Line-up sur cet Album
Hupogrammos Disciple's : Voix et guitare Sol Faur Spurcatu : Guitare Negru : Batterie Ursu: Basse Vampir : Clavier Necuratu : Percussion
Style:
Black Metal AmbiantDate de sortie:
15 Mars 2010Label:
Lupus LoungeNote du Soilchroniqueur (Gwenn):
8 / 10
Six hommes venus tout droit des forêts transylvaniennes, où rodent (probablement, je n’ai pas vérifié) vampires et toutes sortes de créatures aux yeux jaunes et avides de sang. Leur union donne un groupe nommé NEGURA BUNGET (« forêt brumeuse » en vieux roumain). Paraît-il que l’idée de base était d’aborder le black-metal par un autre angle, celui qui relie l’homme à son milieu naturel. Le groupe se veut dans l’exploration musicale des liens qui unissent l’un à l’autre. Depuis 1995 sont sortis sept albums autour de ces thèmes. Le huitième, « Maiestrit », est tout à fait dans la même branche, c’est en réalité une ré interprétation de l’album « Maiastru sfetnic » (2000), le plus black que le groupe ait composé. L’art-work bicolore et contemporain représente une forêt mise à l’horizontale dont les bois s’étirent vers la gauche. Le travail graphique et sobre s’accorde intelligemment avec le contenu.
Dans cet album que je classerai sans mal de black-metal ambiant (ou atmosphérique, comme vous voudrez), huit longs morceaux (entre sept et onze minutes, quand même). Quelques rares accents folk parfois viennent ponctuer l’ensemble mais on est loin du Trollesque plantureux à la Finntroll.
« Vremea Locului Sortit » débute et me voilà en pleine forêt froide et sombre, mystérieuse mais attirante. Le rythme lourd du départ ainsi que le riff des guitares donnent le ton. On n’est pas dans de l’ultra speed mais par contre bien dans du black-metal. La voix de Hupogrammos vient en arrière plan sans être étouffée par le reste des instruments. « In zvicnirea apusului » reste dans le même ton, voix chuchotée (au début) et ambiance créée autour du fil conducteur du vent sifflant dans les arbres noirs (ou le cri d’une bestiole quelquonque ?). Comme si le black-metal m’enveloppait d’une certaine douceur alors que j’aurais pu m’attendre à l’inverse ! Le paradoxe violence/douceur est bien réussi, et cela se confirme avec « A Vint in Abis » qui n’hésite pas à sortir ses griffes, mais sur un coussin de soie. Je serai presque tentée d’évoquer quelques influences liées à Immortal. « Al locului » part encore plus soft et on y trouve un chant clair contrasté par des cris gutturaux comme ceux d’un animal blessé. Les riffs s’accélèrent et le voyage se poursuit dans une ambiance assez étrange, langoureuse. Le groupe joue sur les contrastes et ça n’est pas inintéressant du tout ! Comme si la souffrance et le froid devenaient des contes à partager autour d’un feu.
« Bruiestru » plonge son auditeur dans des temps plus anciens et son intro est presque la base d’une danse celtique reprise aussitôt par les guitares en superposition. L’effet est immédiat et un côté épique ressort inévitablement de ce morceau. Tout comme le noir fera ressortir le blanc et inversement chez le peintre, il en est de même pour le jeu des sonorités claires, puis gutturales de ce morceau et NEGURA BUNGET s’enflamme dans un black cette fois au tout premier plan. Vient alors la douceur du début de « Plecaciunea Mortii », qui prend ensuite la même tournure structurale que le précédent morceau de manière presque aussi réussie. Il est toutefois plus lent, lourd.
Deux sucreries ensuite, « A Vint in Abis » et « Plecaciunea Mortii »… en acoustique ! Ouais les mecs, surprenant mais les amoureux de jolis arpèges seront gâtés, l’effet rendu est assez sympathique. Sur le second, on perçoit quand même un peu de saturation, fallait pas charrier, mais ça reste très doux. Je passerai ça sans soucis dans un temple japonais.
Conclure ? D’une part, j’irai voir ce que ça donne en live, parce que rendre cette ambiance ne doit pas être chose facile et excite ma curiosité. D’autre part, on a un album qui va loin dans le respect musical du black-metal mais en y intégrant effectivement une atmosphère contrastée, violente et suave à la fois. Un groupe qui fait voyager, dont « Maiestrit » plaira aux fans du style sans aucun doute, mais également aux puristes qui retrouveront sans peine l’agressivité et les techniques relatives au black-metal.
Le groupe aurait cependant splitté en 2009, affaire à suivre.
Contacts : http://www.negurabunget.com/
http://www.myspace.com/negurabunget
Gwenn
Laissez un commentaire