October tide – A Thin Shell

Le 11 décembre 2010 posté par Dada metal

Line-up sur cet Album


Pierre Stam : basse
Robin Bergh : batterie
Fredrik Norman : basse, guitare
Emil Alstermark : guitare
Tobias Netzell : chant

Style:

doom death

Date de sortie:

Septembre 2010

Label:

Candlelight records

Note du soilchroniqueur (Dada Metal) : 07/10

Il y a t’il une lumière au bout du couloir ? Des anges dénudés galopent-ils dans un paradis imaginé par Jérome Bosch ? Satan attend-il les morts armé de sa fourche et des plus terribles vices dont lui seul a le secret ? Si le coma est un aperçu de l’au delà, alors October Tide peut sûrement répondre à quelques unes de ces questions. Après un split annoncé et une longue absence, le groupe revient avec A Thin Shell. Un album bien vivant (enfin).

Année 1995 en Suède, là où un froid glacial fait naître les groupes les plus prolifiques. Katatonia ne parvient pas à trouver un line-up stable. Le groupe enchaîne les démos sans maintenir sa ligne de croisière et sans réussir à exprimer par audio toute son atmosphère. Jonas Renske et Fred Norman profite de cette pause pour composer quelques morceaux destinés à October Tide, le projet parallèle qui les agite alors. Enfin…qui les agite pour quelques temps seulement. Car, en 1996 sort un album qui fait date dans la musique extrême, Katatonia livre son premier chef d’oeuvre : Brave murder day avec Mickael Akerfeldt (Opeth) au chant. C’est la consacration. Oh joie ! Oh bonheur ! Les métalleux les plus sombres tombent à genoux devant ce morceau de bravoure mélancolique.
Ce n’est donc qu’un an plus tard…(roulement de tambourds) qu’October tide (tension générale) livre enfin son premier album (applaudissements). Jonas Renske est au chant, enfin aux growls plutôt, car avant d’être dans un registre de voix cristalline reconnaissable, La Belle était Bête.

Depuis, le père Jonas a quitté le groupe remplacé d’abord par Marten Hansen (This ending) et plus tard par Tobias Netzell (In mourning). Puis silence radio. Le succès de leurs groupes respectifs aura, pour beaucoup, eu raison d’October Tide. Lors d’un coma, les fonctions inconscientes et automatiques du corps continuent de fonctionner (battements du coeur, pouls) mais le patient est en état de sommeil profond. Il y a différents types de coma, du plus long au plus court. Au stade 4, le patient n’a presque aucune chance d’en sortir puisqu’en état de mort cérébrale tandis qu’au premier stade, il peut ressentir des pincements et émettre des grognements. Pour certains, le coma est juste un vague souvenir. C’est le cas pour October Tide. Leur absence fut peut-être longue mais leur réveil est plein d’énergie et d’envie d’en découdre.

Tout d’abord l’artwork. Magnifique. Mélange de fins du monde et d’utopie dans une alliance de tons chauds et de clair obscurs. Ensuite la musique. Prenante. Le premier titre commence par un riff purement katatonien, dans un rythme mi-tempo et quelques notes jazzy entêtantes. La voix arrive et, visiblement, elle a gardé des marques d’outre tombes. Massive et variée, elle surprend surtout par sa façon de rebondir sur les mots. Le chanteur insiste particulièrement et intelligemment sur les rimes rendant l’ensemble très groovy. On n’est pas à La Comédie Française, mais les phrases sont chantées de manière (presque) aussi harmonieuse que des alexandrins. Bref, pour ses alternances de voix, de rythme et de mélodies, le premier titre suffit déjà à ravir les amateurs de death mélodique, de doom à la Swallow the sun et les fans de Katatonia. L’album continue sur sa lancée avec un second titre tout aussi ravageur dans lequel la voix se fait particulièrement intense (je ne me lasse pas d’éloges à son sujet). Les titres sont long (entre 5 à 7 minutes) et prennent donc leur temps pour installer leur ambiance. Cela se traduit par des pauses (encore une fois très katatoniennes), quelques notes de clavier, des accords qui évoquent un oscilloscope au ralenti. Ceci dans l’objectif de mieux enfoncer le clou le moment qui suit. Ainsi, Blackness devours est sûrement le titre le plus virulent mais aussi le plus lourd. Sa conclusion est certainement le moment phare de tout l’album avec des cris surhumains traversant un panel de gammes sur un riff imperturbable.

Bon, il est temps de modérer mon enthousiasme. Après tout, October Tide sort peut-être dignement de son sommeil mais quelques passages sont encore trop bancals pour que le groupe échappe à une surveillance médicale attentive. En effet, outre un instrumental trop long et assez passable, l’ensemble peut vous sembler parfois redondant, et il faut vraiment attendre le dernier titre pour retrouver l’énergie du départ. Véritable bouquet final de mélancolie, il sifflote dans ma tête depuis une semaine. Mais ces quelques notes de réserves à part, je vous conseille vivement cet album, ne serais-ce que pour ses qualités rythmiques flirtant quelques fois du côté de John Zorn. Espérons qu’ils conservent pour de bon leur line-up et que leur réveil ne soit pas qu’un come-back passager.

Alors que je cherchais une conclusion sympathique dans le champ lexical des comas et de l’hôpital, une interrogation urgente m’assaille. Les infirmières sont-elles nues sous leur blouse ou est-ce un fantasme urbain de plus ?!!

Site Internet : http://octobertide.net

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