Line-up sur cet Album
Zigouille : vocaux Mutill : Guitares Malaria : Basse Yamael : Batterie
Style:
Black MetalDate de sortie:
Décembre 2009Label:
Great Dane RecordsNote du Soilchroniqueur (Lusaimoi) : 7,5/10
Nirnaeth. Derrière ce nom obscure et triste (« Larme » en Sindarin, langue des elfes dans l’univers de ce cher Tolkien) se cache un groupe de Black metal, qui avait sorti son premier album difficile à prononcer « Thrown Athwart the Darkness » en 2006. Près de quatre ans, des concerts et une signature chez le label Great Dane plus tard, il nous revient avec « Spendour of the Abyss » plus aisé à énoncer. Sous la pochette sombre, rappelant les eaux noires du Styx, desquelles semble se détacher le nom du groupe (la splendeur des abysses?), se dissimulent près de cinquante minutes de Black metal. Du Black metal plutôt classique. Les habitués du genre ne seront, à première vue, pas dépaysés, si ce n’est quelques détails. Néanmoins, est-ce que « classique » signifie insignifiant? Contrairement aux idées reçues, je dirais que non, parce que ces détails changent tout.
Déjà, premièrement, la première chose qui frappe, en premier quoi, c’est la production. Celle-ci se révèle être très bonne, puissante, audible (la basse bien mise en avant est un fait assez surprenant pour le style), mais aussi un brin crade. Un bon compromis donc. L’auditeur de Black ne se sentira ainsi pas dépaysé, tout en ayant la possibilité de savourer les compositions du groupe.
Et les compos, justement, bien que classiques, se montrent véritablement prenantes. Dotés d’un riffing excellent, les morceaux prennent à la fois une aura malsaine et parfois grandement épique (« Let Me Inside »). Passé une (très) courte intro bien lourde, le groupe nous entraine dans un flot très rapide qui ne ralentit que pour se poser, devenir imposant et souligner cette vitesse, qui prend alors un peu plus d’ampleur (le milieu et la fin de « My Misanthropy » par exemple, ou « Spirit Elimination »).
Les morceaux prennent un aspect « heavy », presque « tubesque », chaque titre se révèle mémorable, comme « The Encounter » avec son solo hypnotique et son alternance voix/instruments, ou « Infested » et ses hurlements terrifiants de femme terrifiée… (je n’en cite pas plus, de toutes façons, il faudrait tous les citer…). Au bout de quelques écoutes, on se surprend même à chanter les paroles, mais attention, « Spendour of the Abyss », c’est pas du easy listening pour autant!
Si certaines aérations et envolées sont présentes, on a affaire à du dense, du furieux, du technique, toujours saturé avec une voix bien dans le style : gutturale et criarde. La seule véritable pause est l’intro de « Apostasy » et ses cloches lugubres. Reviennent ensuite très vite des riffs lourds de guitare, puis le Black rapide dans lequel le groupe semble exceller.
Même si Nirnaeth évolue dans un seul style qu’il maitrise sur le bout des cordes, on est loin de la répétitivité de certains groupes. Chaque morceau se montre différent des autres par des riffs recherchés (oui je reviens souvent là dessus, mais c’est important!), et de nombreux breaks et variations viennent casser la monotonie qui aurait pu s’installer.
Nirnaeth, avec un brin de folie supplémentaire, pourrait se placer dans les valeurs sûres, le « Panthéon », comme on dit. En attendant, voilà un groupe à suivre, un album à écouter et réécouter, parce que tout ça demeure très bien foutu, sombre et violent comme on aime. Et c’est bien là l’essentiel !
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