Noctiferia – Transnatura

Le 10 avril 2017 posté par Bloodybarbie

Line-up sur cet Album


• Gianni Poposki : Chant • Igor Nardin : Guitare • Roman Files : Guitare • Damjan Tomoski : Claviers, Percussions • Uros Lipovec : Basse • Mathias Gergeta : Batterie, Percussions

Style:

Acoustic Metal

Date de sortie:

2 Décembre 2016

Label:

Nika Records/Listenable Records

Note du Soilchroniqueur (Willhelm von Graffenberg) : 9/10

« Mieux vaut tard que jamais »… En voilà une expression singulière qui peut très vite tourner à l’absurde. Exemple : « Je n’ai tard mis les pieds dans cette boite sordide ! », exclamation de l’homme qui n’a pas compris l’expression initiale, ni comment expliquer pourquoi l’anneau qu’il s’était fait passer au doigt s’est retrouvé dans un anus auquel il a fait subir le même sort. A l’inverse, « je me taperais bien un bon steak jamjamais » n’a pas davantage de sens, comme tout ce qu’on inverse devient sans dessus dessous, tout comme d’une femme qui se déshabille intégralement se retrouve sans dessous dessus – vous me suivez toujours ? Bref, beaucoup de choses nous dépassent – si, si… – et dépassent notre entendement et notre nature. C’est donc le moment idéal d’évoquer Transnatura de Noctiferia qui risque d’en abasourdir plus d’un, incapable d’expliquer pourquoi et comment son anneau… Hum, chronique, now !

Vous connaissez Noctiferia ? Non ? Moi non plus depuis peu de temps seulement, hein, c’est pas grave, je vous en veux pas… Bon, pour resituer, c’est un groupe de Black Death symphonique slovène qui, s’il ne s’est pas encore fait un nom par chez nous – expression toute aussi absurde parce qu’on ne va pas renommer un groupe et franciser son nom pour suivre au pied de la lettre ladite expression, mais je ne vais pas m’étendre là-dessus, pas davantage que sur un sommier clouté – en est déjà à son sixième album (je passe bien évidemment les nombreuses démos depuis… 1992 !).

Passées toutes ces années, on se doute qu’un groupe a l’envie pas uniquement de faire plaisir mais également SE faire plaisir, et c’est aussi ici que cet album tire parfaitement son titre et aussi son aiguille du jeu, celle qui lui permet de tisser une toile « par-delà la nature ». Pour resituer, Noctiferia avec ce Transnatura propose un album de reprises – ok, pourquoi pas… – d’eux-mêmes – déjà, ça devient plus intéressant… – en version semi-acoustique – ahhhh, ça y est on vient au point amusant qui va en crisper certains. Comme si le groupe s’était fait un auto-tribute album et qu’il s’était renommé Nactiferio.

Mais aussi là qu’on peut juger du talent du sextet parce que se contenter d’arranger un morceau avec deux grattes acoustiques, passe encore, c’est le palier numéro un du groupe qui se facilite la vie sans trop d’effort et considère qu’il a frôlé l’excellence… mais se faire un best-of arrangé pour une palette d’instruments et d’influences de musiques du monde, c’est balaise ! Comme si Emir Kusturica et Ennio Morricone s’était fait une session pour composer la BO d’un film érotico-goth… On y retrouve pêle-mêle du banjo, de la trompette avec sourdine, de la guimbarde (un bon combo qui donne un fond de jazz Dixie), du piano, un duo de violons aux teintes arméniennes et yiddish, quand ce n’est pas le quatuor à cordes qui s’y colle, du flamenco avec ses guitares classiques et ses claquements de mains, du Cool Jazz avec son vibraphone, sa section de cuivres et flûte traversière, et j’en passe… On se retrouve même ney à ney – flûtes, alors – avec du tar (mieux vaut tar que jamais, donc) pour des influences arabisantes, le tout avec la voix caverneuse de Gianni Poposki, proche de celles de feu-Peter Steele (Type O negative) et Fernando Ribeiro (Moonspell), loin de son growl habituel mais plus proche de celle d’un narrateur lubrique. Je préfère ne pas vous détailler piste par piste les idées brillamment développées afin de donner une nouvelle fraicheur à leurs morceaux, tant ce serait gâcher l’écoute, mais je vous invite à faire du comparatif « avant-après » avec tous les titres de leur discographie, comme avec l’exemple ci-dessous :

Avant :

Après :

La seule limite que j’entrevois à cet album et le choix de sa playlist (allant piocher dans Slovenska morbida (2006), Death Culture (2010) et PAX (2014) principalement), c’est l’impression d’être perpétuellement au même tempo. J’imagine que c’est volontaire pour garder cet esprit lancinant et sensuel, soutenu par une section rythmique tantôt sage, tantôt débridée – tantôt queutard, donc – à la batterie et à la basse (d’où mon « semi-acoustique de cet album, reste la basse électrifiée). Les morceaux gardent donc un aspect metal dans leur construction (et leur structure de chanson) mais sans aucune distorsion… Et surtout, bien réfléchis par rapport au contexte de la version originale.

Par conséquent, j’applaudis à deux mains – je le ferais bien à quatre, mais je n’en ai que deux – ce travail de musiciens accomplis et possédant une grande culture musicale et cinématographique, qui colle une bonne tarte – mieux vaut tarte que jamais !

A écouter tôt ou tard, mais mieux vaut tôt que tard, cet album qui nécessite de dépasser sa nature d’être humain métalleux binaire, fermé et cloisonné dans UN genre musical.

Tracklist:
1. Mara (4:45)
2. Catharsis (4:13)
3. Holyman (4:29)
4. I am you (5:36)
5. Sleeper is awake (4:21)
6. Samsara (4:09)
7. Gaga People (3:47)
8. Demoncracy (3:42)
9. Rudra (3:57)
10. Su maha gora (5:49)
11. Rust (5:06)

Facebook: https://www.facebook.com/pg/noctiferia/
Site officiel: https://www.noctiferia.net/
Bandcamp: https://noctiferia.bandcamp.com/
Youtube: https://www.youtube.com/user/noctiferiamusic

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