Note du Soilchroniqueur (Willhelm von Graffenberg) : 8/10

Le talent, ça tient parfois à peu de choses. Certains groupes reposent sur un élément fort qui marque. Par exemple, Iron Maiden repose sur Bruce Dickinson, Steve Harris et Eddy, Manowar repose sur une peau de bête et des nanas à poil(s) dessus, Lemmy repose en paix, Metallica repose sur… euh… ses acquis depuis le Black Album. Bref, il faut un « truc » qui fasse sortir un groupe du lot, et c’est le cas pour Mils avec We fight, we love, EP qui suit l’album Man is a lonely Soldier de 2012.

LE talent de ce groupe, dont le style paraitra un peu hors sujet pour vos oreilles averties de metalleux endurcis puisqu’on est plutôt dans un rock électro – mais si j’évoque un talent, c’est qu’il vaut mieux y jeter lesdites oreilles avant de bazarder aux oubliettes et passer à coté –, c’est celui de la chanteuse du quintette montpelliérain, à la croisée des timbres de Lzzy Hale (Halestorm), Bonnie Tyler, Debbie Harry (Blondie),Beth Ditto (Gossip) et Doro Pesch (Warlock et… bah, Doro), grain particulier qu’elle fait valoir sur cet EP de 5 titres. On pense de suite à Lzzy Hale avec le premier morceau « Come Home » qui n’est pas sans rappeler le style de Halestorm. Mais on se fait un avis différent sur « No Body » ou elle chante en duo avec Patrick « Duja » Dujany de MXD (groupe suisse électro rock également), avec son timbre avoisinant celui de David Bowie, sur un morceau bien plus porté sur l’électro quand « Escape » fait davantage penser à « Call me » et un « Atomic » de Blondie actualisés…

Mais voila, comme vous avez pu le noter, si les compositions sont proprement exécutées, bien mixées avec un son de qualité en particulier ceux de claviers, très teintés new wave, et que Mélodie (un pseudo ?) nous présente sa tendresse et sa force vocales qui ne laissent pas indifférent et qui font/feront la trademark du groupe, on ne sort pas des sentiers battus avec l’impression de déjà connaitre ou pouvoir comparer très aisément les morceaux sur lesquels elle pose sa voix avec d’autres préexistants, de manière tacite ou évidente. Par conséquent, cet EP se laisse écouter rapidement et d’une traite, d’une part parce que c’est un EP, donc court, mais aussi parce qu’on est en terrain connu et déjà défriché.

Un talent qui devrait comme une fleur s’épanouir sur des terres plus fertiles à mon avis, sauf si le but est de le gâcher à rester dans les circonvolutions des velléités de notoriété (d’autant quand on sait que la chanteuse est une ex-candidate de The Voice), comme des Skip the Use ou Shaka Ponk le font en restreignant leur propre talent afin de plaire au plus grand nombre (alors qu’on sait que ce sont des metalleux dans le fond, mais qui préfèrent cacher leur vraie identité pour séduire davantage la masse et se sacrifier sur l’autel de l’idole « Fortune & Gloire »). On espère en voir/entendre plus et plus original sur une prochaine mouture.

A écouter avant d’aimer et/ou de se battre pour une place de concert (en open air et en festival gratuit, durant une tournée marathon de grandes vacances).

Tracklist:
1. Come Home (3:47)
2. No Body (4:59)
3. Escape (3:53)
4. Strange Night (4:37)
5. Casus belli (3:24)

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