Note du SoilChroniqueur (Le Marquis Arthur) : 9,5/10

Une symphonie incroyable, l’ultime ode, que dis-je, la quête de la mélodie légendaire ! Une belle surprise que de découvrir ce groupe suédois de talent ! Forts de deux albums, ils nous proposent ce nouvel EP tout à fait fascinant.

Pour cet EP, la thématique est sur un compositeur torturé par la volonté de vouloir achever son opus ultime. Mais le malin lui tourne autour.
Et l’entrée en matière est grandiose avec le titre « Engage ! », mélodie ô combien célèbre, reprise ici en version guitare électrique : épique, impressionnant et reconnaissable. Ce qui met l’auditeur dans un bon enthousiasme pour se lancer dans l’album avec plaisir. La suite se poursuit avec « A distant place », une ode au destin qui se répète, peu importe le lieu, l’époque et même au-delà. J’avoue que la chanson « Sailing on » est assurément ma préféré de l’album, une allusion de la navigation sur les eaux troubles de la création. Super mélodies super entraînantes, le refrain complètement accrocheur avec ses petits solos de guitare, un bon choix de paroles, magnifique morceau ! Mais ce qui attire le plus l’attention, c’est bien sûr la chanson éponyme de l’EP « Nightmare Opus » qui est la plus travaillée, la plus aboutie et aussi la plus longue. On y suit le parcours d’un compositeur de talent qui cherche à se surpasser peu importe le prix, une influence maléfique lui tournant autour : inspiration ou malédiction ? En tout cas la chanson offre une incroyable variété sonore.

Comme si chaque passage illustrait les différentes émotions et frénésie de ce compositeur maudit. Un chaos orchestré, sublime symphonie, mais dans laquelle l’angoisse est également présente. Il est quand même dit dans les paroles « mon travail sera-t-il achevé si je meurs ? ». Une pensée avec une part historique réelle, car nombreux compositeurs de la musique classique y ont sûrement pensé. Et tout est réuni ici pour captiver celui qui écoute : les samples de violon pour la prestance, la double pédale de la batterie pour rappeler la puissance du Metal, l’orgue pour le côté historique, les montées dans les aigus du chanteur pour le côté symphonique, tout est bien choisi ici. Et il est indéniable que la musique classique a inspiré grandement ce morceau. En effet plusieurs codes de ce style ont été utilisés ici, mais je pense qu’ils proposent un argument intéressant : la différence entre la musique classique symphonique et le Metal est les instrument électriques. Et très franchement, ils offrent ici un concerto impressionnant de leur compétences de musiciens en jouant entre les deux styles. Beau travail.

Mais ce qui m’a également beaucoup plu, c’est le final de l’EP avec l’instrumental « Lost between pixels », musique entièrement électronique tout droit sortie des jeux d’arcades, ce qui replace l’album dans une continuité historique cohérente et très bien trouvée. Rajouter à cela la chanson acoustique « Escaping reality » qui offre un peu de douceur, l’EP est complet, riche de cette variété qui ainsi peut séduire un grand nombre d’auditeurs. Moi, ils m’ont conquis et je suis très intéressé de découvrir le prochain album qui, a priori, sera la continuité de cet EP, affaire à suivre donc, et de très près !
Dommage que la Suède est loin d’ici, ça me plairait bien de les voir en concert.

Tracklist :

1 Engage ! (01:35)
2 A distant place (04:32)
3 Sailing on (05:14)
4 Griftkäde (01:12)
5 Nightmare opus (10:35)
6 Escaping Reality (04:52)
7 Lost between pixels (01:17)

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