Note du Soilchroniqueur (Willhelm von Graffenberg) : 8.5/10

On attend tous avec ferveur et impatience la prochaine étape… Le puceau noyé sous sa montagne de Sopalin ™ souhaitant une situation nouvelle dans sa vie sexuelle, Magneto attendant et forçant celle de l’évolution de l’humanité pour former son armée de mutants, le cancéreux en phase terminale fumant une ultime clope, moi observant le monde se détruire petit à petit avec un sourire en coin (coin… une duckface, en somme… un rire jaune caneton, quoi…) Et puis il y en a d’autres, espagnols, qui prennent les devants en tentant de faire de leur Next Step un héritage avec Legacy.

De prime abord, ce qui choque – dans le bon sens du terme –, c’est non pas de ne pas savoir d’où provient le groupe mais de découvrir d’où il provient, tant on se dit avec l’accent du chanteur qu’il doit émaner d’un état américain type Floride ou Texas, voire Louisiane, vu l’accent au chewing-gum qu’il utilise. Premier bon point : pas un accent pourrave, et en plus en adéquation avec le genre musical. Ça fleure bon le mélange entre du Drowning Pool/5FDP – non, pas « cinq fils de pute » mais « Five Finger Death Punch » – pour le groove et du Breaking Benjamin/Nickelback pour l’esprit général. D’ailleurs, même si on sent des influences metal parsemer cet album, on est plutôt dans un genre groove ou gros rock alternatif (pour ceux qui n’étaient pas au courant)…

C’est d’ailleurs aussi une des limites et point faibles à mon sens parce que si le premier morceau, « Wounds become Scars » semble nous amener vers un terrain plein d’embuches, il est surtout rocailleux sorti du riff d’ouverture et on va rester dans un mid tempo des chaumières – ou des maisons coloniales. Ce n’est pas que ça soit gênant, c’est qu’on se dit que vu le potentiel terre-riffique du groupe, ça reste sage, état pas proche de l’Ohio dans lequel j’aurais du mal à rester aux cotés de leur jolie guitariste Irene qui sait manier un manche comme il se doi(g)t, auditivement parlant. N’envoyez pas tout de suite vos lettres de délation (je sais que c’est une bonne vieille coutume qu’on essaye de remettre au gout du jour *smiley blink*) à madmoizelle.com ni à paye ta schnek (pas davantage Jeune & Jolie), je n’en ferai qu’une seule dans cette chronique, promis… pis en plus, c’est vrai qu’elle est mignonne, joue bien (des soli fluides et vibrants), fait les backing vocals, et même que c’est elle qui a enregistré en mixé l’album… talentueuse donc… Alors, hein…

Legacy alternera donc des morceaux pêchus mais jamais violents (même si le growl ponctuel peut y inciter, il sert surtout des intentions expressives) avec des ballades très typées chansons américaines – d’où la confusion possible d’origines… ah bah non, suis-je sot : ils n’auraient pas pu être chicanos aux États-Unis, ce sera bientôt une espèce en voie de disparition, après avoir posé une autre brique dans un mur. Quoi, « C’est pas un peu fini ces sarcasmes » ? Je vous ai dit que j’avais un sourire en coin trois paragraphes au-dessus ! Bref, les morceaux, qui plus est, sont bien construits et même leur longueur (jusqu’à 9’27) n’engendrent pas la lassitude.

C’est donc un très bon album, avec un bon grain et une bonne prod’ très rock, qui sonne très américain alors que le quatuor est d’origine madrilène (qu’on a beaucoup chantées quand elles vont dans l’arène pour le torero). Si celui-ci n’entrera pas encore à la postérité car ce n’est QU’un premier album, je suis curieux d’entendre la prochaine étape de ce jeune groupe (ça se remarque un peu au grain de voix… Ils doivent être à peine majeurs à ce jour, de ce que j’ai pu lire), voir s’il est plus éclectique… et également voir si Irene est plus athlétique – et merde, j’avais dit que j’en ferais qu’une seule…

A écouter avant de passer à sa prochaine étape, quelle qu’elle soit (sauf celle du Tour de France, parce que c’est chiant).

[NB : il s’agit bien du groupe espagnol, il y a nombre de groupes au même patronyme dans le monde musical, ne vous gourez pas]

Tracklist:
1. Wounds become Scars (5:51)
2. End of falling (4:21)
3. Echoes of a Life (4:17)
4. Nature calls (4:41)
5. Price we pay (7:37)
6. Follow (4:43)
7. Legacy (5:49)
8. Humans (3:38)
9. Whatever may come (4:19)
10. Faith collapsing (9:27)
11. Eternal (4:10)

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