Note du SoilChroniqueur (Metalfreak) : 8/10

Décidément, Charly Steinhauer est un gros bouffeur de musiciens : a-t-il seulement déjà sorti deux albums d’affilée sous le nom de Paradox avec le même line up ? La réponse est malgré tout ‘oui’ : changement de bassiste entre « Product of imagination » (1987) et « Heresy » (1989), carrément un split entre 1991 et 1998, il change tout le monde pour la reformation et « Collision course » (2000), idem pour « Electrify » (2008)… et garde les mêmes entre les quelques vingt mois séparant ce dernier album et le suivant « Riot squad ». Un changement de batteur et de second guitariste plus tard et c’est « Tales of the weird » qui sort fin 2012.
Et là, quatre ans plus tard vient ce « Pangea » avec le retour de Gus Drax (Black Fate, Gus Drax, Suicidal Angels, Sunburst, ex-Biomechanical) déjà présent en 2010-2011 mais sans avoir enregistré d’albums avec le groupe dans cette période.
Quant à la section rythmique, bienvenue à Kostas Milonas (Outloud, Sunburst) à la batterie et Tilen Hudrap (Keller, Thraw, Vicious Rumors, Wartune…) à la basse.

Et tous ces changements de line up ont-ils eu un quelconque effet sur la qualité de la musique de Paradox ?
Le penser est sans compter sur le talent de composition du gaillard : Charly Steinhauer sait comment mener sa barque et surtout où amener Paradox.
Certes, on est maintenant loin de « Product of imagination » et on n’aura plus des « Pray to the Godz of wrath », « Death, screaming and pain » ou autre « Mystery ».
Mais si les dernières offrandes ont apporté un petit quelque chose en matière de modernité à la musique de Paradox, on reste indéniablement ancré dans un speed / thrash metal old school à faire pleurer de nostalgie le plus rude des thrashers quasi cinquantenaire.

Dix titres, une heure de musique… donc une moyenne de six minutes par tête !
Oui, ça peut paraître longuet, mais non !
Que le morceau fasse quatre ou sept minutes, à aucun moment on ne s’ennuie : la musique de Paradox est d’une richesse relativement exceptionnelle pour le genre et des titres comme les furieux « Apophis », « Raptor », « Ballot or bullet », l’explosif « The raging planet », l’impressionnant « Manhunt » et ses sept minutes et demie de folie, un « Pangea » démentiel, le plus calme « Vale of tears » construit comme un certain « The ballad » de Testament (sur « Practice what you preach ») débutant tranquillement en acoustique avant que le thrash bien méchant ne reprenne le dessus pour finir à nouveau de façon plus mélodique, le final en toute beauté « El Muerte » et surtout, surtout, le magnifique « Alien Godz » qui justifie à lui tout seul l’achat de l’album tellement ce morceau est ce qui se fera de mieux dans le thrash cette année.
On ne mentionnera pas le plus dispensable et mid tempo « Cheat & pretend » qui est très en dessous du reste de l’album.

Toujours est-il que, quatre ans après le précédent album, Paradox nous balance une pure bombe atomique de thrash metal et ce « Pangea » pourrait bien concourir pour l’album de l’année dans le genre.

Rien que ça !

Tracklist :

1. Apophis (5:16)
2. Raptor (5:02)
3. The Raging Planet (4:16)
4. Ballot or Bullet (3:59)
5. Manhunt (7:32)
6. Cheat & Pretend (5:33)
7. Pangea (7:03)
8. Vale of Tears (7:43)
9. Alien Godz (6:39)
10. El Muerte (6:21)

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