Line-up sur cet Album
Madie - Chant / Franck Milleliri - Guitares / Matt Asselberghs - Guitares / Yves Campion - Basse / Niels Quiais - Batterie. Guests : Emmanuelson - Chœurs / Caleb Bingham - Chœurs / Mick Caesare - Chant sur 10.
Style:
Heavy / Power metalDate de sortie:
02 octobre 2020Label:
AFM RecordsNote du SoilChroniqueur (Metalfreak) : 9,5/10
C’est qu’ils vont finir par me coller un sacré mal de crane, les Grenoblois de Nightmare !
Depuis 2015, il faut avoir fait des études supérieures pour pouvoir raconteur l’historique du groupe.
Déjà, ils nous envoient un séisme de force 9 sur l’échelle de Richter avec les départs simultanés des deux frères Amore, respectivement chanteur et batteur.
C’est ainsi qu’arrive Olivier “Piv” Casula derrière les fûts et la phénoménale Magali Luyten au chant et le nouveau départ de Nightmare fait voir le jour à l’excellent Dead Sun (2016).
Une blessure au bras met Piv de côté pendant un certain temps et c’est Niels Quiais qui se charge de l’intérim et qui finira par être le batteur définitivement en 2018.
Et l’année suivante, Magali , après avoir assuré la première partie de Kip Winger à Grenoble en jouant en acoustique des titres de Nightmare avec Steven Segara, François Brisk, le génial Christophe Godin et Kelly Sundown Carpenter, a senti que c’était dans cette voie qu’elle voulait continuer et a décidé de quitter Nightmare à l’amiable.
C’est ainsi que Madie, après que ses talents de chanteuses et de frontwowan furent remarqués tant avec Smoky Eyes puis Faith In Agony par les membres de Nightmare qui ont de suite vu son potentiel, l’ont fait chanter une première fois lors d’un concert avant de la recruter définitivement !
Je ne vais pas m’en cacher, et je ne m’en suis jamais caché d’ailleurs, cette chanteuse a été un véritable coup de foudre artistique lorsque je l’ai vue la première fois en concert en première partie de Y. Blues, de mémoire en 2013.
Très visuelle avec un jeu de scène ébouriffant, on sentait qu’elle avait le petit truc en plus qui la démarquerait de bon nombre de chanteuses.
Impression confirmée les innombrables fois que j’ai pu voir Faith In Agony en concert, avec cette chanteuse qui vit intensément sa musique.
Mais là où Smoky Eyes / Faith In Agony est dans un registre plus “rock” que “metal”, j’avoue avoir eu pas mal d’interrogations quand j’ai appris qu’elle rejoignait Nightmare.
On est quand même loin des univers à la Janis Joplin / Led Zeppelin / Soundgarden auxquels la belle nous a habitués !
Et les retours du premier concert avec Nightmare m’ont fait plaisir, rassuré : c’est qu’elle assure, la petite ! Et méchamment…
Sacré pari, grande prise de risques… Vainqueure par KO face aux sceptiques !
Ok, et en album ?
Je me contenterais bien d’un simple pouce levé !
Ce serait réducteur !
Putain quel coffre…
Bien sur, la facilité serait de comparer avec son illustre prédécesseure mais on ne va pas se permettre ce raccourci ! Elle vaut mieux que ça, laissons ça aux gens sans imagination.
Ni meilleure, ni moins bonne… juste différente !
Mais 200% crédible !
Et vas-y qu’elle t’enchaîne les couplets et les refrains avec une rage incroyable, une énergie de tous les instants et se retrouve capable de moduler sa voix lors de passages plus intimistes et nous partager des émotions plus personnelles.
Comme une Clio : elle a tout d’une grande !
Et c’est là qu’on mesure le travail effectué en si peu de temps : on est à la limite de la métamorphose.
On savait qu’elle a beaucoup de présence sur scène – petit bout de femme, mais qui tient une place énorme dès lors qu’elle se retrouve sur les planches tant le charisme est imposant –, maintenant qu’elle a gagné en puissance dans la voix, elle va en scotcher plus d’un et surement donner des cours de personnalité à bien du monde…
Et musicalement, Nightmare nous sort sans doute son meilleur album depuis… toujours !
Autant ne pas y aller par quatre chemins : Cosmovision (2001), The Dominion Gate (2005) , The Burden of God (2012) et bien sur Dead Sun (2016), qui étaient pour moi de pure merveilles discographiques, semblent être bien loin en comparaison de ce catalogue de riffs surpuissants, de couplets et refrains imparables et de maîtrise technique de la part des deux guitaristes qui s’en donnent à cœur-joie, avec une section basse / batterie impeccable.
Que dire du jeu de Niels Quiais derrière les fûts qui n’en finit plus de nous ravir ? Là aussi, il fallait passer derrière Piv, ce n’était pas la chose la plus facile. Mais il fait taire beaucoup de monde tant il se montre aussi puissant que précis !
Lui qu’on connaissait aussi sur Grenoble de par ses autres groupes Titans Fall Harder et Ossonor semblent s’éclater – dans tous les sens du terme – avec Nightmare.
C’est ainsi qu’ Aeternam nous envoie dix pépites rageuses et bourrées d’énergie positive !
Jamais jusqu’alors Nightmare n’avait montré autant d’agressivité en nous assénant ses riffs mixant avec une facilité frôlant l’insolence tant l’agressivité d’un power metal à la limite du thrash – limite régulièrement franchie, qu’on se le dise – qu’une attitude propre à la NWOBHM.
Plus on écoute cet Aeternam , plus on est bluffés par la cohérence et l’équilibre de l’ensemble : ce nouveau Nightmare est sans doute à prime abord le plus homogène – tout en étant le plus ambitieux – qu’ils ont sorti mais il faut quelques écoutes successives pour en déterrer tout un tas de subtilités qui nous obligent à dire après coup “ah ouais quand même !”
Après tout, vouloir garder la thématique autour des films d’horreur des années 80 et de ses personnages inquiétants demandait un gros effort d’inventivité tant au niveau des textes et de la musique, et surtout de rester cohérent dans la démarche : faire une colocation entre un Alien, Jason Voorhees, Freddy Krueger (et non notre Fast Freddy à nous, pas confondre : même si le notre rocke aussi, Freddy – non, Metalfreak, on parle ici de films d’horreur, pas de films à caractère affectueux -), Carrie White ou Anneliese Michel autour d’autres expérience interdites… c’était une ambition assez folle !
L’album débute sur une courte intro qui monte crescendo avant que des riffs bien thrash et saccadés déboulent sans crier garde et Madie entre de suite dans le vif du sujet ! Et pan, “Temple of Acheron” alterne riffs agressifs, mélodies, couplets rageurs et refrain à rechanter sous la douche après une seule écoute.
Nightmare y va de ses changements de rythmes, casse la dynamique pour mieux la reprendre ensuite…
Inutile de préciser que ça va ravager bien des pits en concert.
“Divine nemesis” et “The Passenger” vont entretenir cette dynamique, agressive, rageuse avec toujours un sens aigu de la mélodie.
Et vient un des titres plus surprenants pour Nightmare : on avait déjà senti quelques ingrédients orchestraux dans les premiers titres mais ils s’avèrent plus précis sur “Downfall of a Tyrant”. Le titre se veut certes moins nerveux que les trois premiers mais garde comme dénominateur commun des couplets / refrains bien sentis et des passages aux guitares phénoménaux !
Et on a même droit à la power ballade : “Crystal Lake” est d’une beauté qui frôle l’absolu et les réjouissances ne s’arrêtent pas là.
Le plus court “Lights On”, certes plus classique aux influences plus hard rock (toujours dans les eighties), n’en est pas moins d’une efficacité redoutable avec un refrain à tomber avant que le titre éponyme ne vienne remettre les pendules à l’heure avec une nouvelle fois des riffs furieux sur lesquels Madie laisse échapper tout ce qu’elle a dans le ventre. Et que dire du clip de ce dernier ? Je vous laisse juge !
Et ensuite, tant “Under the Ice”, “Black September” ni “Anneliese” ne font redescendre un tant soit peu la pression. Même ce dernier titre, encore plus ambitieux, lorsqu’on le croit terminé, nous en recolle une louche histoire de bien nous achever dans le bonheur !
Non, c’est jusqu’au bout que Nightmare nous colle mandales sur mandales avec une malice qui frôle le sadisme… ou le Madisme… C’est comme on veut, au point où on en est !
Alors oui, devant cette ébauche de décibels, Nightmare frappe très fort avec un album plus rentre dedans, plus théâtral, avec son lot d’orchestrations, d’agressivités, de riffs à trancher n’importe quelle matière et de soli impeccables… Dis, rends toi compte, on trouve même des chœurs en growls, assurés par Caleb Bingham (Athanasia, Grave Plague) et Mick Caesare (Destinity, ex-No Return) sur le particulièrement remarquable « Anneliese », et d’autres choeurs bien sentis un peu partout par Emmanuelson (Rising Steel, Whisky Of Blood, Ellipsis, entre autres).
De l’artwork à la production, de la musique au chant, tout est parfait et maîtrisé !
Maintenant, il s’agit de défendre cet album sur scène, on espère vraiment que les conditions sanitaires vont nous permettre d’y assister : encore une fois, ça risque de faire mouche sur scène : je ne sais même pas quels titres ils vont jouer en live, mais les dix de cette nouvelle offrande seraient un minimum !
Et comble du bonheur, cet album transpire la sincérité et l’authenticité !
Impitoyable mais divin…
Tracklist :
1. Temple of Acheron (5:09)
2. Divine Nemesis (5:26)
3. The Passenger (4:29)
4. Downfall of a Tyrant (5:11)
5. Crystal Lake (5:14)
6. Lights On (3:47)
7. Aeternam (4:44)
8. Under the Ice (4:31)
9. Black September (4:43)
10. Anneliese (5:33)
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