Note du Soilchroniqueur : 8/10 (Seblack)

En quelques années et désormais trois albums, le groupe parisien Nature Morte a su se créer une identité singulière avec un univers musical et visuel à part . Un statut particulier que ce troisième opus intitulé ‘Oddity » devrait confirmer et renforcer plus encore.
Désormais signé sur le label nantais Frozen Records, Nature Morte surprend d’emblée par un artwork très coloré, figurant un crâne que l’on a du mal à identifier immédiatement, d’ailleurs. Si on replace tout cela en lien avec la musique, la démarche peut rappeler celle de Deafheaven ou d’un autre groupe français, Déluge, et son « untrue black métal ». Comparaison n’étant pas raison, on va arrêter ce petit jeu ici-même, car comme évoqué plus tôt, Nature Morte est un groupe à part et n’a rien à faire des codes habituels de la scène metal extrême.

[youtube d58zxmU9yoQ]

Ce qui frappe le plus, c’est avant tout le contraste entre la musique, tour à tour post black, indie rock, shoegaze, et le chant très rugueux. C’est un aspect qui était déjà bien ancré dès les débuts du groupe, mais il semble que ce contraste est plus marqué encore sur « Oddity », ce qui donne au groupe une identité sonore bien à part.
N’aimant visiblement pas se répéter, le groupe glisse des titres plus planants et atmosphériques encore. Ces morceaux tels « Here Comes The Rain » ou Nothingness » amènent des coupures permettant à Nature Morte d’enrichir sa palette. C’est d’autant plus vrai que le micro est respectivement confié à Cindy Sanchez (du groupe néo folk Lisieux) et Lionel Forest (Cloudy Skies). La version numérique de l’album s’enrichit par ailleurs d’une cover du titre « Fireal » du groupe de néo metal Deftones. Quand on vous dit que Nature Morte ne fait rien comme les autres !

[youtube LtogvW4fgKM]

Musicalement comme thématiquement, il se dégage de « Oddity » un côté très onirique navigant dans les eaux de rêves plus ou moins empoisonnés, avec un coté presque cinématographique, tant la musique est évocatrice d’images et de sensations.
Avec ce troisième opus, Nature Morte dépasse son statut de formation prometteuse et s’impose comme un groupe singulier autant qu’incontournable de la scène française extrême. Dans la lignée de ses prédécesseurs, et plus encore, cet album dénote, sans pour autant laisser le sentiment que le groupe cherche à tout prix à se faire remarquer. Un disque spontané, comme une porte ouverte sur un univers fascinant et différent.

[youtube LvCDle6qjno]

Tracklist :

01. Bruises & lace
02. The Pier
03. Here Comes The Rain
04. New Dawn
05. Monday Is Fry Day
06. Banquet Overflow For The Mind House
07. Nothingness
08. Untitled
09. Fireal (reprise Deftones – Bonus track)

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