Line-up sur cet Album
- Arnold Petit : chant
- Johan Nat : guitares
- Samuel Eymonym : guitares
- Thybo Saz'Rain : batterie
- Thomas Krajewski : basse
Style:
Doom/Death Mélo ProgDate de sortie:
Mai 2014 (pour la réédition)Label:
Dooweet/AutoproductionNote du Soil Chroniqueur (Lusaimoi) : 8/10
S’il est né en 2005, ce n’est que cinq ans plus tard que j’ai fait la connaissance de Nemost. C’était lors du Metallian Battle Contest, où ces Parisiens m’avaient fait une plutôt bonne impression. Un avis partagé par le public et le jury, puisqu’ils étaient arrivés deuxièmes de ce concours. La plus mauvaise place aussi, tant la possibilité de jouer au Wacken (le grand prix en jeu) était proche.
À l’époque, le groupe sortait son premier album, The Shadow’s Trail, un bon CD de Death Mélo, apparemment (car je n’ai pas posé l’oreille dessus), mais pas réellement marquant.
Depuis, le groupe a fait son chemin, plusieurs changements de line-up ont eu lieu, avec l’arrivée d’un nouveau bassiste, Thomas Krajewski, et d’un nouveau chanteur, Arnold Petit, de Beyond the Pain et ancien hurleur des très bons Doomeux de Lethian Dreams.
C’est donc en 2013 que sort le successeur de The Shadow’s Trail : As the Ocean Burns. Une gestation de trois ans qui aura permis à Nemost de franchir un vrai cap.
Il est bien fini le temps du Death Mélo sympa mais manquant de maturité. Car c’est bien simple : l’album possède un démarrage comme je n’en avais pas entendu dans le genre depuis… pfiou ! Je ne m’en souviens même plus. C’est rapide, furieux, enlevé, ça ne nous laisse pas une seconde de répit avec un tempo à la limite du BM. Nemost multiplie les plans sans nous laisser souffler, si ce n’est deux secondes à la 2ème minute. Les ambiances, tout comme les plans se multiplient, laissant apparaître des atmosphères hindoues, en plus de celles tout droit sorties des Enfers. On a tellement le temps de rien voir arriver, qu’un solo débarque sans même qu’on comprenne comment. Et si la suite de ce « Pressure Nation » vogue vers des sphères plus Doom, un brin plus lente et plus lourde, la transition a été si exemplaire, qu’on ne l’a pas vue venir.
Dès son premier titre, le groupe nous sèche, sans nous laisser sur le carreau pour autant. Car c’est comme s’il nous maintenait debout avec un « Beasts and Bullies » qui distille une recette similaire – avec toujours cette fureur dévastatrice et ces ambiances qui reviennent, surtout lors du refrain en voix claire –, mais avec une rythmique et un côté mélodique plus marqués.
Les quelques moments de repos, tout au long de ces 12 titres, ne se ressentent jamais comme des coups de mou, étant savamment distillés par Nemost. Que ce soit les chœurs majestueux ou le chant clair, rappelant presque Crippled Black Phoenix, sur « Atomnium », des passages acoustiques (« The Aimless Endeavour », « Hourglass », sur lequel la basse s’amuse), ceux plus lourds, qui reviennent aux influences Doom du groupe (« Fight »), ou ceux plus aériens (l’intro du même « Fight », le refrain de « Sandstorm »), tous conserve une certaine tension. Seul le début de « The Pale Observer », mélancolique, rappelle l’arwork tout en hauteur de l’album, avant que le morceau parte dans un Rock atmosphérique, voire Prog, puis, par une explosion amenée à l’aide du growl, dans un mélange entre de Death Mélo vindicatif et le côté éthéré de l’introduction.
Cet aspect foudroyant est mis en exergue par l’un des nouveaux venus, Arnold Petit, dont le(s) chant(s) emporte(nt) les compos dans des sphères inattendues. Rien que le scream qui arrive à la deuxième minute de « Beasts and Bullies », provoque l’impression d’une nuée d’insectes qui s’empare des lieux et nous entoure, suffocant. Son timbre grave, sa profondeur, son aspect rauque, ajoutent une certaine théâtralité à la musique, la rendant plus imposante encore. Le refrain de « Year of the Libra », qui arrive après un passage saccadé à la manière d’un Modern Metal, apparaît presque symphonique, sans jamais être pompeux et sans les instruments typiques du genre…
Le CD possède bien quelques défauts, comme l’intro de « Respawned », tirant vers la Techno/Dance un peu malsaine et un peu hors propos – mais se mariant bien par la suite avec l’instru Metal, donnant une sorte d’Indus prenant au rythme toujours soutenu –, ou le dernier titre, « As the Ocean Burns », riche en très bons passages, mais dont les liens entre eux semblent parfois un peu artificiels. On peut aussi citer la durée de l’album, dépassant l’heure (en fait, il s’agit d’une réédition avec 3 titres supplémentaires) et pouvant gêner l’écoute d’une traite, mais qui est difficile à blâmer, tant celui-ci ne souffre pas de sentiment de remplissage.
Néanmoins, ces défauts ne sont que de bien petites choses, face à la jolie claque que m’a foutue cet album.
Oui, il est bien loin le temps du Death Mélo seulement bon. Avec As the Ocean Burns, aussi intelligent que furieux, Nemost montre que le genre ne fait pas que tourner en rond. Il en devient l’un des groupes du genre à suivre de près, que ce soit en France ou dans le pays d’origine du style.
Malheureusement depuis la sortie de cet album, Johan Nat, dernier membre d’origine, a quitté l’aventure. Espérons que ce ne sera pas néfaste pour l’avenir de la formation. Car la prochaine offrande des Parisiens fait désormais partie de celles que j’attends.
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