Line-up sur cet Album
- Al Jourgensen - Chant, Guitares, Programmations, Claviers
- Sinhue Quirin - Guitares
- Tony Campos - Basse
- John Bechdel - Claviers
- Cesar Soto - Guitares
- Derek Abrams - Batterie
- DJ Swamp - DJ
Guests :
- Burton C. Bell - Chant
- Arabian Prince - Chant
Style:
Metal industrielDate de sortie:
9 mars 2018Label:
Nuclear Blast RecordsNote du SoilChroniqueur (Metalfreak) : 6,5/10
Une chose est sure : Al Jourgensen a vraiment peur qu’on l’oublie. Cinq années après un From Beer to Eternity que je n’ai même pas voulu chroniquer tant je restais sur des expériences négatives avec Ministry (concert à la Cigale “mémorable” en juin 2012 [http://www.soilchronicles.fr/reports/djerv-ministry-paris-le-bataclan-28-juillet-2012], un Relapse indigne du talent du groupe, un Enjoy the Quiet, live à l’image déplorable…) pendant lesquelles le groupe nous a quand même sorti 3 live, 3 compilations ou albums de remixes, un split et trois singles, et ce malgré un arrêt entre 2013 et 2014, les voilà de retour avec cet AmeriKKKant pour lequel je ne me sentais vraiment pas pressé d’ouvrir le *.rar proposé par le label.
Ministry, je l’ai déjà maintes fois répété, a longtemps fait partie de mon top 3 de mes groupes préférés, entre Rush et Motörhead et, encore maintenant, je m’écoute plus que régulièrement des The Mind is a terrible Thing to taste, Psalm 69 et surtout Rio Grande Blood.
Avec ce quatorzième album, outre Al Jourgensen et John Bechdel (claviers), on voit le retour de Tony Campos à la basse, de Sinhue Quirin aux guitares, et l’arrivée de Cesar Soto (The Sixth) aux guitares, de Derek Abrams derrière les fûts, et… d’un DJ (DJ Swamp) aux platines. Ne goûtant que très peu les scratches dans une musique metal ou industrielle, c’est aussi sur ce point que mon attention allait se porter.
Et en effet, la première écoute de l’album, avec son intro rempli de samples en tous genres et de quelques scratches, ça ne partait pas gagnant… Et petit à petit, le mélange de sonorités industrielles, quelques touches de piano, des touches de violons, une ambiance un rien orientale, avec des voix passées à la moulinette, on commence à se prendre au jeu.
L’intro est longue mais laisse planer un certain mystère qui donne envie d’aller plus loin. Après tout, une lecture du tracklisting et surtout des timing, montrant que trois titres dépassent allégrement les huit minutes, connaissant les habitudes de Ministry sur les morceaux longs à nous balancer des titres au tempo lourd et pesants – on se rappelle notamment de l’énorme “Cannibal Song” ou de “Scarecrow” – et ce sera le cas avec un “Twilight zone” principalement instrumental sur lequel Ministry nous rappelle qu’il a un jour sorti d’excellents albums, pourquoi pas. Lourd, lancinant, bourré de samples, jouant sur les répétitions pendant huit minutes, et avec le chant toujours vindicatif de Jourgensen : on apprécie de le réentendre en forme. Lui qui avait fait ses meilleurs albums sous l’ère George W. Bush, on sent qu’il va avoir de la matière pour écrire de nouveaux textes (et musiques) remplis de colère avec le nouveau dirigeant actuel.
Les rythmiques ne vont pas accélérer avec un “Victims of a Clown” à peine plus long restant dans la même ambiance. L’un dans l’autre, on s’y retrouve : on commence à oublier les ratages de Relapse et From Beer to Eternity et, si AmeriKKKant ne surpassera jamais les meilleurs albums évoqués au dessus, on sent que Jourgensen commence à retrouver sa capacité à recomposer de bons titres.
On passera rapidement sur l’interlude bruitiste de “TV5/4Chan” pour enfin avoir un morceau – court – de Ministry empli de rage et de violence avec l’ultra rapide “We’re tired of it” qui rappelle de grands moments de l’époque Rio Grande Blood.
A l’écoute de “Wargasm” lorsqu’il est sorti en single histoire d’annoncer l’album, je me suis demandé : “Mais qu’est-ce que c’est que ce morceau de Ministry ?” C’est vrai que ce n’est pas le titre le plus flatteur du groupe tant les guitares semblent en retrait et l’ensemble du morceau d’une platitude indigeste. Et au final, il s’insère assez bien dans l’album et nous fait même régulièrement, surtout lors des refrains, penser à Killing Joke. Malgré tout, voilà un titre qui manque singulièrement de puissance et qui aurait mérité d’avoir plus de relief et de niaque…
Et le début d’“Antifa” ne me donnait pas vraiment de quoi me rassurer : encore une fois, on a affaire à une intro lourde, remplie de samples avant que l’ensemble ne s’emballe, mais à l’instar de “Wargasm”, on sent le groupe dans la retenue et les guitares ne sont pas assez mises en avant…
Assurément, comme le précédent, si le tout avait été plus rapide et agressif, le titre aurait gagné en cohérence et le groupe en crédibilité…
A l’écoute de certains passages de “Game over”, on se dit qu’Al Jourgensen a envie de nous rappeler qu’il a un jour composé “Stigmata” mais ce morceau n’est qu’un prétexte à s’ennuyer profondément pendant cinq minutes. C’est poussif, ça manque de liant, il n’y a aucune fluidité. Bref, on se demande si ce n’est pas quelqu’un qui cherche à imiter un imitateur de Ministry, le talent en moins.
“AmeriKKKa” qui clôt l’album est un nouveau titre de huit minutes qui, comme au début de l’album, nous offre un long morceau au tempo lourd, lent, un rien hypnotique, qui rattrape les titres un rien loupés passés juste avant lui.
Pour le coup, ce nouvel album est bien largement meilleur que tout ce qu’Al Jourgensen a proposé depuis The last Sucker avec Ministry et surtout avec Surgical Meth Machine qui ressemble a un méchant accident industriel. AmeriKKKant n’est surement pas l’album avec lequel il se réconciliera avec les fans perdus en route, mais on sent Ministry sur la voie ascendante… Maintenant, c’est quoi la suite ? C’est vrai qu’on s’attend à tout (et à n’importe quoi) avec cet artiste si imprévisible…
Tracklist :
1. I know Words (3:15)
2. Twilight Zone (8:03)
3. Victims of a Clown (8:18)
4. TV5/4Chan (0:49)
5. We’re tired of it (2:48)
6. Wargasm (6:19)
7. Antifa (4:56)
8. Game over (5:01)
9. AmeriKKKa (8:30)
Site officiel : http://al-jourgensen.squarespace.com/#home
BandCamp : https://ministryband.bandcamp.com/
Twitter : https://twitter.com/WeAreMinistry
Myspace : http://myspace.com/ministrymusic
Facebook : https://www.facebook.com/WeAreMinistry/
Youtube : https://www.youtube.com/user/MINISTRYMUSIC
Chronique Enjoy the Quiet : http://www.soilchronicles.fr/chroniques/ministry-enjoy-the-quiet-%E2%80%93-live-at-wacken-2012-2013
Chronique Relapse : http://www.soilchronicles.fr/chroniques/ministry-relapse
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