Crée en 2006, Nachtgeschrei est un combo de Francfort, enfin plutôt un clan teuton, puisque pas moins de sept membres en composent le line-up. Etiquetés Folk metal, les cousins germains nous reviennent, un an seulement après un premier opus dénommé « Hoffnungsschimmer » qui se voulait agréable et bien ficelé, mais peu révolutionnaire et voué à passer inaperçu. Avec ce second Scud, toujours labellisé Massacre Records et donc synonyme de promesses, on pouvait se poser la question de savoir si le groupe allait persévérer dans sa voie. Et ce quitte à confirmer un savoir-faire certain mais les condamnant à rester dans la masse; où prendre des risques, évoluer et essayer de tendre vers une unicité pouvant les extraire du melting pot de la planète Métal.

Autant vous le dire de suite sans essayer de vous tenir en haleine, Nachtgeschrei ne change rien à sa recette qui lui parait gagnante. On divague toujours selon les inspirations du moment, entre un Metal festif Folk aux consonances celtiques -à des années lumières d’un « Hooompahh Korpiklaani » cependant- qui aurait tendance à vous faire danser en ronde autour du feu en vous niflant d’hydromel. Et en contrepartie avec des titres plus nostalgiques, emprunts de beautés et esthétismes mélancoliques, où la touche Pagan parait suinter et ne demander qu’à sortir de l’ombre. Chanté en teuton, ce qui renforce l’atmosphère mais voue un caractère germain exclusif, les sept proposent une alternance de breaks acoustiques et de plages plus speedées et entrainantes. Un effet de ressac entre les deux en quelques sortes, une opposition entre rythmique metal ne donnant pas dans le gros mur du son, et la légèreté et coté aérien des compos proposées suivant une ligne mélodique délivrée a la bagpipes. Beaucoup d’accompagnements assénés en accord à l’acoustique et un chant assez agréable au timbre caractéristique clair mais légèrement éraillé (assez linéaire cependant) ; telle est la recette unique de la musicalité du combo. L’alchimie prenant en majorité bien, on ne peut que regretter la facette un peu lassante sur la durée.

Pour vous donner une idée plus qu’explicite et un « tit panel », on pourra citer selon les plages proposées, des références du style des compatriotes d’In Extremo ou Elivagar, voir des cousins slaves de Svartby. Quand dans notre bonne vieille terre de Gaule cela serait à mi chemin entre un hybride de Manau ayant forniqué avec Louise Attaque et s’essayant à la bourrée auvergnate. Lyre, flute, accordéon, cornemuse, guitare acoustique ; la liste n’est pas exhaustive et Nachtgeschrei se démène pour engendrer une tracklist convaincante. Après un « Fiur » inaugural aux arpèges empreints de nostalgie, « Windfahrt », « Muspili » et son satellite « Herz aus Stein » seront sans conteste les meilleurs titres, hyper entrainant et vous faisant obligatoirement opiner du chef ou taper du pied. « Fernweh » sera légèrement différent, le couplet faisant la part plus belle aux lignes guitaristiques, quand « Lauf ! » mettra en avant chant et percussions sur l’intro et les couplets avant d’afficher la recette du combo sur le refrain. Une Tracklist de chansonnettes, aux structures simples et classiques; où « Nur Ein Kleines Stück Vom Himmel » sera le bébé du précité « Windfahrt », en un tant soi peu moins gai et joyeux. « Wahreit » et son « Niemals !!! » sera aussi bien agréable -au moins dans sa partie initiale-, mais les titres de clôtures « Der Totmacher » et « Glut In Euren Augen » seront assez touffus et quelconques, l’impression commençant à virer dangereusement en fin de galette vers l’itération, voir la lassitude…

Finalement, une galette sympathique pour les férus du genre qui se régaleront ; un cd agréable à dose homéopathique ou en choisissant les plages pour les sensibles au folk metal… Et un véritable Frisbee pour les mordus du rageur et de l’ énervé.

Site Internet : www.nachtgeschrei.de
Myspace : http://www.myspace.com/nachtgeschrei

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