Note du SoilChroniqueur : (Le Marquis Arthur) : 10/10

… « Wow« , voilà ce qui m’est venu tout de suite à l’esprit en écoutant ce splendide, que dis-je, ce magnifique album de Morteruine ! J’ai été saisi et surtout très ému par la beauté et la très grande sensibilité qui émane de cet album. En tant que chroniqueur, j’ai déjà entendu de belles surprises mais là, j’ai été subjugué par ce projet.

François est le fondateur de ce beau projet depuis 2017, sur une thématique de l’ancien temps, la ruralité, les traditions et la mort. Lorsque l’on écoute cet album, nous sommes transportés dans son univers touchant, nous donnant l’impression d’être dans un vieux jardin (comme la chanson) où le temps semble s’être arrêté dans un calme qui fige la vie qui, désormais, ne s’écoule que par les larmes de la pluie, pluie qui inonde une végétation luxuriante qui semble pourtant pétrifiée dans un passé mélancolique.

Et dans ce jardin immobile, il offre un cadre inégalable dans lequel l’âme et l’esprit se perdent dans la contemplation et la méditation.
Oui, moi j’ai voyagé en écoutant cet album.
D’ailleurs, ce vieux jardin je dirai que c’est une allusion ou la métaphore d’un cimetière, tout à fait logique surtout que la pochette en est un indice probable.
L’ambiance qui règne me fait vraiment penser à sa région de la Nouvelle Aquitaine. Le Périgord peut-être ? Et moi qui suis historien passionné, je suis bien sûr très réceptif à son attachement aux traditions anciennes, au patrimoine architectural et culturel du monde rural si riche et pourtant méconnu ou délaissé aujourd’hui.

Il y a aussi la mort qui règne dans ce jardin, une femme, une épouse, une mère ou même une fille disparue trop tôt, et pour qui un hommage est rendu, une ode mélancolique, un requiem, dans ses textes, le bonheur semble presque indécent.
Mais ici, la tristesse semble sublime, accentuée par l’ambiance très atmosphérique qui y règne, et combinée avec des instruments bien plus anciens que le Metal, c’est beau, c’est même très beau. La composition est faite avec beaucoup d’habilité démontrant la grande connaissance et maîtrise musicales de François. Il sait comment placer chaque riff ou chaque son de clavier / sample quand il le faut pour saisir celui qui écoute.

Même si j’aime toutes les chansons de l’album, celle qui a le plus retenu mon attention est « La Potence ». Elle nous évoque la mort qui plane toujours de manière menaçante au-dessus de nous. Ce qui m’a plu, c’est le son de clavier qui illustre pour moi ce temps qui passe et qui petit à petit devient lui aussi assassin.
J’y trouverais presque une illustration sonore des poèmes mélancoliques du romantisme français de la deuxième moitié du XIXe siècle. Une source d’inspiration ? C’est possible, même les textes de François pourraient en être inspirés aussi.

Il y aussi deux chansons acoustiques dans cet album : « Le Soupir de la Défunte » et « Interlude, la Clochette » qui contribuent à sublimer ce voyage émotionnel qu’est cet album. Car oui, on détecte bien que François, dans cet album, y a mis ses émotions personnelles et probablement son ressenti interne.
Tout ceci me fait maintenir que cet album est absolument magnifique et qu’il mérite mon 10/10 avec tous mes compliments et admiration.

J’attendrai sans faute sa prochaine création sonore.

Tracklist :

1. Intro – En dessous (01:55)
2. Le Vieux Jardin (08:25)
3. La Potence (08:16)
4. Le Soupir de la Défunte (03:25)
5. Mon Seul Foyer (07:22)
6. Interlude – La Clochette (02:55)
7. Ta Tombe (07:25)

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