Note de la SoilChroniqueuse (Migou) : 7,5/10

La mode est un éternel recommencement. Ce qui était en vogue il y a quelques décennies revient régulièrement titiller nos oreilles. Ce n’est pas plus mal, en fin de compte, car les racines reviennent ainsi à nouveau nourrir tel genre ou tel autre pour ensuite l’emmener un peu plus loin sur la route de l’inconnu. Reculer pour mieux sauter, quoi.
Nightbearer nous a servi des riffs d’un death metal old school pour son premier LP, sorti en 2019. Trois ans plus tard, le quintette allemand nous sort “ Ghosts Of A Darkness To Come”, un album plus teinté death mélodique.
La roue tourne et avance, ils essaient, testent, et réussissent assez bien. Les thèmes ne dérogent pas à leur domaine de prédilection (si on peut dire cela au bout de deux albums), celui de la Fantasy et plus précisément de la fiction. Car “ Ghosts Of A Darkness To Come” est un écho musical à “La Roue du Temps” de Robert Jordan.

Si l’album est plus mélodique que le premier, “Tales of Sorcery And Death”, on reste dans le old school, mais également dans le côté death martelant. Ils allient savamment férocité et douceur. Les soli de guitares sont véloces, agiles, lyriques, quand les riffs sont entêtants. “Wolves By My Side” peut avoir un petit goût de In Flames avant de prendre un tournant au bout de deux minutes. Le chant est rugueux, grave. Régulièrement, il se voit doublé d’une voix plus aigüe, criée, ce qui n’était pas le cas dans l’album précédent.
Autre exemple, avec “Forever In Darkness”, de riffs qui bastonnent et de mélodies efficaces. On y trouve d’ailleurs des arrêts microscopiques qui permettent de changer de direction, des ralentissements, puis ça s’accélère avec une envolée mélodique. La batterie et la basse ne sont pas en reste, notamment vers 2:30. Bref, ça bastonne, aux limites du martial, et ça enlace par les mélodies.
“A Shadowspawn” nous fait tout l’inverse. On démarre sur de la douceur pour ensuite partir en vrille, accélération, martèlement, tout y est.
Mention spéciale au titre éponyme “Ghosts Of A Darkness To Come”, qui offre une ambiance introductive qu’on ne retrouve pas forcément sur les autres titres, un départ très lent, pas loin de tutoyer le doom, pendant près de deux minutes avant de tabasser sévère et d’envoyer son solo mélodique et hop… On ralentit à nouveau. Un vrai condensé de l’album.

Et le son, on parle du son ? Bah rien à redire ! Il est ample, servi par une bonne prod !

Nightbearer ? Une main de fer dans un gant de velours… Ou l’inverse… Ou les deux mon capitaine… Efficacité level up ! J’attends le prochain tour de roue car s’ils continuent sur cette voie ça peut s’avérer dantesque.

Tracklist :

1. Wolves By My Side (5:34)
2. The Dragon Reborn (5:09)
3. Forever In Darkness (5:00)
4. A Shadowspawn (4:36)
5. Blood And Bloody Ashes (4:41)
6. The Shadow’s Waiting (4:47)
7. Where No Wind Ever Blows (5:12)
8. A Conquest In Blood (4:50)
9. Ghosts Of A Darkness To Come (7:21)
10. Doom, Death, Desolation (Bonus Track) (4:51)

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