MXD – Endurance

Le 12 février 2020 posté par Metalfreak

Line-up sur cet Album


Duja : chant Drop : guitare Stephane Grand : guitare Solex : clavier/programmation

Style:

Metal industriel

Date de sortie:

1er novembre 2019

Label:

Tenacity

Note du SoilChroniqueur (Quantum) : 9.5/10

« La musique peut rendre les Hommes libres » Bob Marley

Vous-êtes-vous déjà retrouvé au cœur d’une rave party dans les campagnes obscures où le temps suit frénétiquement les beats les plus violents ? Où les gens autour de vous sont possédés par une sorte de transe paranormale, qui secoue les tripes et le cœur, réveillant notre cerveau reptilien déjà bien enfoui ? Moi j’ai eu quelques expériences de ce genre dans mon Ardèche adorée. Nulle part ailleurs je n’ai vu une possession aussi forte sur l’humain que dans ces événements. On a l’impression que l’Homme devient animal l’espace d’une nuit, un peu comme un loup-garou surgissant sous la lumière d’une pleine Lune sournoise. Cette impression de primaire m’envahissait d’autant plus que je n’ai jamais pris de substance illicite qui augmenterait cette régression de manière exponentielle. Tout était à l’oreille. (NdMetalfreak : même si tu n’es rien pris, j’en veux, ça a l’air d’être de la bonne !)
Récemment, j’ai regardé la série « Le Parfum » sur Netflix, qui explique que l’odorat est le seul sens qui perçoit le présent ET les autres espaces-temps au travers des souvenirs « bestiaux ». Je pense de plus en plus, après l’écoute du groupe MXD, que l’ouïe l’est également. Car ce n’est pas la première fois qu’une musique me fait cet effet-là.

MXD, quoi que c’est ? Ce n’est pas un émoticône hein, je vous préviens tout de suite ! C’est un groupe suisse, qui existe depuis 1998 et qui sort actuellement son septième album en 2019. Ce qui m’a surpris en faisant mes recherches, c’est l’absence de « mises à jour » sur les sites encyclopédiques du metal. Comme si la nouvelle était passée inaperçue… Pourtant le CD est sorti officiellement en novembre 2019, à l’heure à laquelle je vous écris soit le 07 février 2020, il n’est toujours pas apparu. Enfin, toujours est-il que le groupe, considéré selon mes recherches comme l’un des pionniers de l’underground helvète, en est à son septième ouvrage, et donc plutôt un groupe important ! Groupe qui sera une de mes nombreuses découvertes depuis que je suis chroniqueur, et je vous l’annonce tout de suite : une très très lourde découverte ! Le genre qui vous déçoit de vous-même, jusqu’à s’auto-flageller mentalement, de ne pas avoir écouté plus tôt un groupe et de passer pour un petit zizi de la musique… (NdMetalfreak : Visiblement, il en prend encore, de ce qu’il ne prenait pas en Ardèche, le Quantum)

D’abord, mon regard s’est évidemment arrêté sur l’artwork du CD, doublement d’ailleurs au vu du motif présenté. L’artwork présente bien et j’accorde une importance toute particulière au dessin du milieu en violet, qui mélange (du moins il semblerait) plusieurs symboliques. Je serais gré de vous dire que j’ai vraiment dû me creuser le ciboulot pour, d’une part chercher toutes les significations, et d’autre part en tirer une interprétation tant les possibilités sont vastes. Aussi vais-je donner mon avis d’une manière plus subjective que réellement objective : l’étoile à huit branches en fond ne m’a pas permis de trouver un sens qui se démarque. Il y en a beaucoup, surtout dans le catholicisme, qui fait que je n’ai pas pu dégager quoi que ce soit de concret. Peut-être le huitième jour chez les chrétiens qui coïncide avec le retour du Christ… Bref. En revanche, le visage d’un barbu avec des cornes et un regard menaçant, les yeux jaunes brillants et l’astre au-dessus (une auréole?) me fait immédiatement penser à un démon. Pourtant, rien dans le CD ne fait directement référence au démoniaque, comme dans les groupes de black metal par exemple. On peut également distinguer un ouroboros, le dragon qui se mord la queue. Je ne le savais pas, mais mes recherches m’ont permis d’apprendre que l’ouroboros existe dans le satanisme et représente (notamment dans le cas du serpent et non du dragon) le reptile qui « s’inocule son venin et donc s’assagit par lui-même, par l’absorption des connaissances fondamentales de toutes choses et de toute vérité, le venin en est la substance figurée » (merci Wikipedia). Donc, nous pourrions interpréter cette symbolique sur un versant sataniste. Du moins, je le crois…
Je vous ai perdu ? Je comprends. Je me suis moi-même égaré…
Bon retenez que le design est très sympa, ce mélange de symboles ésotériques donne une identité au CD, n’éclaire pas forcément le concept de l’album (surtout avec le nom « Endurance« ) mais a au moins le mérite d’attirer le regard par sa couleur violette et son logo jaune. En tout cas, il m’a donné envie d’écouter, et d’acheter le CD, ce qui est un bon point.

Ce qui frappe d’entrée de jeu quand on écoute « Endurance« , c’est le défi physique que le CD impose et, intrinsèquement, impose de l’endurance. Rapidement, si vous parvenez comme moi à vous imprégner de la musique, vous sentez monter en vous une forme de transe. C’est captivant ! Mais du coup, c’est très compliqué de rester concentré sur cette dernière pour la disséquer. Du coup, j’ai dû souvent couper la musique pour reprendre mon souffle et écrire.
Proposant une musique mélangeant un metal aux différents accents, et une musique électro qui oscille entre la psytrance et la makina, en passant par la hard wave, on a un large éventail d’ambiance qui, pourtant, parvient à nous garder en haleine comme dans une suite logique d’un film à suspense. On dit souvent que le metal industriel a une composition extrêmement centrée sur le mélange des samples avec des parties metal très rythmiques. Ici, ce n’est pas toujours le cas et c’est surprenant à bien des égards. Prenons par exemple le morceau « Nowhere Forever » partagé plus bas : ce dernier démarre sur une partie électro qui fait très boite de nuit, précédée par un énorme scream saturé, puis d’un coup des parties metal très indus, soit rythmiques et bourrines, qui assoient une ambiance dansante mais martiale en même temps. Puis, un peu plus loin (environ deux minutes quinze), vous avez une partie plus électro et dansante, limite en deçà du reste, et comme un uppercut pendant un match de boxe, la partie dansante/martiale revient au galop pour nous achever les vertèbres et le peu de conscience qui nous reste.

Puis, vous avez le morceau « Black Metal Shopping List » (le nom m’a fait tiquer) : du bon black metal indus, à la Samael ou à la Aborym. Rien à voir avec le précédent décrit avec son alternance de chant clair et de scream retravaillé, cet aspect linéaire et blasté que l’on a dans le black metal, ses nappes en fond qui feraient presque penser aux claviers dans le black metal. Et cette partie plus calme, planante, qui nous transporte vers une dimension parallèle, limite planétaire…
En même temps, je vous dis cela mais voyant le pedigree de Drop qui est le guitariste/claviériste du groupe mais aussi, excusez du peu, de Samael (que guitare) et ancien de Rain, on ne peut que s’attendre à du talent de la fertilité dans la composition.
Mes morceaux préférés : « Black Metal Shopping List », « Nowhere Forever », « Alive Tonight », etc… En fait, tous!

Je pourrais sans peine vous décrire tous les morceaux pour que vous voyiez la richesse de MXD dans son travail de composition et sa ténacité à nous maintenir en haleine. Ce CD est une véritable mosaïque musicale avec en socle une noirceur rarement vue en indus. Et c’est exactement ce cocktail de noirceur et d’abondance qui donne à « Endurance » un intérêt important. Le travail fait en studio a été, je pense, l’acte le plus prépondérant pour accoucher de cet album car beaucoup savent la difficulté de mixer des parties saturées avec des samples électroniques. Le résultat ici dépasse de loin ce qu’on peut attendre d’un mixage de la sorte : de l’excellence. Que vous mettiez ce CD dans votre voiture, votre chaîne hi-fi, un casque ou même des enceintes amplifiées giga (essayé), vous avez le même résultat, c’est à dire une noirceur profonde, un côté bourrin bien emmené par les beats et les basses amplifiées, ce chant qui oscille entre une grande violence et une douceur planante. C’est du grand art, franchement.

Seul déception : ne pas avoir pu lire les textes qui m’auraient aidé à clarifier l’univers de MXD et ainsi, pénétrer davantage dans leur dimension parallèle. Mais bon, comme j’achèterai le CD…

Non content de me rappeler ma jeunesse en rave-party et mon accointance pour la musique électro, c’est donc sur une note des plus avantageuses que je souhaite conclure cette chronique. Ayant enchaîné quelques groupes indus ces dernières semaines, il aurait été difficile pour MXD de ne pas me faire ressentir une lassitude. Non seulement je n’en eus cure, mais en plus j’ai fait une des plus belles découvertes indus qu’il m’ait été donné de faire ces dernières années. Il va me falloir gagner au Loto ou emmagasiner des heures supplémentaires, mais je vous garantis que la discographie de MXD atterrira chez moi dans son intégralité. Car non seulement « Endurance » est un excellentissime album, mais en plus je suis persuadé que les précédents sont tout aussi exceptionnels. Après Entropy Zero, c’est donc un deuxième album metal indus que je conseille d’acquérir rapidos !

Faites péter les watts les ami(e)s !

 

Tracklist :

1. Endurance 04:48
2. Eraser 05:22
3. Alive Tonight 04:02
4. Ain’t Dead Yet 03:41
5. Everythorn 05:30
6. Sisyphus 04:09
7. Nowhere Forever 04:51
8. Black Lake 03:16
9. Contracultura / Feat. Ricardo Diges (CardiaC) 04:09
10 COOL ? 03:05
11. Black Metal Shopping List 04:51
12. Mojo 09:37

 

Facebook  BandCamp  Myspace  Youtube

Retour en début de page

Laissez un commentaire

M'informer des réponses et commentaires sur cet article.

Markup Controls
Emoticons Smile Grin Sad Surprised Shocked Confused Cool Mad Razz Neutral Wink Lol Red Face Cry Evil Twisted Roll Exclaim Question Idea Arrow Mr Green