Note du SoilChroniqueur (Metalfreak) : 9/10

Putain, 40 ans !
C’est en 1983, alors à peine en cinquième, qu’un pote de collège me fait découvrir sur une vieille et douteuse cassette BASF chrome une compilation de pourtant seulement quatre titres, plusieurs fois re-re-tapetradée au point qu’on percevait encore un peu de musique au milieu d’un souffle digne des meilleurs mistrals Marseillais !
Cette compilation, c’était “If it’s Loud, we’re Proud”, sortie sur le label Mausoleum Records, proposait en face A deux titres de Killer (“Walls of Hell” et “Blood on the Chains”), un titre de Crossfire (“Sound of War”) et un d’Ostrogoth (“Ecstasy and Danger”).
Connaissant et aimant déjà les deux premiers groupes Belges, Killer m’ayant déjà bien scotché avec “Ready for hell” et “Wall of sound”, et Crossfire dévastant les oreilles des kids avec le très Speed Metal “See you in Hell”, je découvrais leurs compatriotes d’Ostrogoth avec le titre qui allait donner son nom à leur premier full length.
A ce moment-là, dans la première moitié des années 80, on entendait plus souvent parler des Belges lors des blagues de Coluche, accessoirement grâce à Eddy Merckx la décennie précédente ou alors parce que les radios devenues libres depuis peu nous ont fait découvrir des artistes divers et variés comme Lio, Maurane, Annie Cordy, Plastic Bertrand ou Muriel Dacq… puis l’arrivée de la scène EBM avec notamment les Front 242, The Neon Judgement ou à;GRUMH…

Côté Metal, outre Killer et Crossfire qui écumaient déjà méchamment les salles de concerts en Europe, on se prenait des groupes de tueurs comme Acid, Warhead, FN Guns, Black Widow ou Breathless un peu plus tard, pour beaucoup signés, comme Ostrogoth, chez Mausoleum Records.

Autant dire que le heavy metal avaient déjà quelques dignes représentants et Ostrogoth proposait une musique un rien plus axée power Metal US qui séduisait fortement les fans de Savage Grace, Omen, Warlord ou Manowar…
Cet “Ecstasy and danger”, sorti en 1984, soit un an après la compilation précitée et leur premier EP “Full Moon’s Eyes”, montrait déjà une formation des plus matures.

En huit titres, Ostrogoth nous offre autant de pépites.
Et quand un album débute par les presque huit minutes d’un “Queen of Desire” qui dévoile d’entrée à lui tout seul tout le potentiel créatif du quintet, survolant quelques influences à chercher chez les groupes de Power US mais également avec un break plus calme que n’aurait pas renié Iron Maiden.
Ensuite, ce qui marquait aussi, c’était le son : “Ecstasy and Danger” jouissait d’un son particulièrement puissant et précis pour l’époque, mettant en valeur le jeu des deux guitaristes Hans Van De Kerckhove et Rudy Vercruysse, malheureusement tous deux trop tôt disparus. La basse n’était pas en reste, la batterie sonnait fort et le chant de Marc de Brauwer faisait des miracles sur des refrains particulièrement imparables (“Queen of Desire”, “Ecstasy and Danger”, “Scream Out”, “The New Generation”, “Do it Right”) devenus autant de classiques du genre avec les années.

“Ecstasy and Danger” se voulait – et se veut toujours – être un album qui fait partie des classiques du genre avec un statut culte.
Si je devais y mettre un défaut, c’est d’avoir mis, la pourtant magnifique, ballade “Do it Right” en dernière position, clôturant de façon trop calme un album quasi parfait là ou pourtant l’instrumental explosif “Lords of Thunder” se situe intelligemment au milieu de la deuxième moitié de l’album.
Mais ça, c’est vraiment pour chipoter !

Toujours est-il qu’on ne peut que saluer une nouvelle fois l’initiative d’High Roller Records de nous redépoussiérer de telles pépites, en CD, cassette et vinyle s’il vous plait, et ce toujours par l’incontournable Patrick W. Engel.
Encore merci !

Tracklist :

1. Queen of Desire (7:55)
2. Ecstasy and Danger (3:50)
3. A Bitch Again (3:45)
4. Stormbringer (4:30)
5. Scream Out (4:40)
6. Lords of Thunder (Instrumental) (3:25)
7. The New Generation (5:45 )
8. Do It Right (4:20)

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