Line-up sur cet Album
- Basem Fakhry : Chant, Claviers
- Androniki Skoula : mezzo soprano
- George Boulos : Batterie
- Fotis Benardo : Guitares, Basse
Style:
Symphonic Oriental Black Death MetalDate de sortie:
13 Novembre 2015Label:
The Leaders RecordsNote du SoilChroniqueur (Wilhelm von Graffenberg) : 9.99/10
« Un ancien poème égyptien dit « Nil, Nil, Nil, fleuve impétueux et tumultueux, tu es comme notre reine la source de la vie ! » » (Astérix & Obélix, mission Cléopâtre)
Attention, alerte au putain de chef d’œuvre ! Si vous aimez Septic Flesh et Fleshgod Apocalypse – décidément, là où y a du flesh, y a du plaisir… de la chair – vous adorerez Skin Age de Odious !
Les métissages avec la musique orientale (entendez par là du Moyen Orient, de culture arabe… pas de Lorient, même si divers métissages culturels ont été tentés en vain) sont assez souvent des réussites, créant une ambiance particulière à l’ensemble, voire même servant de source d’inspiration plus ou moins mystique. C’est assez fréquent de trouver des références à la musique et aux modes égyptiens dans la musique occidentale, au-delà des simples BO de films et péplums divers. Soit on tente des trucs qui paraissent improbables, à l’instar d’un Mozart l’égyptien mélangeant les deux cultures par le mixage de morceaux préexistants, soit en mettant des références musicales, par insertion de modes typiques, que ce soit chez les Bangles avec « Walk like an Egytian » ou Iron Maiden avec « Powerslave », ou celui d’instruments folkloriques typiques.
A première écoute, on se dit que ce Black Death symphonique fait quand même pas mal penser aux deux groupes que j’ai cités comme comparatifs : une culture très folk locale et une grosse puissance symphonique, le tout évidemment agrémenté et cimenté avec une grosse violence metal. Le duo parental d’Odious est mixte, l’un – George Boulos – grec, l’autre – Basem Fakhry, compositeur de l’opus – égyptien (qui a, comme chacun sait, cette malformation naturelle à tous les alexandrins d’avoir 12 pieds).
Pourquoi ça y fait penser ? Simplement parce qu’on retrouve la quintessence des deux « Flesh », la chair de la chair musicale dans cette mouvance death metal. Et en fait ce n’est pas étonnant que l’on ressente ces inspirations, vu que participent au projet les têtes pensantes de Septic Flesh (Fotis Benardo et Chritos Antoniou, qui est ici arrangeur et orchestrateur) et leur entourage (Androniki Skoula, qui participe avec Antoniou au projet Chaostar) ; manquerait plus qu’un Tommaso Riccardi (Fleshgod Apocalypse) pour compléter le combo dreamteam de (brutal) death symphonique.
Cependant, on ressent bien la patte Septic Flesh derrière, dans la construction des morceaux et la volonté de respect de la touche folklorique : les morceaux sont loin d’être linéaires, avec leur touche progressive dans les métriques alambiquées et changeantes et l’insertion de transitions directement folk de manière assez tranchante, mais aussi avec des vrais morceaux d’instruments trads comme le ney, le mizmar, la zurna, l’oud, la derbuka… Morceaux très similaires donc à l’approche compositionnelle du groupe grec. Mais l’approche symphonique, même si elle est aussi l’apanage de Septic Flesh, est largement plus prononcée ici : l’orchestre (car, oui c’est un vrai orchestre, tant qu’à faire le Filmharmonic de Prague, et pas des numérisations travaillées sur PC avec un logiciel Miroslav décent) et le chœur apportent leur touche de densité sonore, une couleur européenne qui fait passer certains titres dans ce coté péplum épique qui ferait raccourcir le nez de Cléopâtre – la face du monde en serait changée – telle qu’on a pu l’entendre dans divers longs métrages (et pas que dans Deux heures moins le quart avant Jésus Christ).
Imaginez donc l’ambiance éthérée et mouvante comme du sable, ou le corps d’une femme serpentant et ondoyant, que vous avez éventuellement pu entendre dans Only Lovers left alive de Jim Jarmusch, mêlée à une brutalité sonore toute metalistique et vous obtiendrez ce cocktail étrange, cette potion auditive qui ranimerait des momies juste pour les faire headbanger.
Un chef d’œuvre, pas d’autre mot (ou locution) pour définir ces huit pistes que vous avez – certainement déjà désormais – entre les oreilles, qui vous donnera plus d’appétit qu’un barracuda. Des albums de death sympho comme celui-là, j’en veux Ankh-ore ! A écouter jusqu’à usure des tympans, qui permettra de faire lentement s’écouler votre cerveau et facilitera l’embaumement.
Tracklist:
1. Crown of Centuries (3:36)
2. Crystal clear (3:46)
3. A Picture of dead Art (4:28)
4. AlZar (5:25)
5. All the Evidence (3:40)
6. New Mystery (4:07)
7. Dungeon Keys (5:44)
8. Hot Blood Fumes (4:02)
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