Note du SoilChroniqueur (Fast Freddy) : 8/10

S’il fallait, en une phrase, qualifier NAG, je dirais que le combo norvégien de Stavanger est un trio explosif qui fait de la musique explosive. C’est le constat qu’on peut en faire depuis la sortie de leur premier album « NAG » en 2016 et qui s’est confirmé avec « Nagged to Death » leur deuxième méfait paru deux années plus tard. Les types n’y vont pas par quatre chemins pour livrer le fruit de leur inspiration musicale. C’est un peu comme si en ouvrant ta porte et en lançant un bonjour à la personne qui venait de tambouriner, tu avais droit en retour à un « Prends-toi ça dans la gueule » accompagné d’une bonne patate de forain, ni plus, ni moins !
Avec « Boys of Europe », leur nouvelle galette annonciatrice d’un printemps perturbé par des giboulées de décibels sauvages, inutile de te dire que les maximes du style « avec le temps, on s’assagit » ou encore « la musique adoucit les mœurs » n’ont pas cours ici !
C’est une succession de titres envoyés avec une violence brute, que dis-je, un déluge à la sauce hardcore-crust-punk-metal qui t’arrive à la face sans préavis pour mieux te bifler, ou gifler, chacun verra midi à sa porte !
Les morceaux oscillent entre deux et trois minutes, point trop n’en faut, mais cela renforce la sensation de raclée que tu te prends… Ton ORL remercie à chaque instant le ciel qu’ils ne soient pas sous un format identique à ceux proposés par certaines formations de black atmosphérique !

Forcément pour traiter des sujets aussi graves que les guerres et conflits en Europe, comme c’est le cas sur « Boys of Europe » qui ouvre l’album, et faire passer des messages, la musique de chambre est quand même moins adaptée. Un bon vieux larsen en guise d’intro suivi d’une avalanche de riffs façon Discharge, un chant d’écorché vif, de la furie, de la hargne avec un soupçon de rage et te voilà servi et éclairé sur le sujet ! Heureusement, un break au tempo plus tranquille te permet de reprendre ta respiration à mi-morceau pour mieux relancer dans le final !
Quelques titres comme « Unlimited Power Ballad » ou encore « Old and in the way » sont moins corrosifs que d’autres ou donnent l’impression de l’être, probablement du fait d’un tempo plus lent et d’une sorte de retenue dans le lâchage de chevaux de la part des trois bougres. Mais que ce soit bien clair, ce n’est pas la majorité des morceaux de l’album qui eux sont plus dans un dépoussiérage des cages à miel en bonne et due forme. Il n’y a qu’à se délecter de « Scandinavian Sleeping and Living », de « Sheep Like Us » ou encore de « Of Lice and Men » pour en être convaincu. C’est un flot constant d’énergie et d’intensité qui ruisselle durant près de la trentaine de minutes de chaos musical que nous expédient les Norvégiens.

Côté artwork de la pochette, on reste dans ce que le groupe a proposé depuis ses débuts : du noir et blanc sobre et plutôt minimaliste. Ici, la représentation de combats imageant le sujet phare évoqué plus haut. La production est bonne s’il on considère qu’elle permet de s’y retrouver tout en laissant un côté « on l’a fait en une prise les gars » qui colle au style musical de NAG.

La Norvège, au sein de la scène metal, est souvent citée comme la patrie du black metal dans tout ce qu’il a de plus obscur mais force est de constater qu’elle a d’autres arguments à faire valoir en matière de musique extrême. NAG en fait indéniablement partie ! Seulement, je ne suis pas sûr que tu sois prêt à prendre une pareille mandale…
T’en dis quoi ?

Tracklist :

1. Boys of Europe 3:42
2. Unlimited Power Ballad 2:58
3. Iron Lawn 3:11
4. Cosmic Death 3:22
5. Old and in the Way 2:50
6. Scandinavian Sleeping and Living 2:23
7. Sheep Like Us 2:38
8. Of Lice and Men 2:36
9. Ancestral Spirit 2:38
10. Runaway Brain 2:43

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