) et même un instrumental acoustique (“432hz”), ce dernier n’apportant pas grand chose sinon un moment de calme presque bienvenu.

J’avais adoré l’exercice de la reprise par Metal Church lorsqu’ils ont fait une version démentielle de “Highway star” (Deep Purple) sur le premier album de 1985, un peu moins pour “Toys in the attic” (Aerosmith) sur “Masterpiece” (1999). Là, à l’écoute de “Please don’t Judas me” (Nazareth) et de “Green eyes lady” (Sugarloaf), j’ai presque envie de zapper. J’avoue que ces deux premières reprises ne me convainquent pas. Par contre, celle de Ram Jam (“Black Betty”) est purement époustouflante !
On a quasiment envie de pogotter tranquillement dans son salon !
Et que dire de cette version de “Fake healer”, un des touts meilleurs titres du groupes, réenregistrée et chantée en duo avec Todd La Torre ? Là, on frôle la perfection : le titre original est déjà fantastique, là elle frôle la perfection !
La version de 2015 de “Badlands”, issue de “Blessing in disguise”, est déjà connue des fans car sortie en 2015 en single et le relifting vaut le coup d’oreille, mais n’apporte pas grand chose de plus au schmilblick !

En guise de dessert, et aussi de bonus, “The enemy mind” and “The coward”, deux titres sortis sur la version double CD de l’album « XI » sont un bon complément, pas indispensables, mais qui feront plaisir aux fans qui n’ont que la version normale de l’album.

Pour fêter dignement ses quarante ans de carrière, Metal Church nous offre un bel objet que les fans vont adorer ! Et si les quatre premiers titres sont un apéritif en vue d’un prochain album, il tarde de passer au menu.
Parce que là, c’est du grand Metal Church !

Tracklist :

1. Dead on the Vine (3:57)
2. For No Reason (4:44)
3. Conductor (redux) (4:09)
4. Above the Madness (5:41)
5. Mind Thief (4:29)
6. Tell Lie Vision (4:13)
7. False Flag (4:28)
8. Insta Mental (4:03)
9. 432hz (instrumental) (3:56)
10. Please Don’t Judas Me (reprise Nazareth) (6:52)
11. Green Eyed Lady (reprise Sugarloaf) (6:41)
12. Black Betty (reprise Ram Jam) (3:58)
13. Fake Healer (feat. Todd la Torre) (5:56)
14. Badlands (2015) (7:22)
15. The Enemy Mind (bonus) (3:08)
16. The Coward (bonus) (4:12)

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