Line-up sur cet Album
- Cory McCallum : basse
- Ryan Aubin : batterie
- Greg Dawson : guitare
- Chris Hughes : guitare
- Doug McLarty : chant
Style:
Doom / Sludge Metal / StonerDate de sortie:
19 mars 2021Label:
Sludgelord RecordsNote du SoilChroniqueur (Quantum) : 8/10
“La Méditerranée est une sorte de Gange, où les nombrils vont en pèlerinage.” Frédéric Dard
Comme j’ai particulièrement la flemme de vous écrire une introduction cet après-midi, j’ai décidé de vous copier quelques blagues des Grosses Têtes, histoire de rigoler un peu en cette période de… Bon. Allons-y, rions!
« Un jeune homme entre dans un bar et commande un Whisky. Le barman le sert et le jeune homme boit son verre d’une seule traite. Le barman surpris lui demande ce qu’il lui arrive. L’homme répond : Ma toute première pipe. Ah mais ça compte ça dans la vie d’un homme… Tenez ! Je vous offre un deuxième Whisky pour fêter ça! Non merci répond le jeune homme… ça ira, le goût est passé! » Racontée par Thierry Roland (RIP)
« Quelle différence y a-t-il entre une femme et un chien ? – Le prix du collier. » Racontée par Carlos (RIP bis)
» Jésus marche sur les eaux. Un des apôtres le rejoint à la nage et lui dit : T’es con, elle est vachement bonne ! » Racontée par Carlos
Et la dernière pour la route ici https://www.youtube.com/watch?v=MDYkDVn5tfg#t=7m10s (NdMetalfreak : je ne sais pas ce que je préfère entre l’histoire de Guy Montagné ou le rire de hyène qui s’est coincé les testicules dans une porte de Thierry Roland)
En fait, cette introduction est une manière très courte de dénoncer notre époque où bientôt, faire une blague relèvera du Goulag (dédicace à Cassie) ou de la censure. Alors, on en profite avant de passer à la chronique pour le groupe Olde et son prochain album appelé Pilgrimage. En espérant que les âmes bien-pensantes et révolutionnaires d’Internet ne m’en voudront pas, quoique je m’en fiche.
Olde est le groupe qui nous intéresse donc plus que mon coup de gueule pour cette chronique. Groupe qui nous vient du Canada, et plus précisément d’Ontario et de la ville de Malton. Pour l’anecdote, mon frère habite à Matane au Canada, je pensais naïvement comme souvent que Malton était à côté de son bled. Bon, selon nos appréciations des échelles de temps, on est à onze heures de route, ce n’est pas méchant… Bref! Le groupe existe sous ce doux nom d’ Olde depuis 2014, le précédent nom étant Corvuss. Et à ce jour, le groupe cumule trois albums et un EP. Plutôt une bonne discographie pour sept années d’existence, un groupe qui compose relativement vite et qui a toujours été signé chez un label. Différent selon l’album mais quand-même. En ce futur 19 mars 2021, voilà donc que nos camarades canadiens nous balancent leur nouvel opus nommé Pilgrimage chez Sludgelord Records mais rien qu’en citant le label, je vous ai pratiquement révélé la musique du quintet. Ballot!
Mais avant de confirmer ou d’infirmer la dénomination du label sur la musique, je vous laisse découvrir avec moi la pochette de ce troisième album que je trouve plutôt sympathique. Enfin, façon de parler tant cet artwork transpire l’apocalypse et le cynisme. Déjà, l’utilisation de la nuance de gris donne un côté croquis fort bien dessiné, et le décor n’en est que plus sombre. On a un personnage central qui me fait penser aux anciens soldats avec des masques à gaz, notamment avec la tenue et la sacoche qui font très guerriers. Les bâtiments en arrière-plan me font penser à des usines abandonnées et le sol semble jonché de détritus industriels, on dirait donc une sorte d’allégorie on ne peut plus cynique de l’emprise de l’Homme sur la Nature et sa capacité destructrice tout en se foutant des conséquences. Cela ne vous rappelle pas une époque actuelle?… Tiens, étonnant. Mais passons. Et en tout arrière, c’est un peu plus flou. J’hésite entre une paroi de montagne, une espèce d’inondation suite à une rupture de barrage, ou une pollution atroce qui monterait dans les cieux, des émanations putrides. Cet artwork est un peu compliqué à cerner, mais a le mérite de planter un décor clair et net sur l’aspect apocalyptique, ou cynique sur la condition humaine. Le lien avec le nom de l’album qui veut dire « pèlerinage » me fait donc penser, avec ce personnage vieillot, à une découverte de sa part du futur, et le fait de mettre en avant ce soldat devant ce décor laisse un message clair du style : « vous n’avez donc pas compris? ». Enfin, c’est comme cela que je le ressens et je dois dire qu’au-delà de l’efficacité certaine de ce design, j’ai bien fait de partager quelques blagues tant j’ai le sentiment que l’on ne va pas rigoler avec cet album. En tout état de cause, un artwork vraiment bien, efficace et dérangeant, tout ce qu’on demande dans le genre extrême!
Sludgelord Records = sludge metal évidemment. Mais pas que! J’en suis au troisième groupe en deux jours qui propose un mélange que je trouve de plus en plus souvent, sans trop que je capte encore pourquoi il existe et quel est son degré de régularité. Olde propose donc encore un mélange subtil ou non, de sludge metal (majoritairement) avec une rythmique doom metal très prenante et quelques accentuations ponctuelles stoner. Je crois qu’il est important de faire pour chaque groupe qui propose ce trio de musique, une sorte d’échelle de valeur. Donc voici en gros par ordre d’importance : le sludge / le doom / le stoner. Voilà! Si cela vous aide à trouver un repère j’en serai le premier heureux. Maintenant, je dois dire que cette première écoute a été relativement plaisante, je n’ai pas été transcendé outre mesure mais je ne peux pas dire que l’écoute a été désagréable, loin de là! Le groupe Olde propose un album bien foutu, avec quelques démarcations intéressantes que je détaillerai plus bas, et surtout je trouve l’ensemble homogène dans la mesure où les compositions sont courtes pour les différents genres présents, et s’enchaînent bien. Une première écoute agréable, sans chichi, mais intéressante.
La production abonde dans la bonne direction avec ce son très spécial, « boueux » étant le terme le plus usité pour le décrire et étant celui qui m’apparaît comme le mieux pour décrire l’ensemble mixé. La particularité du groupe Olde étant d’arriver à un son aussi fidèle du sludge avec une base instrumentale beaucoup plus étendue que d’habitude. Je m’explique : les groupes de sludge metal ont souvent une base instrumentale minime, du style une guitare, une basse, une batterie et un chant, point. Ici, il y a deux guitares, ce qui rajoute une difficulté supplémentaire pour le mixage, le son boueux étant bien mis à nu avec une seule guitare. Donc je considère à tort ou à raison que ce mixage est extrêmement talentueux pour parvenir à un résultat final aussi authentique que s’il n’y avait qu’une guitare. C’est donc déjà un bel exploit! Ensuite, j’aime beaucoup la place qu’occupent chaque autre instrument dans le mixage, chacun est à sa place sans être trop fort ni pas assez. En tout cas, et pour ne pas arriver à trop tricoter inutilement, la production est très bonne et je pense que c’est l’un des points les plus importants pour expliquer la plaisance de mes écoutes. Un son fidèle et bien propre, cela rajoute évidemment toujours un bonus.
Maintenant, contrairement à d’autres groupes précédemment chroniqués, je trouve qu’ Olde se démarque par des riffs mélodiques, en tout cas plus techniques et beaucoup moins minimalistes. Et c’est là également que l’utilisation de deux guitares est primordiale, parce qu’avec un deuxième manche, l’on peut remettre de la mélodie dans des riffs éloquents mais surtout distendus, pour ainsi remettre de l’intérêt sonore sur quelque chose qui peut potentiellement tourner en rond. Sur Pilgrimade, le groupe trouve le juste équilibre entre des passages très doom metal et très longs, et quelques moments accélérés presque en mode heavy, mais dépassant à peine la frontière stoner, voire stoner rock, ce qui permet à l’auditeur que je suis avant tout d’apprécier les variations des compositions et savourer cet album. La seule chose qui me retient de ne pas m’extasier comme un moineau devant des graines de tournesol bio, c’est le côté old school. Je suis simplement un peu blasé de tomber sur des groupes qui sont très old school, alors que dans le cas d’ Olde, la jouvence leur aurait permis de sortir de ce puritanisme musical et de proposer un truc plus actuel. Mais bon, comme je disais, la fatigue et la lassitude de me cantonner à un même genre (volontairement je précise) font que cet après-midi, je n’ai pas été enthousiasmé. J’ai bien aimé, vraiment bien, mais pas au point de sauter au plafond quoi.
Les musiciens ont toutefois le mérite d’être vraiment bons! En témoignent les quelques passages mélodiques, voire soli, qui trahissent une maîtrise des instruments ô combien digne d’intéressement! J’ai été surtout très surpris par le bassiste qui, mine de rien, trace sa route en intervenant à quelques reprises de manière impromptue presque, sans chercher une mise en avant regrettable. La technique est bonne et variée, on l’entend un tout petit plus que la moyenne mais rien de comparable à un genre stoner qui met la basse directement en avant. La batterie est très rythmée aussi, se permet quelques petites touches jazzy du plus bel effet sans tomber dans l’orgueil houleux. Bref, des musiciens qui sont en plus de cela très bons, c’est que cet Olde sonne comme un bon groupe tout simplement.
Pour le chant, je suis légèrement moins ravi. Disons que la technique est un peu floue pour moi, je ne sais pas si ce dernier se situe sur un chant genre -core, ou si c’est un chant typiquement sludge mais un peu raté. Mais le chant ne répond pas tout à fait à mes attentes et j’ai le sentiment que le chant hardcore devient de plus en plus une sorte de mode. Ce n’est pas le premier groupe que je fais en chronique qui emploie ce type de chant, il y a une sorte de glissement des genres qui m’inquiète. Le chant sludge est excellent, pourquoi absolument incorporer un autre type qui en plus ne colle ni avec l’intention de départ, ni avec la technique instrumentale? Bon, ce n’est que mon avis ceci dit. Mais pour le chant, je n’ai pas accroché.
Il est temps de mettre un point final à cette chronique. Mon constat est quand-même positif, malgré quelques discordes sur des points précis et aisément identifiables. Il n’en demeure pas moins que Pilgrimage est un bon troisième album, avec ses qualités et ses défauts, pas forcément rédhibitoires mais audibles. Je pense que ce type d’album doit avoir une sorte de place un peu expérimentale, que je n’ai pas saisi ou pas eu envie de saisir. Le mélange déjà compliqué de sludge, doom metal et stoner est perfectible quoi qu’intéressant, mais d’avoir par exemple mis un chant plus estampillé -core laisse un petit arrière-gout de frelatage quand on analyse l’album. Cependant, la production et les compositions jouent un rôle décisif dans l’orientation positive que j’attribue à la chronique. Et c’est bien là l’essentiel, d’avoir un Pilgrimage qui certes ne prête pas au pèlerinage musical ultime, mais qui a au moins le mérite de nous entraîner vers un bon parcours auditif. Un bon album pour Olde donc, qui doit être écouté.
Tracklist :
1. Pilgrimage (05:03)
2. A New King (05:20)
3. Medico Della Peste (04:05)
4. In Defiance (06:44)
5. The Dead Hand (05:11)
6. Depth Charge (03:47)
7. Under Threatening Skies (06:08)
8. Wastelands (05:44)
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