Line-up sur cet Album
• Fernanda Lira : Chant, Basse • Prika Amaral : Guitare, Backing vocals • Pitchu Ferraz : Batterie
Style:
Thrash Metal (mais pas mal Death aussi)Date de sortie:
03 Juin 2016Label:
Napalm RecordsNote du SoilChroniqueur (Willhelm von Graffenberg) : 9/10
« Oh putain ! » est la première interjection passée par ma tête et émise par ma bouche à l’écoute des premiers riffs d’Agony, deuxième opus du groupe brésilien Nervosa. Un « oh putain ! » – oui, je suis très putainiste, même sans venir de Vichy – de stupeur, d’étonnement, mais surtout d’enthousiasme.
Le groupe est mené par une femme, je le supputais fortement au timbre de la voix pour lequel les comparaisons vont directement bon train (et pas que arrière) avec celui d’Angela Gossow (ex-Arch Enemy) ou Sabina Classen (Holy Moses). Pourquoi choisir ces comparatifs ? Parce que même si le groupe se revendique « thrash », on est surtout mené tambour blastant dans des riffs death, de ceux de Slayer, Deicide… ou Sepultura.
Pourquoi choisir ce dernier comparatif ? Parce qu’ils sont brésiliens, eux-aussi, et considérés comme une référence, une espèce d’icône dans leur pays. Et c’est là qu’en parlant d’ « espèce d’icône », je vais aborder le point suivant – qui va me valoir tous les jets de pierres de ceux qui n’ont jamais fait de jeux de mots graveleux et me taxeront de machisme/misogynie – puisqu’après recherches simultanées à l’écoute du premier morceau (vous vous doutez bien que ma curiosité est mon vilain défaut et j’ai eu envie d’en savoir directement davantage), j’ai découvert qu’on était loin d’une batucada dans le nombre de membres vu que le groupe Nervosa est un trio, et que niveau « membre » on fait plutôt dans l’organe intérieur, vu que c’est un trio de BRESILIENNES (tout stéréotype potentiellement écarté).
Un full female band, en somme. (Évitez de traduire « groupe de femmes pleines », ça serait sale, ou encore « foule de femelles qui bandent », même si ça pourrait être raccord avec le cliché sur les brésiliennes). Ce groupe nous met la fièvre, pas forcément – ou uniquement – pour la composition de son trio de drôles de dames (fort jolies au demeurant) mais parce que sans nous faire danser la samba comme Pedro, elles font tourner des têtes avec leurs riffs et pas juste avec leur minois. Et niveau riffs, on se prend une grosse fessée – même si là, c’est davantage de l’ordre du tabassage en règle(s) – par maman, tata et tata, toutes de cuir vêtues, et le pire c’est que sans être maso, on en redemande ! Que ce soit dans la déferlante de tremolo acérés et pointus, découpés chirurgicalement dans l’ensemble très bien mixé et pesant malgré la présence d’une seule guitare (bon, ok, y a eu triche, m’sieur l’arbitre, on est sur une version studio), le tout se mêlant symbiotiquement à la voix et la basse, ou encore dans toutes les subtilités du jeu de batterie martelé et puissant, qui laisse malgré tout la place de temps à autre à de l’aération, mettant en évidence des roulements de double pédale… Enfin bref, j’applaudirais bien à deux mains si l’une d’elle n’était pas occupée à… à… à tenir la plume qui me sert à rédiger cette chronique [NB : penser à effacer les photos des musiciennes ensuite] – une main de fer sur un gland de velours. Et puis, vous avez déjà essayé d’applaudir à une main ? On a vraiment l’air con. (Ça y est, c’est foutu, vous avez l’image en tête)
Puisqu’on est dans la subtilité, justement, parlons-en, car Nervosa, même si ils (enfin, « elles ») portent bien leur nom, ne font pas que dans l’épileptique. « Wayfarer » qui clôt cet album fait entendre la voix soul de Fernanda Lira sur un morceau qui débute comme un rock psyché 60’s, un peu stoner, mais qui se mélange très vite avec de la rythmique death, s’achevant dans les bras de la chanteuse et son timbre « naturel » assez proche de celui de Stevie Nicks ou Janis Joplin (ça m’a un peu fait penser à ses impro à Woodstock et Monterey, voire à « Mercedes Benz »).
Le seul point négatif à relever sur cet album, à mon sens, est la faiblesse des soli, très axés Sepultura/Slayer, face à l’avalanche de riffs ultra violents. Bon, OK, on pourrait ajouter que c’est tellement bon que l’album parait trop court, à l’instar de la durée des morceaux (en moyenne 3 minutes) mais a un tel tempo, rien d’illusoire.
« Dear Agony » comme aurait dit Breaking Benjamin, l’appellation (contrôlée ou non) de « petite mort » pour d’autres, si cet album est un éloge à la branlette (bien saccadée, s’il vous plait, « à la cuillère et pas au shaker »), ce serait la plus jouissive que j’aie reçue depuis un bon moment dans ce sous genre musical (et toute proportion gardée de la féminité du trio d’exécutrices, vu que je ne l’ai appris qu’après le premier effet « qui s’coue »). Un must have pour les aficionados de Thrash/Death. Obrigado, mesdemoiselles !
A écouter en soignant son syndrome de Tourette, ou son addiction sexuelle… ou toute autre névrose.
Tracklist:
1. Arrogance (3:13)
2. Theory of Conspiracy (4:25)
3. Deception (4:02)
4. Intolerance means War (3:36)
5. Guerra Santa (2:58)
6. Failed System (3:49)
7. Hostages (3:32)
8. Surrounded by Serpents (4:42)
9. Cyber War (3:08)
10. Hypocrisy (4:38)
11. Devastation (3:40)
12. Wayfarer (6:31)
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Site officiel: http://nervosaofficial.com/
Soundcloud: http://soundcloud.com/nervosathrash
Youtube: http://www.youtube.com/user/NERVOSAthrash
Myspace: http://myspace.com/bandanervosa
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