Minipony – Ajna

Le 24 juin 2022 posté par Metalfreak

Line-up sur cet Album


  • Emilia Moncayo - Chant, Samples
  • Amadeus Galiano – Guitare
  • Carlos Sànchez - Batterie

Style:

Metal Expérimental

Date de sortie:

24 juin 2022

Label:

Subsound Records

Note de la SoilChroniqueuse (Mémé Migou) : 8,5/10

Si je vous dis jungle amazonienne et death metal, vous me répondez ? Hein ? Hein ? Hein ?
Oui, vous là… Au fond de la classe… Go quoi ? Parlez plus fort, je n’entends pas… Gojira ? Bah voilà ! Là, vous parlez déjà un peu plus fort ! Mais ce n’est pas la bonne réponse ! Quoique… Gojira et Minipony ont un lien…

« Ajna« … Le premier titre est simple… Enfin « sample » ! Et il donne le tour, résolument électro, de ce qui va nous sauter aux oreilles ! Un babillement de bébé nous renvoie illico presto à notre condition d’humains… Humains en devenir, humains déjà blettes fanant les jeunes pousses par simple contact. Et, déjà, cette utilisation de sons travestis, triturés et de percussions organiques rythmant cette introduction aux limites hypnotiques d’une transe.

Et…. Dic papa.. dic papa.. dic paaaaaa paaaaaaa… dic pa pas là… D’accord, mes oreilles de p’tite vieille sont certainement en proie à une hallucination auditive dans ce second titre. Néanmoins “Irresponsable” continue à nous embarquer dans le ton du message que défend Minipony, trio de metal expérimental équatorien, dont « Ajna » est le deuxième album.

Déjà une belle évolution pour Emilia, Amadeus et Carlos, après une premier disque résolument barré. Mémé s’imaginait alors un groupe à la Baby Metal, avec des titres comme “Minipony Meat” et que l’on retrouve sur « Ajna » avec “Breathe”, par exemple. Que nenni ! C’est bel et bien un trio. Deux hommes et une chanteuse- sampleuse. Et qu’est-ce que c’est velu !

Emilia nous offre un répertoire varié de voix, entre le growl death (ok… On est loin d’une Tatiana S mais elle a sa propre personnalité, c’est encore mieux), la voix coreuse, la voix chuchotée, la voix parlée traînante parfois proche d’un slam ou d’un rap, la voix chantée sexy jamais popisante mais toujours “trafiquée” (ce qui me lasse un peu au bout d’un moment, je dois bien l’avouer), le tout servant un death que certains vont taxer de technique. Je dirais qu’on a affaire à du Gojira (je vous explique pourquoi ensuite) en mode djent, core, électro Fear Factorisant et surtout expérimental. Avec une chanteuse aussi habitée qu’une Masha d’Arkona (pour le côté relié à la terre) et aussi vénère qu’une Candace de Wall of Jericho. Le tout pour servir un metal experimental. Pfiouuuuu… il y en a des p’tites cases cochées !

Ce qui saute aux oreilles, c’est donc bien sûr cette voix omniprésente et ces sons électro. Mais les riffs sont percutants, avec une guitare ultra saturée à la façon djent et des sons graves qui remplacent aussi bien la basse inexistante. La batterie et les percussions ne restent pas en arrière plan. C’est organique, quasi cérémoniel, proche de la transe. Et tout le monde change les rythmes, les ambiances au fil de chacun des titres. Ils ne sont pas avares en breaks et jeux de rythmes innovants sur fond de blasts beats pas toujours rapides et parfois syncopés. Quelques pistes, dont la première, sont des interludes sonores nous plongeant dans des dispositions projectives selon le ressenti de chacun.

Pourquoi je vous parle de Gojira depuis le début ? La forêt amazonienne n’est pas la seule réponse. L’album a été enregistré dans le studio de Joe Duplantier, mixé par Jamie Uertz et masterisé par Johann Meyer (qui bosse également avec Gojira). Au-delà de ça, ce sont des messages similaires que défendent les deux groupes : respect de toute vie animale et alertes sur les dégâts infligés par une humanité dépourvue d’humilité.

Vous l’aurez compris, c’est velu, complet, percutant, saccadé, riche. « Don 18 » en est un bel exemple. Peut-être un peu trop riche parfois, sous des dehors très rentre-dedans, plusieurs écoutes seront nécessaires pour tout capter. Quant au message, s’il est important qu’il soit répété sous diverses formes afin de le faire rentrer dans la caboche des bas du front égoïstes qui niquent la planète et scient la branche où ils sont assis, je le trouve parfois un peu trop moralisateur à mon humble goût. Comme dans le titre phare « Kill Like A Human » : Nager comme les poissons, chanter comme les oiseaux, bâtir comme les écureuils, rugir comme les lions et tuer comme les humains… On s’inspire de toutes formes de vies dans ce paradis pour ensuite les tuer. Merci et maintenant crevez ! Mais bon… Il faut bien ça pour que ça rentre, je suppose…

A infuser. Mais attention ! « Ajna« , ce n’est pas du Rooibos ! Attendez-vous à une décharge électrique, du genre du breuvage transcendant à prendre avant de pénétrer dans les grottes de nos ancêtres afin de les convoquer à nos côtés et solliciter leur éclairage dans la marche à suivre pour nous sortir de nos propres ténèbres. D’ailleurs, mon titre préféré ? « Shadow ».

Allez… Laissez-vous transporter dans ce voyage musical !

Tracklist :

1. •
2. Irresponsable
3. Kill Like A Human
4. Quaggas
5. Filippos Lullaby
6. Breathe
7. ••
8. Song For Fiona
9. Don 18
10. Shadow
11. •••
12. Ajna

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