Line-up sur cet Album


•    S.A.S De L'Argilière : Chant
•    Anthony Scemama : Guitare, Claviers
•    Jean-Jacques Moréac : Basse, Claviers
•    Gaël Féret : Batterie

Style:

Progessive Death Melodic Metal

Date de sortie:

27 Octobre 2017

Label:

Holy Records

Note du Soilchroniqueur (Willhelm von Graffenberg) : 9/10

La trentaine, le véritable âge pourri dans la vie de tout être humain, qu’il soit philanthrope ou pas : trop vieux pour être jeune et trop jeune pour être vieux. Amis de la « génération Y », bonne chance, je vous soutiens à mort ! Cela ne semble cependant pas affecter particulièrement les Misanthrope qui, à l’aube de la leur (de trentaine), nous pondent un dixième album plutôt réussi.

Vingt-neuf années d’exercice, fait assez rare – voire inédit – pour un groupe qui cumule extrême, français et EN français. Misanthrope, on adhère ou pas, et généralement si l’on n’adhère pas, c’est souvent à cause de la voix et/ou des paroles en français. Personnellement, j’adhère depuis que j’ai découvert Visionnaire (1997) – puis ensuite redécouvert 1666… Théâtre bizarre (1995) – et toute la mythologie crée par le groupe autour d’un Alceste en quête d’ascension, tantôt adorant et crachant à la gueule du monde et de Célimène – le premier qui se met à fredonner la chanson de balloche se prend une baffe. Et depuis tout ce temps, ce groupe de bâtisseurs de cathédrale a pris son envol et a vu maint fois son line up remanié pour arriver à celui actuel, stable depuis Sadistic Sex Dæmon et entériné avec IrréméDIABLE (2008), son escapade vers l’univers de Baudelaire et son spleen millénaire. S.A.S Philippe Courtois de l’Argilière et Jean-Jacques Moréac sont toujours aux commandes (ce dernier étant également le directeur artistique du nouvel album), Gaël Féret à la batterie et Anthony Scemama étant les derniers entrés dans le cercle misanthropique.

Si Misanthrope a su développer son romantisme noir tout au long de sa carrière, passant du Thrash/Death à contrepoint au symphonique pour revenir à du Death épuré, la constance n’a pas toujours été de mise, ce qui leur a souvent été reproché ; tout suiveur que je sois du groupe, j’ai encensé et encenserait toujours des Humiliations libertines (1998) et tout ce qui entoure sa version Recueil d’écueils : œuvres interdites (1999) pour la créativité d’écriture musicale et littéraire, ou des Misanthrope immortel (2000) dont je n’ai rien à redire tellement je prends de plaisir, chaque écoute, à le savourer en intégralité. Sadistic Sex Dæmon (2003) a, semble-t-il, été un tournant dangereux, avec changement de line up et de style, plus difficile à appréhender car plus sec et moins sex’, paradoxalement. Néanmoins, je ne défendrai que difficilement des Metal hurlant (2005) – sauf le « Triptyque des Enfers » – ou Ænigma Mystica (2013) sur lesquels je n’ai pas du tout accroché malgré leurs qualités dans les textes et la production… J’ai donc décidé malgré ce dernier de m’écouter leur nouvel opus intitulé ΑXΩ (Alpha X Omega : Le Magistère de l’Abnégation), fait un effort pour ce dernier effort – que je déteste cette appellation discourtoise !

Le roi est mort, vive le roi ! S’il s’est perdu pendant un temps dans les limbes de l’opium baudelairien, Alceste est de retour ! Et il n’est pas content ! Enfin si – c’était juste pour le teasing et la phrase catchy, hein – parce qu’il a obtenu ce qu’il souhaitait dans Ænigma Mystica : le nécromancien qu’il était devenu a redonné au Mal un sourire éternel en préparant le sérum de la Misanthropie absolue sous la formule du ΑXΩ après s’être entretenu avec Dieu himself, qui lui permettra donc de reconquérir cette courtisane syphilitique de Célimène, devenue Vénus callipyge (traduisez en « jolie nana avec un beau petit cul » pour ceux qui aiment à appeler une chatte une chatte), et enfin accéder au trône du Magistère de l’Abnégation. Voila pour la partie textuelle, totalement en la langue de Molière, et contextuelle. Concernant la musique, l’alpha et l’oméga semble être les antipodes auxquelles s’est livré Misanthrope, semblant piocher un peu dans tous ses univers développés en neuf albums précédant ce dernier. Est-ce l’annonce d’une fin ? Qui peut le savoir à part ses auteurs… Quoiqu’il en soit, si l’on ne peut reprocher une chose à ce groupe, ce sont ses paris ambitieux et son intégrité : oser le français, c’est déjà une chose, le faire avec des textes bien écrits et interprétés d’une manière unique en est une autre, l’assumer et en faire sa trademark en est une suivante, et continuer d’évoluer en faisant des clins d’œil pas forcément nostalgiques à sa propre histoire en est une dernière.

En effet, sur cet album, non seulement Misanthrope se rappelle aux bons souvenirs des fans de chaque période stylistique en intégrant du Thrash, du Death, du Doom, du Dark, de l’Ambient, du Sympho, du Black, bref tout ce qu’on pouvait retrouver dans le bac idoine de la FNAC ou de Virgin qui ne savait d’antan comment classer les nouveautés metal qu’ils jetaient au dépourvu dans ce fourre-tout, mais si l’on retrouve aussi musicalement ce qui a fait Misanthrope, sans oublier de citer les incroyables lignes de basse de Monsieur Jean-Jacques – à ce niveau, on l’appellera « monsieur », voire « monseigneur » – qui feraient mouiller une lesbienne en pleine extase saphique, le groupe se permet de proposer un album qui ne souffre aucun écueil dans son équilibre entre brutalité et tendresse malsaine, la névrose et la fantasia se mélangeant dans un aspect frontal et complexe à la fois, tendant vers le progressif dans ses rythmiques extrêmement pointues et précises, mais également solistiques maitrisés à hauteur similaire. Chose neuve et également bienvenue : des chœurs, vrais et assumés sur « Vénus callipyge », un nouveau pari risqué puisque le choix d’interprétation et d’arrangement fait davantage penser à des Poetic Lovers qu’à des backings metal, mais sans pour autant être hors sujet. L’album, qui plus est, offre une qualité d’écoute optimale dans sa production et son mix… Que demander de plus ? Bah, des bonus, comme la pléthore qu’on trouve à chaque sortie du groupe, pardi ! Et ce sera le cas pour une édition collector avec livret et DVD en sus.

Bref, avec cette heure de baisers de vermeil, nos Empereurs du Néant nous emmènent sous l’éclat blanc d’un nouveau jour musical et prouvent qu’ils sont loin d’avoir entamé leur mid-life crisis en continuant d’avancer avec énergie, ténacité et authenticité. Ce très bon album est un libertinage musical loin d’humilier notre bande de Matadors de l’Extrême français. Æternitas à vous, Misanthrope immortel !

A écouter en gardant dans son petit cœur de metalleux trentenaire une détestation profonde pour l’Humanité et une admiration pour l’Humanisme, voire le Romantisme – et moi, mon Romantisme, je l’aime comme mon café : noir !

Tracklist :

1. La fabrique du Fataliste (5:52)
2. Noyade abyssale (5:10)
3. Une cantilène pour Célimène (5:24)
4. Melissa & Darvulia (5:06)
5. Aux portes de la basilique de Gilles de Rais (4:54)
6. Ardante psychopathophobie (3:37)
7. Vénus callipyge (4:43)
8. Me suivras-tu ? (5:28)
9. Épuration (4:25)
10. Galatia (6:16)
11. A X Ω (5:58)
12. Âpres vagissements (4:34)

Facebook : https://www.facebook.com/misanthrope.official/
Site officiel : http://www.misanthrope-metal.com/
Spotify : https://open.spotify.com/artist/314H8iiohz366Y6Y2SIGOZ
Youtube : https://www.youtube.com/channel/UCiNGH54h4xDp_dFsRicrg0Q

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