Note du SoilChroniqueur (Metalfreak) : 7,5/10

La belle petite surprise que voilà : My Home On Trees, quatuor Milanais, nous propose un bon stoner rock des familles, bien épais tout comme il faut, aux sonorités très seventies, influencés par tout ce qui est Jefferson Airplane ou surtout Black Sabbath, mais aussi par leurs cadets Fu Manchu ou Kyuss.

Au programme, riffs très gras, guitares accordées très bas, basse omniprésente et vrombissante tout comme il faut, avec un chant féminin qui ravira ceux qui ont découvert Blues Pills ou Spiders dernièrement.
Deuxième offrande après un album éponyme en 2013, « How I reached home » nous propose sept titres – dont un « War of the World » qui n’est ni plus ni moins qu’un interlude d’un sample du film « la guerre des mondes » de Byron Haskin datant de 1953 – pour 36 petites minutes.

D’entrée, MHOT met les petits plats dans les grands avec un « Winter » qui annonce la couleur grâce à un invité de luxe en la personne de Steve Moss descendu de son The Midnight Ghost Train pour faire une escale lombarde sur ce titre.

Titre péchu s’il en est, bourré d’énergie, on retrouve le panel du stoner bien poisseux avec ses riffs d’une lourdeur oppressante, une rythmique pachydermique au possible et un chant en retrait étouffé par les saturations des instruments. Le chant de Laura Mancini, impalpable, rappelle un croisement entre celui de la délicieuse Elin Larsson (Blues Pills) et de la non moins adorable Ann-Sofie Hoyles (Spiders) et semble surtout noyé sous la débauche de ces riffs aussi lourds que psychédéliques. Et lorsque les growls de Steve Moss arrivent, le morceau y gagne en puissance et en relief.
Belle entrée en matière.

« I forgot everything », « Don’t panic » et « Arrow » sont du même tonneau : pas vraiment de surprises mais trois titres homogènes certes, pour le moins efficaces et bien distincts sur lesquels chaque musicien semble s’éclater comme un petit fou.
Plus calme et lorgnant vers un blues à tendance psychédélique, « Resume » est d’une pure beauté, titre magnifié par quelques accords d’harmonica. Le chant se veut beaucoup plus profond, même s’il est toujours autant en retrait, et les musiciens nous balancent leurs partitions de façon posée avec un break tout en force en plein milieu.
Morceau lancinant – ce qui fait sa force – s’il en est et qui rappellera de grands moments proposés par notamment les Doors ou Jefferson Airplane.

Puis vient le final en beauté : « My home on trees » et ses quasi huit minutes au chrono.
Morceau d’une force intrinsèque énorme, d’une lourdeur incroyable et qui distille des émotions inénarrables au fur et à mesure que les minutes s’égrènent.
Une nouvelle fois, les riffs sont répétitifs, lancinants, extrêmement profonds.
On en vient à fermer les yeux, les parties instrumentales sont passionnantes de bout en bout, la section rythmique est écrasante à souhait.
Une grande réussite que ce final en apothéose pour un album qui n’est pas que sympathique à écouter mais qui se veut être un voyage obscur et occulte on ne peut plus passionnant à vivre.
Ils annoncent une tournée européenne pour 2016, surveillez les dates.

La pochette est signée Steuso (http://steuso.com/), dessinateur de posters qui a œuvré notamment pour Neurosis, Napalm Death ou autre Sunn-O))).

Tracklist :
1. Winter (feat. Steve Moss)
2. I forgot everything
3. Don’t panic
4. War of the Worlds
5. Arrow
6. Resume
7. My home on trees (7’48)

BandCamp : http://myhomeontreesband.bandcamp.com/
Facebook : https://www.facebook.com/myhomeontrees
Heavy Psych Sounds Records : http://www.heavypsychsounds.com/
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