Line-up sur cet Album


The Bearer : guitare, chant The Revenant : guitare, chant The Wanderer : basse, narration The Dreamer : percussions, ambiances The Watcher : claviers, chant

Style:

Folk / Black metal

Date de sortie:

15 Mai 2020

Label:

Trollzorn

Note du SoilChroniqueur (Quantum) : 8.5/10

Une mer calme n’a jamais fait un bon marin.” (Proverbe anglais)

S’il y avait bien un groupe dont j’avais honteusement oublié l’existence… Et moi qui ne crois absolument pas au hasard, de voir que mon capitaine valeureux pour guider le navire Soil aux confins du monde m’offre le dernier album d’Old Corpse Road m’a presque fait douter de mon agnosticisme. Mais comme je sais que les Dieux ne peuvent avoir un autre faciès que celui de mon grandissime Metalfreak (NdMetalfreak : toi, tu as encore quelque chose à me demander), je me suis amusé, et cela n’a absolument rien à voir avec le groupe que je vais chroniquer (quoique, comme c’est du Folk que notre correcteur adore… [en effet… connard ! :p (Hans Aplastz)]), à faire mon panthéon divin à moi et je m’apprête à faire une sorte de blasphème. Voici donc :
Metalfreak sera Baldr, dieu de la Lumière et de la Beauté, parce que même Colgatesson, dieu des dentifrices, devient sombre devant lui, ou Sæming, dieu des sportifs, parce qu’il est assez sportif quand-même.
Antirouille sera Andhrímnir, dieu des chefs cuisiniers, puisqu’il adore bouffer et surtout les raclettes.
BloodyBarbie sera Lofn, déesse des amours interdits car, oui, L’aimer me sera pour toujours interdit.
Kenpachi sera Freyr. Bel honneur en lui-même mais c’est surtout parce qu’il a tout le temps la gaule (NdMetalfreak : pas mal pour un habitant de la Confédération Helvétique) et aussi parce que nous nous aimons secrètement.
Hans Aplastz sera Loki. Oui car celui-ci se cache derrière des pseudos improbables pour balancer ces fourberies dans nos copies d’écoliers (surtout les miennes [my pleasure :) (Hans Aplastz)]).
Celtikwar sera les corbeaux Hugin ou Munin mais, attention : lui n’aime que les mésanges et il est Breton… [nul n’est parfait, tout le monde n’a pas la chance d’être Normand XD (Hans Aplastz)]
Arno sera Bragi, dieu de la poésie. Pas besoin d’en dire plus (sinon c’est trop long).
Cassie sera Idunn car, en tant que gardienne des pommes de jouvence, elle gardera toujours sa fougueuse jeunesse.
– notre intérimaire Freddy sera Heimdall, pour sa capacité à tout voir, même derrière un écran de fumée ou des cheveux sales et secoués !
– Et moi, je choisirais bien Kvasir mais, comme je n’ai pas tous les pouvoirs ici et que je suis plutôt un paria de l’écriture succincte, je dirais Nidhogg !

Bon allez, cessons de blasphémer et passons à la chronique !

Old Corpse Road est un groupe au nom certes assez étrange (attendez de voir celui des albums !) mais c’est surtout un groupe composé des mêmes membres depuis les débuts, soit 2007, et originaire de Darlington en Angleterre. Mon premier contact avec nos amis Anglais remonte à la sortie de leur premier album « Tis witching Hour… as Spectres we haunt this Kingdom » en 2012 (je vous avais prévenu) que j’avais bien aimé pour les sonorités si particulières qui s’en dégageaient. Et puis, plus rien. Comme si j’avais rangé comme un vulgaire post-it au fond d’un tiroir Old Corpse Road dans mon cerveau. Entre temps, le groupe a sorti « Of Campfires and Evening Mists » en 2016 et c’est sur une logique d’une grande géométrie temporelle que le dernier né « On ghastly Shores lays the Wreckage of our Lore » est sorti quatre ans plus tard encore. Une constante incroyable !

Nota bene pour mes dieux chroniqueurs : ne venez plus vous plaindre de la longueur de mes chroniques quand on voit des titres pareils !

L’artwork est encore une fois un beau tableau. Dans les tons bleus cette fois, avec encore une fois un paysage de mer déchaînée sur laquelle un bateau s’en va difficilement vers le large sous un ciel chargé en nuage. Honnêtement, ce n’est pas la faute du groupe car je me doute bien que mes précédentes chroniques n’ont pas abouti à une coalition pour les artworks en forme de tableaux mais je suis un peu fatigué de commenter des croûtes alors je passe ma route en deux mots (et cette fois-ci c’est vrai) : c’est joli [bah non, ça en fait toujours trois et pas deux… hé hé hé… (Hans Aplastz)]. Comme quoi l’infirmier que je suis reconnait qu’il peut y avoir des croûtes jolies…

Par contre, pour ce qui est de la musique, c’est une autre paire de manches, parce que j’étais resté sur ce son si « vintage » qui m’avait tapé dans le tympan et qui avait achevé de me complaire en extase devant le premier album d’Old Corpse Road. Et puis je me souviens encore du morceau « The Crier of Claiffe » et son intro folk magnifique. Il y avait un peu cet esprit folk metal qui existait chez des groupes comme Aes Dana, ou Bran Barr, que je n’ai jamais retrouvé depuis et qui, je dois bien l’avouer, me manque parfois. Alors je me suis dit naïvement que je retrouverais cette étincelle qui jaillissait à cette époque… mais en fait non… Mais mieux encore ! La musique est résolument black metal avec, toutefois, des mélodies qui sonnent assez « folk » ou épique, je ne sais quel terme utiliser. Imaginez-vous sur une contrée pleine d’histoires et vous comprendrez ce que je veux dire. On n’est pas à proprement parler sur du Pagan parce que la musique n’énumère pas des mythes ou légendes, plutôt un esprit guerrier très « anglo-saxon » avec des percussions belliqueuses [alors finalement, c’est du « War Metal » ? :p (Hans Aplastz)], des ambiances pluvieuses, des chants clairs très solennels et toujours, évidemment, cette espèce de moiteur que l’on retrouve dans les ambiances torturées du Black Metal. L’utilisation des claviers interjette encore plus sur mon ressenti d’une musique très guerrière et où l’on imagine des hommes la main sur le cœur, prêts au combat. Comme quoi, il y a vraiment une particularité chez nos voisins anglais, fiers de leur Histoire si riche et si puissante. Vous prenez le morceau « Black Ship » et c’est exactement une énumération de tout ce que je viens d’énoncer !

Et si l’émotion est de rigueur, c’est en partie dû à un son très agressif, ce qui est surprenant parce qu’il y a une capacité extraordinaire à faire alterner des parties très épiques, et des riffs hyper agressifs, tranchants comme un blizzard en Écosse (oups). Non, sincèrement, le son a bien changé depuis 2012 mais très favorablement. Il y a eu une nette amélioration et ce qui s’apparentait pour moi à un son impeccable à l’époque ne demeure qu’un tas de poussière comparé aux progrès qui ont été faits depuis. Le travail en studio a été impeccable sur toute la ligne et pour du Black Metal, je suis conquis par ce son qui mélange le côté « vieille école » et le côté moderne avec des samples bien en adéquation. J’irai même plus loin en disant que le concept se situant sur la mer, on s’imagine sans peine un périple en bateau comme une odyssée terrible, une mer déchaînée qui manque de faire chavirer un vieux rafiot. « Sur les rives effroyables repose l’épave de notre savoir » n’aura donc jamais aussi bien porté son nom !

Je me dois de reconnaître que j’adore les guitares. Pourquoi spécialement elles ? Parce qu’en fin de compte, ce sont elles qui portent tout ; les samples sont trop éparpillés pour être majeurs, la batterie est bonne mais sans plus, voire quelquefois un peu dissonantes selon les riffs, la basse est absente dans le mixage… mais alors les guitares sont les instruments qui portent tout ici. Et elles le font avec beaucoup de force !

De fait, tout le concept se situant sur la mer, les noms des morceaux suivent bien cette logique et je suis un peu frustré de ne pas avoir eu les textes dans le pressbook. Je me suis donc rabattu avec attention sur le chant qui me semble être le seul point de légère discorde que j’ai sur l’album. Je le trouve, en fait, non pas mauvais (parce que cela reste du scream) mais mal mixé. On l’entend un peu trop mécanique, voire légèrement trop fort. C’est dommage parce qu’il couvre un tout petit peu l’ensemble et se démarque trop. Mais au-delà de cela, les différentes alternances entre le scream majoritaire, les parties narrées, et les passages en chant clair sont très bonnes et faites de manière intelligente pour ne pas être débordante de partout. Placées judicieusement, vous rajoutez du cachet indéniable à un album et Old Corpse Road l’a bien compris et ce depuis toujours. Donc c’est avec une pointe d’émotion que je retrouve ces chants et je ne suis pas peu fier !

On termine ici car je vais devenir redondant à force de me replonger dans mes souvenirs. Si vous avez connu comme moi les débuts de nos voisins anglais, sachez que le chemin a été porteur d’espoir et que le progrès a payé. La dernière galette d’Old Corpse Road est un excellent CD, plein de prouesses et de déboires racontés dans un seul album. Une véritable ode à l’aventure marine. J’ai réussi à me laisser emporter par les flots qui percutent parfois mes oreilles à grand renfort de houles et de haut-fond. Moi qui ai une phobie de tout ce qu’il y a sous l’eau, je ne peux m’empêcher de m’imaginer sur leur navire et de partir vers la fin du monde. Ce troisième album est donc une belle (re)découverte du groupe pour moi et je pense que cela va définitivement me décider à acquérir toute la discographie.

Tracklist :

1. On ghastly Shores lays the Wreckage of our Lore
2. Harbingers of Death (Voices in the Tempest)
3. Black Ship
4. Sea Fire
5. As Waves devour their Carcasses
6. Demons of the Farne
7. The Ghosts of the ruinous Dunstanburgh Castle
8. WaterLore

Facebook  Site web  Bandcamp
Myspace  Twitter  YouTube

Retour en début de page

Laissez un commentaire

M'informer des réponses et commentaires sur cet article.

Markup Controls
Emoticons Smile Grin Sad Surprised Shocked Confused Cool Mad Razz Neutral Wink Lol Red Face Cry Evil Twisted Roll Exclaim Question Idea Arrow Mr Green