La musique classique et la musique heavy métal sont fortement liées. Pour beaucoup le premier compositeur d’extrême n’est autre que Mozart.
Inutile de rappeler que la mélodie est bien présente dans la musique métallique et le classique est bien souvent un musique forte et puissante.
Une différence ? s’il y en a une à noter c’est bel et bien les instruments électriques comme guitares et basses permettant un rendu plus nerveux et incisif. Sinon il n’y en a que très peu. Le chant version opéra, est aussi présent dans un courant du heavy.
Ces deux styles sont effectivement étroitement liés, beaucoup de groupes de métal, ont intégrés quelques instruments classiques à leur répertoire (violoncelles, claviers,…). Certains reprennent des titres classiques prenons pour exemple le « Requiem » de Mozart présent sur « V » de Symphony X, ou bien les allemands de Blind Guardian qui sur  » Follow The Blind » joue la  » pathétique » de Beethoven.
D’autres groupes sont allés bien plus loin encore, un orchestre symphonique au complet est présent à leur concert, ces derniers sont plus rares mais on peut citer Metallica , Doro, et Manowar comme tiercé gagnant.

Metallica ou autrement dit toujours plus vite toujours plus fort, fait partie des groupes ayant servi de guides pour le milieu métal.
Groupe formé en 1981 par James Hetfield et Lars Ulrich, ayant pour idée principale d’avoir un rythme musical mais aussi de concert plus rapide que le cheval au galop, ils publient sept démo en l’espace de deux ans , pour aboutir à leur véritable premier album Kill’em all, première parution de thrash métal, suivi des deux classiques « Ride the Lighting » en 84 et « Master of Puppet » en 86.
Le groupe a ensuite connu quelques déboires et sort en 88 « …And Justice For All  » et le « Black album » en 91. Ces deux derniers sont bien moins rapides et plus heavy, ce qui leur a permis de gagner de nombreux fans de part le monde, mais de laisser de côté les plus rapides . Cinq années plus tard sort le duo « Load » et « Reload » ayant un impact moins important sur le public, qui peut être ne les a pas compris à l’époque.
Ils décident alors de faire un album de reprises « Garage Inc » 98 .

1999 montre un réel changement de cap pour les quatre cavaliers, ils s’accompagne d’un orchestre symphonique de San Francisco sur scène. Ce mélange de deux styles donne naissance à l’album live « S&M ».

Au début des années 2000, Metallica connait un bug avec St anger 03, album très controversé , mélangeant fusion néo. Les musiciens décident donc de laisser pour quelque temps la composition de côté et de mettre le paquet pour le public, remplissant des stades de foot en quelques heures. Le groupe retourne aux sources en 2008 avec l’album « Death Magnetic » ce dernier ayant eut un réel succès et les critiques n’ont pas hésité à le classer parmi les meilleurs albums du groupe.

Revenons cependant sur cette histoire surprenant, les pionniers du speed jouant avec un orchestre les soirs du 21 et 22 avril 1999 enregistrant le live mythique « S&M » pour symphonique et métal.
Les compositions jouées ont toutes déjà été publiées dans les albums précédents, il ne s’agit que d’une réadaptation qui ne les dénature en rien. Un choix des titres qui ne met pas en avant la meilleur période du groupe car beaucoup sont extraits de Load et Reload. On aurait préféré avoir plus d’insistance sur les trois premiers albums.
Tout commence vraiment avec « Master of Puppet » qui est surement le meilleur titre jamais créé par le groupe, ce dernier , à la base teigneux et incisif, par des guitares diminuées , se voix plus mélodiques moins rageuse , mais c’est quand même surprenant de constater qu’il garde toute sa puissance, moins agressif cependant. D’autres morceaux gagnent eux en puissance avec « Of Wolf and Man », « Wherever I May Roam » et un  » Enter Sandman » qui ne sera probablement jamais aussi bien joué que ce soir là.
La ballade du groupe qui fait l’entrée de la deuxième partie est on ne peut plus magnifique « Nothing Else Matters » gagne en mélodie et l’ajout de l’orchestre permet d’y ajouter de la douceur et de mieux capter toutes les émotions, une vraie ballade dans un autre univers, on sort du speed pur et dur et nous voila baignant dans un monde de mélodie.

Un double album live ayant un réel intérêt, offrant des titres vus sous un autre jour , un mélange de métal et classique réussit sur la plupart des morceaux mais en diminuant certains. Apprécier pleinement « S&M » nécessite une certaine ouverture musicale, si vous vous arrêtez au speed pur et dur , n’aimant que la vitesses des compositions extrêmes et trouvant que les mélodies ont un but uniquement décoratif, alors passez votre chemin. Il faut faire abstraction des compositions précédentes et éviter de les comparer à leur ancienne version