Note de la SoilChroniqueuse (Migou) : 8/10

Miracles noirs et sombres errances…
Marduk, Tiamat, Yggdrasil, Lucifer, Jésus, Addonaï, Shamash, Shah, Freki…
Sumérien, Babylonien, Judéo-Chrétien, Nordique, Hindouiste…
Partir du dieu-soleil, passer par les eaux primordiales salées et l’arbre-monde, voir le chaos de la destruction tout autant que l’espoir d’une étoile qui se lève, pour aboutir à cette conclusion :
L’homme créé à l’image de Dieu – Dieux créés à l’image de l’homme (“Connector Of The Nine Worlds”)

Ce quatrième album de Miseration nous transporte dans un univers fait de dieux et de démons, de miracles noirs et de sombres errances. Même sans connaître les paroles, on entend dans la cohérence de l’opus, l’approche “concept album”. D’emblée, on se dit que le duo nous narre une histoire, chaque morceau, ou presque, étant doté d’une intro, et parfois d’une outro, qui peut parfois s’avérer assez longue mais nécessaire pour placer l’ambiance.

L’ambiance, c’est le maître-mot dans Black Miracles And Dark Wonders. Nous sommes en 2022, soit 10 ans après le dernier album de Miseration (« Tragedy Has Spoken« ) et 16 ans après le premier (« Your Demons Their Angels« ). Le groupe est passé d’un death mélodique (avec un morceau d’entame qui rappelle fortement « Shock », sur l’album « Obsolete » de Fear Factory, 1998), à un death bien brutal sur leur second album The Mirroring Shadow (qui a des relents de Morbid Angel et de Morgul) et finit sur un brutal death technique avec des arrangements de folie qu’on pourrait largement taxer d’avant-gardistes. Pour Black Miracles And Dark Wonders, nous retournons sur le death mélodique et technique du premier album. Mais avec plus d’ampleur.
C’est simple, Black Miracles And Dark Wonders, c’est comme Your Demons Their Angels (même la thématique est similaire), en version 2.0 ! Avec un son plus ample, un mix et une production impressionnants. Des samples offrent aux morceaux non seulement des ambiances inquiétantes à souhait mais surtout de la profondeur. Comme pour ce premier opus, Christian Älvestam joue de la voix death, black et claire, apportant cette touche de mélodique dans les refrains qui tantôt sera bienvenue, tantôt nous extirpe de l’ambiance (dommage). Néanmoins, les samples de cordes, de chœurs, sont un atout indéniable. Les orchestrations sont la pierre angulaire, la plus-value de l’album.

Rythmiquement, on passe par tous les stades, du plus velu aux breaks qui ralentissent jusqu’à la cassure, des accélérations, des arrêts brutaux. Ah ! Pour ça, on ne s’ennuie jamais ! D’autant plus que certains breaks apportent quelques touches progs non négligeables.

Miseration, dans ce dernier LP, revient aux origines de leur monde musical, exploite ses dieux et démons internes. C’est mélodique. C’est technique. C’est riche. Si parfois l’oreille décroche, il y a toujours un élément qui retient l’attention et nous replonge dans son voyage « musicastral ».

Alors, si Black Miracles And Dark Wonders est le Your Demons Their Angels 2.0, j’attends avec impatience le moment où le duo nous fera un Tragedy Has Spoken 2.0 ! J’en frétille d’avance ! En attendant, Miseration nous offre un album léché, riche et labyrinthique.

A écouter, réécouter et encore et encore…

Tracklist :

1. The Seal Of The Eight-Pointed Star (4:01)
2. Reign Of Fate (6:13)
3. Desecrate, Dominate, Eradicate (4:41)
4. Enuma Elish (4:54)
5. Fed By Fire/Led By Blood (5:02)
6. Kingdoms Turned To Sand (4:50)
7. Shah (4:46)
8. Connector Of The Nine Worlds (7:13)

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