Note du Soilchroniqueur (Willhelm von Graffenberg) : 6.65/10

« Winter is coming »… Inéluctablement… Et comme philosophait cette fameuse chanteuse théologienne avec deux cerveaux proéminents : « Il m’en a fallu du temps pour pouvoir trouver ma place. » Je me suis trouvé face à cette même situation pour trouver la place où parler de Vanity unfair de Nerodia.

Si j’avoue avoir apprécié à sa juste valeur, pas actuelle, ce jeu de mots qui a titillé mon cortex de papier glacé, j’écoute cet album depuis juillet, sa date de parution, sans trop savoir quoi en dire. En parler en automne semble adéquat, puisqu’avec le recul, il me parait toujours aussi morne que la saison aux feuilles mortes qui se ramassent à la pelle.

Non qu’il soit mauvais, il est même plutôt bon : le quatuor thrash/black metal italien propose une musique totalement décente et parfois plaisante… mais qui n’apporte pas grand-chose en fait, et si ça ne me parle pas plus que ça, j’ai d’autant plus de mal à en dire du bien – ou trouver des conneries à dire dessus, mais ça, c’est presque une seconde nature.

Avec 11 morceaux d’en moyenne 3’15 outre l’intro qui met dans le ton de la noirceur qu’on va attendre et entendre du groupe pendant un peu moins de 40 minutes, on est grosso modo sur des timings standards du morceau qui se veut efficace, à coup de bible satanique dans ta tronche. Et le tout est bien joué (ce petit passage de basse solo sur « Souldead » montre que même si on ne l’entend pour ainsi dire pas, elle est présente et maitrisée), bien produit, avec mention spéciale pour la batterie au son pas cradingue, comme c’est souvent le cas dans le BM… Mais c’est très « classique » dans le genre, serpentant au niveau de l’inspiration, pour rester dans le champ lexical de leur animal totem (le riff médian de « Souldead » par exemple est d’une banalité navrante par rapport à l’énergie développée dans le reste du morceau), allant même chercher dans le HxC par moments, de manière incongrue (« Pussywitch 666 » ou « Celebration of the Weak »).

Pour ainsi dire, seuls deux morceaux ont retenu mon attention : « No Crown for the Dead » qui propose une énergie non stéréotypée du genre, à base de contretemps, et « Chains of Misery » pour son introduction au son clair. Je ne retiendrai pas « Celebration of the Weak » qui ne cache tellement pas ses influences borgiriennes qu’on croirait un plagiat des voix d’Icks Vortex et Shagrath posées sur une structure de morceau typiquement de la période Puritanical euphoric Misanthropia.

Peut-on dire qu’un album est bon quand tu n’en retiens vraiment qu’un morceau original et dans le ton, en l’occurrence le final « Channeling the dark Sound of Cosmos » ? Je me suis posé la même question, dans les mêmes circonstances, avec le dernier Metallica et, sans appel, la réponse est : non ! Si les deux semblent manquer d’inspiration, la différence majeure est que Metallica est censé être le « plus grand groupe de Metal » ever, et que Nerodia apparait de nulle part (enfin si : d’Italie) et devrait avoir une fraicheur dans sa créativité… mais il n’en est rien.

A écouter en se rappelant que « Vanitas vanitatis » et que le monde est « vraiment trop injuste » pour citer un de leurs célèbres concitoyens romains.

Tracklist:
1. Necromorphine Awakening (0:57)
2. Vanity unfair (3:46)
3. The black Line (3:29)
4. Souldead (2:59)
5. Pussywitch 666 (3:04)
6. No Crown for the Dead (4:08)
7. Anti-Human Propaganda (3:12)
8. Chains of Misery (4:10)
9. Celebration of the Weak (4:24)
10. Usque ad Finem (3:39)
11. Channeling the dark Sound of Cosmos (3:26)

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