Note du SoilChroniqueur (Metalfreak) : 9/10

Dans les mid eighties, il ne fallait parfois pas attendre longtemps entre deux sorties albums du même groupe. A peine remis de la claque mise par “Ecstasy and Danger”, Ostrogoth mettra à peine une année pour nous envoyer ce “Too Hot”.
Nous sommes en 1985, toujours en Belgique : Warhead sortait “Speedway”, Crossfire “Second Attack”, on se remettait à peine de l’onde de choc provoquée par le “Shock Waves” de Killer, Trial sortait son unique EP “Scream for Mercy”, Acid revenait une troisième fois avec “Engine Beast”,
A l’international, Savage Grace nous assénait l’expéditif “Master of Disguise”, les Allemands de Talon confirmaient avec “Never Look Back” tout le bien qu’on a pu penser de “Neutralized”, Iron Maiden nous prouvait qu’il y a une vie après la mort avec un des meilleurs live jamais sortis et tout ça sans oublier les “Mind over Muscles” (220Volt), “Warning of Danger” (Omen) ou les dégâts causes par Oz, Tokyo Blade, Accept ou Gravestone…

Ostrogoth, toujours avec le même line up, nous balançait ce “Too Hot” très US pour un groupe européen mais qui aurait sonné très Européen s’il eût été Américain.
Toujours est-il que le quintet nous envoyait neuf titres plus courts et directs, mais tout aussi magnifiques, pour peu qu’on soit réceptif à ce genre de Heavy Metal.
Cela dit, malgré des titres à la qualité évidente, ce “Too Hot” n’aura pas le succès pourtant mérité aussi important que l’album précédent : en 1985, on avait une tendance à américaniser le son d’un peu tout ce qui sortait et, au vu de la pochette qui faisait plus penser à un album de Poison qu’à celle d’un album de pur Heavy Metal, bon nombre de fans de la première heure ont quelque peu tourné les talons.
Et pourtant, dès le premier riff de “Too Hot” – le titre –, on sentait que les cinq Belges jouaient la continuité d’“Ecstasy and Danger”.
Toujours ce chant divin, ces riffs de guitares excellents, ces soli incroyables, le tout sur une rythmique soutenue. Non, ce deuxième album offrait tout ce que le fan de l’EP et de l’album précédents était en droit d’attendre.
Certes, il n’y a plus de titres à rallonge comme “Queen of Desire” ou “The New Generation” : là, on est dans le direct et l’essentiel. C’est surement la raison pour laquelle aucun titre ne franchit la barre fatidique des cinq minutes.
Et surtout, l’album est beaucoup plus homogène et on ne sent aucune prise de risques, hormis l’instrumental “The Gardens of Marrakesh” sur lequel Ostrogoth se permet quelques sonorités Orientales en introduction avec un jeu de guitares des plus divins.

Pour le reste, on a droit à des titres rapides (“Too Hot”, le très Speed Metal “Sign of Life” que ne renierait pas Satan, “Love in the Streets”, “) alternant avec d’autres plus Heavy (“Shoot Back”, “Night Women (Don’t Like Me)” et son riff introductif qui aurait eu sa place sur un des deux premiers albums de Running Wild, Endless Winterdays”, “Halloween” ou le particulièrement lourd “Catch the Sound of Peace” qui sonne comme une power ballade bien lourde à la façon du “Do it Right” de l’album précédent) qui donnent une vraie profondeur à l’ensemble.

On notera aussi quelques invités issus de la scène Belge comme Peter De Wint (ancient chanteur de Crossfire, futur chanteur d’Ostrogoth pour l’album “Feelings of Fury”), Oliver Hellwig (ex-Manticore) et Mike “Spider” Linster (ex-Underdog).

Bref, “Too Hot” est sans doute un des albums les plus sous-estimés non seulement d’Ostrogoth mais aussi du Heavy Metal et on ne peut que saluer les excellentes initiatives conjointes de Patrick W. Engel et de High Roller Records de redonner une seconde vie à ce petit brûlot !

Tracklist :

1. Too Hot (3:50)
2. Shoot Back (3:45)
3. Sign of Life (3:12)
4. The Gardens of Marrakesh (instrumental) (3:13)
5. Love in the Streets (3:38)
6. Night Women (Don’t Like Me) (4:31)
7. Endless Winterdays (4:08)
8. Catch the Sound of Peace (4:40)
9. Halloween (4:28)

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