Note du SoilChroniqueur (Metalfreak) : 8/10

Il y a trois ans de ça, je disais le plus grand bien du précédent album (lien en fin de chronique) tellement la formation canadienne m’avait convaincu de par son pur thrash old school aux relents punk manifestes.
Lors de l’interview qui s’en est suivie, ils disaient que sept titres étaient déjà composés et qu’ils étaient particulièrement rapides et agressifs…
Il faut leur reconnaître une qualité : ils ne mentent pas !

« Shapeshifter », troisième album après « Murder Death kill » (2011) et « Origin of Extinction » (2013), s’inscrit dans la lignée de ses prédécesseurs, avec ce petit truc en plus en matière tant de maturité que d’agressivité !
Est-ce l’arrivée d’un nouveau lead guitariste, Kent Quinlan remplaçant Alex Scott, responsable de ce soupçon de violence rajouté dans la musique de Mortillery ?
Toujours est-il que si les Canadiens ne faisaient pas dans la dentelle dès le départ, là pour le coup, l’attaque des riffs a pris un degré supplémentaire en matière de destruction tous azimuts !
Déjà, d’entrée, on se mange « Radiation Sickness » dans les parties génitales et ça nous met de suite à genoux ! Du thrash old school, exécuté à vitesse grand V, avec une Cara McCutchen des grands jours au chant : ça tabasse sévère sur des riffs aussi rapides que limpides et une section rythmique qui tient une cadence d’enfer.

Et ça ne ralentit pas : « Age of Stone » se veut un bon compromis de thrash metal made in Canada (comprendre, à la Razor des mid eighties) combiné avec du GBH / The Exploited du temps de « Slut » pour les premiers et « Porno slut » pour les seconds !
Tout au long de l’album, on ressent les influences du groupe : toujours une grosse dose de Razor, Death Angel, Kreator, Holy Moses ou Detente pour les parties thrash, The Accüsed, GBH, The Exploited pour le côté punk et des relents heavy voire NWOBHM à chercher du côté de Judas Priest, Warfare.
Tempos frénétiques à la limite de l’épileptique, musique qui ne connaît pas les mots « concessions », « compromis » et « accalmie », musiciens particulièrement précis, musique calée dans les années 80 : Mortillery nous balance un catalogue de décibels d’une fluidité qui n’a d’égales que sa violence et son agressivité.
Collez-vous « Bullet » ou « Mantis » bien à fond les ballons pour prendre une belle leçon de rapidité toute en maîtrise là où « Black Friday », Wendigo » ou « Torture », plus classiques, vous mettront malgré tout un genou à terre.

Mortillery n’a pas l’intention de nous laisser respirer un brin, se focalisant à nous bourriner le cerveau en permanence, pour notre plus grand plaisir. Si on pouvait regretter quelques redondances sur l’album précédent de par une volonté de garder la musique de l’album un rien trop homogène, il faut reconnaître que le groupe a su corriger le tir et nous offrir neuf titres (douze sur l’édition limitée) certes tous dans un tempo allant du rapide au très rapide histoire de varier un peu les plaisirs, avec bon nombre de breaks bien sentis lorgnant sur quelque chose d’impitoyablement heavy. Il suffit de se prendre « At the Gates » ou le plus NWOBHM « Shapeshifter » entre les oreilles pour en être définitivement convaincu.

Bref, « Shapeshifter » est un véritable grand moment de thrash metal dans sa forme la plus crue qu’il soit, et on en redemande !

Tracklist :

1. Radiation Sickness (5’23)
2. Age of Stone (4’57)
3. Bullet (4’11)
4. Mantis (4’11)
5. Black Friday (4’06)
6. Wendigo (5’21)
7. At the Gate (4’29)
8. Torture (4’27)
9. Shapeshifter (5’49)

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Chronique “Origin of extinction” : http://www.soilchronicles.fr/chroniques … extinction
Interview 2013 : http://www.soilchronicles.fr/interviews … -interview