Nervecell – Psychogenocide

Le 14 avril 2011 posté par Wën

Line-up sur cet Album


Rajeh Khazaal : basse, chant
Barnaby Ribeiro : guitare
Rami mustafa : guitare
David Haley : batterie

Style:

death-thrash mi-technique/mi-brutal

Date de sortie:

2011

Label:

Lifeforce Records

 

Note du soilchroniqueur  (Wën) : 7,5/10

Ce n’est une nouvelle pour personne, encore moins pour ceux d’entres-vous qui commencent à pratiquer couramment le père Wën et ses chroniques. J’ai toujours eu un faible pour les formations, qu’elles soient death, black ou autres, n’hésitant pas à mâtiner le fruit de leurs élucubrations musicales d’une bonne dose de sonorités locales. C’est comme ça. Souvent inattendues, parfois foutrement originales, pour peu que la musique soit bonne, les galettes de ces formations auront toutes les chances de faire chavirer mon p’tit cœur de metalleux. Orphaned Land, Rotting Christ, Metsatöll, Arkan ou encore Lumsk, chacun dans des registres qui leurs sont propres : voila, pour n’en citer que quelques uns, des exemples qui parlent d’eux même.

Et je ne vais pas vous le cacher, c’est un peu comme ça que le premier opus de Nervecell, « Preaching Venom » (2009), m’est tombé dans les mimines. Aiguillonné par la mention « Death-metal from Dubaï, with ze batteur of Psycroptic/Aborted (David Haley) » collée par les mecs de chez Lifeforce Records, je n’ai pu m’empêcher d’y jeter une oreille gourmande. Et bien m’en prit car, toutes guitares dehors, le quatuor me surprit agréablement avec son thrash-death quasi brutal et plutôt technique. Étonnement, sans jouer à la surenchère d’éléments folkloriques, plutôt disparates même, le groupe a su faire parler de lui pour les simples qualités de sa musique, maîtrisée et bien produite. Me concernant, la petite gifle était de mise, suffisante en tout cas pour me donner l’envie de me pencher sur ce second effort discographique.

Et Nervecell apparemment adepte du on-ne-change-pas-une-équipe-qui-gagne, va camper sur ses acquis, ce « Psychogenocide » n’apportant pas de révolution majeure à la musique ni au son du combo, mais se contentant plutôt d’en améliorer certaines composantes précédemment posées. Mais, attention les amis : baffe, quand même ! Car l’album porte plutôt bien son nom, au sens propre comme au figuré et il se pourrait bien, qu’à son écoute, vous y cramiez quelques synapses. Nous passerons sur l’intro de rigueur aux consonances moyen-orientales typiques mais pas folichonne pour autant, pour nous plonger dans le vif du sujet dès ‘Upon an epidemic scheme’. D’un effet comparable à celui d’un bulldozer dans un hôpital de vieux, l’écoute de ce véritable premier titre devrait s’accompagner de son lot de craquements d’os et de chairs broyées, à la différence prés, par rapport au gérontarium suscité, que c’est votre encéphale qui risque de prendre cher ici, déclenchant à coup sûr des spasmes incontrôlés au niveau de votre nuque.

Car les riffs, aussi soutenus que fouillés des dubaïotes, ne sont pas là pour faire dans la dentelle. Typiquement death-metal, ceux-ci ne lésinent pas sur les cassures et autres breaks impromptus, sachant relancer la machine aux moments les plus opportuns. Ces rythmes échevelés sont tout simplement, à leur manière, envoûtants (‘All eyes on them’,’Shunq’, ‘Nation’s plague’). Envoûtants et entraînants, grâce au très bon travail du sieur Haley, derrière les fûts, qui sait se jouer des tempos et passer avec dextérité d’une frappe lourde à un blast frénétique, de descentes de tomes effrénées à de subtils contre-temps. Sans jamais tomber ni dans le brutal-death, ni dans le death-technique et syncopé de base, parfois proche d’un thrash ultra lourd, le répertoire de Nervecell se place idéalement à la jonction des genres, tout en sachant conserver une certaine mélodie (gardons tout de même à l’esprit que de Statovarius à Nile, le terme de ‘mélodie’ peut grandement varier). Parlons-en de Nile justement, puisque l’intervention de Karl Sanders (indéboulonnable leader de la formation américaine), dans un registre légèrement moins guttural qu’à l’accoutumée, mêlée au growl sans concession de Rajeh Khazaal (basse, chant), apportera une saveur toute particulière au morceau ‘Shunq’, en y mélangeant textes arabes et anglais.

Alors comme je l’évoquais en préambule, il ne faut pas se pencher sur le cas Nervecell pour chercher de l’exotisme, le groupe ne faisant pas des éléments folks son cheval de bataille (et d’ailleurs, en y réfléchissant, peut-on le leur reprocher : peu de groupe français agrémentent leur metal d’accordéon, n’est-ce pas ?). Quelques éléments sont bien sûr diffus ci et là, comme sur ‘Anemic assurgency’, l’introduction entièrement acoustique, ou sur le mid-tempo instrumental ‘The taste of betrayal’ et certains soli (‘Imprint’, ‘Psychogenocide’), par l’utilisation de gammes du cru. Mais je me permettrai de le rabâcher, si nécessaire, afin d’éviter aucune déconvenue aux auditeurs têtus : si vous n’êtes pas spécialement amateur de metal bourrin et dévastateur et que vous préférez garder vos cages à miel encore inviolées quelques années, alors passez votre chemin …

Car depuis deux albums, c’est en jouant pleinement la carte du death-metal que Nervecell parvient à livrer le meilleur de lui-même. Le groupe a su intégrer les enseignements de « Preaching Venom », son premier opus, qui souffrait d’un léger essoufflement à la mi-course, pour confirmer les espoirs que nous placions en lui en nous livrant ce « Psychogenocide » chirurgical qui, en dix coups de scalpels bien placés, devrait réussir à vous retourner l’estomac.

 

Site officiel : http://www.nervecell.net/

Page myspace : http://www.myspace.com/nervecell

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