Line-up sur cet Album
Style:
Death Metal qui louche sur le ThrashDate de sortie:
02 Décembre 2022Label:
Alma Mater RecordsNote de la SoilChroniqueuse (Mémé Migou et sa pro-thèse) : 7/10
Omnis Malum Et Noceo…
Tout est mauvais et nuisible…
Voilà l’incipit du dernier album quasi éponyme de Okkultist, puisque O.M.E.N. est l’acrostiche de cette sentence. Vous avez deux heures !
Introduction :
Omnis Malum Et Noceo. Tout ne serait donc que mauvais et nuisible ? C’est certainement une phrase qui a étayé de nombreux propos entre 2020 et 2021. La crise sanitaire a percuté la quasi totalité du monde, des gens, des consciences. Elle semble aussi avoir laissé des traces, encore et toujours, notamment dans notre relation aux autres. Qui va s’enfermer dans sa bulle, qui aura au contraire une soif de vivre et de se mélanger, qui trouvera une forme de résilience.
Donc, du chaos peut-il naître la beauté ? Tout resterait immuablement mauvais et nuisible ? Laissons-nous bercer par l’album des Portugais Okkultist pour trouver les réponses en et par nous-même.
Thèse :
Après une introduction digne des grands groupes de Black Metal (quoiqu’un peu longuette), très ambiante, susurrante, presque sifflante, persiflante, grouillante, un appel aux démons, une litanie au chaos, le quintette de « Blackenned Death » nous plonge dans les affres de… de l’Enfer ? Du Malin ? De la Mort ? Du Désespoir ?
Bah que nenni ! Nous voilà propulsés dans un Thrash version old school. Des riffs à la Vektor avec, au chant, une voix féminine qui n’est pas sans rappeler celle de Sabina Classen ( Holy Moses ).
De la crise sanitaire, Le groupe Okkultist a pris le parti de profiter du hiatus obligatoire pour repenser leur direction musicale. Mais également d’aller puiser au fond de soi des paroles porteuses de sens et de résilience. La chanteuse, Beatriz, dira qu’elle a sciemment écrit à la première personne, afin que chacun, à l’écoute, puisse s’identifier dans les propos de ce second album, O.M.E.N. Des paroles qui montrent le chemin de la force. Oui, petit padawan, la force est en toi. Nous sommes tous des guerriers, des Walkyries, des fighters. La force est en nous… à nous d’aller la chercher là où elle est.
Un « Death Metal» version feel good, dirons-nous… Et en cela, le côté Thrash colle à merveille.
Les morceaux suivants creusent la voie. Alors que le début de « Death to Your Breed » garde ce côté old school et ce son Thrashy (dont le solo typiquement Thrash mélo), le tout s’alourdit un peu avant que la batterie ne blast et s’emballe. « Meet Me in Hell », poursuit la lignée des riffs incisifs dignes du Thrash. Tapis de double, de nombreux changements rythmiques et de tempo gardent nos neurones bien en éveil. Car il faut reconnaître au groupe de nombreux moments de bravoure, comme dans le morceau « Thy Blood, Thy Flesh, Thy Sacrifice », où là encore les soli des guitares vont vous en mettre plein la vue.
A partir du morceau « Blood on Satans Claw », on aborde un versant plus Death Metal (enfin!). Ça schred, des breaks qui cassent la rythmique… On a même une double voix sur « Demonic Warfare » qui offre plus d’ampleur au chant.
Antithèse :
Et voilà… Du chaos peut donc naître la beauté. Oui, mais chassez la nature, elle revient vite au galop. Après un petit épisode où on peut concéder une partie Death, on revient vite sur des riffs Thrashisants, du tempo soutenu, des blasts et des riffs à la mode Anthrax (« Thy Blood, Thy Flesh, Thy Sacrifice »)… On trouve de la redondance dans certaines structures comme dans « Meet Me in Hell », où se talonnent Mid tempo – Blast – Mid Tempo – Blast…
Et dernier bémol en ce qui me concerne, la voix de Beatriz. On est bien d’accord sur le fait qu’elle chante bien et que ses « yups » en débuts de phrases offrent des petites secousses de dynamisme. Je regrette, cependant, que sur la longueur, ce soit toujours le même timbre, au même niveau sonore (si on met de côté le morceau introductif).
En guise de pénultième morceau, Okkultist nous gratifie d’un excellent cover de COB. Très bien exécuté, y a pas à chier ! Mais voilà… justement tout est bien exécuté, tout est propre, tout est millimétré. Et cela se concentre dans le dernier morceau, qui sera la synthèse de l’album et de l’exposé dans le même temps : Il y a là un côté appliqué, un peu scolaire.
Synthèse :
Omnis Malum Et Noceo. Est-ce donc, au final, que tout soit mauvais et nuisible ? On a pu voir que si « du chaos naît la beauté », « l’enfer, quant à lui, est pavé de bonnes intentions ». Alors laissons le chaos exploser en pluie de petites gouttelettes de beauté qui s’étiolent en tous sens, sans avoir à toujours calculer la distance, un compas à la main.
Avec O.M.E.N., nous avons un second album qui est de très belle facture, avec des passages de bravoure à la guitare, des changements de rythmes et de tempo. Une chanteuse avec un charisme à la Holy Moses. Mais voilà, lâcher un peu la bride sur le cou, retirer le mors de la bouche pour que le cheval fou puisse prendre son élan et cavaler en tête des albums permettrait peut-être qu’on n’en reste pas à comparer O.M.E.N. à Sabina Classen dans une version plus scolaire de Vektor ou de Kreator.
Néanmoins, ça va marcher à donf, j’en suis persuadée… Parce que c’est fichtrement bien foutu au final !
Tracklist :
1. O.M.E.N. (Omnis Malum Et Noceo) (4:11)
2. Death to Your Breed (6:33)
3. Meet Me in Hell (3:45)
4. Blood on Satans Claw (3:47)
5. Demonic Warfare (4 :18)
6. 9th Layer of the Abyss (3:54)
7. Thy Blood, thy Flesh, thy Sacrifice (4:15)
8. Sixpounder (Children Of Bodom Tribute) (3:52)
9. Crimson Ecstasy (3:45)
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