Line-up sur cet Album
- Karl Sanders : guitare, basse, chant
- Dallas Toler-Wade : guitare, basse, chant
- George Kollias : batterie
Style:
Brutal Death Métal TechniqueDate de sortie:
28 août 2015Label:
Nuclear Blast RecordsNote du SoilChroniqueur (Arno) : 7/10
Lorsqu’on en vient à parler de Nile, il y a des choses qu’il n’est même plus la peine de dire. S’extasier sur la technique par exemple, ou encore digresser durant des pages entières sur l’Egypte. On a compris que les Américains étaient des monstres, inutile de le rappeler à chaque fois. Parce que si aligner des plans hyper complexes suffit à faire un bon album, autant arrêter toute critique immédiatement.
Me concernant, mon intérêt pour la formation va decrescendo depuis « Annihilation of The Wicked », dernier album qui bénéficie pour moi d’un vrai souffle épique et d’une inspiration non diluée sous des tonnes de riffs superflus. Il faut dire que la première fois que j’ai écouté Nile, c’était en 2000 avec le monstrueux « Black Seeds of Vengeance » et que les mecs ont enchaîné avec ce qui reste pour moi le sommet artistique de leur carrière : « In Their Darkned Shrines ». Depuis, impossible de retrouver des titres ayant la grandeur de « Unas Slayer Of The Gods », à croire qu’ils ont cassé le moule.
« What Should Not Be Unearthed » sera certainement considéré comme excellent si « Ithyphallic », « At The Gates Of Sethu » et «Those Whom The Gods Detest » servent de maître étalon. Sinon, c’est l’indigestion assurée. En effet, j’ai beau adorer le brutal, cinquante minutes de matraquage d’un tel niveau, c’est trop. Je veux bien croire que la paire Sanders – Dallas déborde d’inspiration mais les anciennes particularités de la musique de Nile me semblent aujourd’hui complètement oubliées : je pense notamment à l’alternance des vocaux gutturaux ainsi qu’au mélange parfait de Métal et d’orchestrations égyptiennes. Là, on a juste droit à deux pauvres interludes, le reste étant plus une démonstration de force, certes bestiale, mais trop souvent dénuée d’âme. À croire que le projet solo de Karl Sanders a vidé Nile de sa spécificité, un comble.
Il reste bien sûr des fulgurances incroyables, le riff de « Evil To Cast Out Evil » étant purement monstrueux, de même que la magnificence du pont de guitares qui sublime « To Walk Forth Form Flames Unscathed » mais si je mets de côté la débauche absolue de dextérité, difficilement égalable, il ne reste pas grand-chose de mémorable lorsque le disque se termine. Du coup, on le réécoute en se disant que ce n’est pas possible qu’il ne reste rien d’un disque de Nile si ce n’est deux riffs et quelques plans rythmiques qui rappellent vaguement Immolation mais pourtant, il faut se rendre à l’évidence : c’est le trop plein.
Bien sûr, ce ressenti n’engage que moi. Il est en effet incontestable de dire que Nile nage à des profondeurs que personne n’atteint et peut-être qu’en fait le groupe est passé à un niveau tellement supérieur que mes oreilles n’ont pas encore suivi. Peut-être également que dans dix ans, je dirai que ce disque est le meilleur de leur discographie mais là, à cet instant, le groupe m’a complètement largué. Sans parler de déception, je reste clairement sur mes positions.
01 : Call To Destruction
02 : Negating The Abominable Coils Of Apep
03 : Liber Stellae Rubeae
04 : In The Name Of Amun
05 : What Should Not Be Unearthed
06 : Evil To Cast Out Evil
07 : Age Of Famine
08 : Ushabti Reanimator
09 : Rape Of The Black Earth
10 : To Walk Forth From Flames Unscathed
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