Note du SoilChroniqueur (Fast Freddy) : 8/10

En affichant quasiment quarante années au compteur, les chiliens de Pentagram, qui, ne l’oublions pas ont débuté alors qu’Augusto Pinochet était encore au pouvoir, font office de vieux briscards de la scène death-thrash. Malgré un parcours qui ne fut pas celui d’un long fleuve tranquille, avec plusieurs mises en sommeil au fil du temps, Pentagram est toujours présent. Ils remettent du charbon dans la chaudière et viennent ajouter un deuxième album (seulement) à leur discographie, intitulé « Eternal Life of Madness », plus de dix ans après « The Malefice », leur premier méfait ; un EP, des splits, des démos, un album live et des apparitions sur des compilations ont également rempli les bacs au fil du temps, mais la rareté des longs formats nous incite donc la curiosité et l’envie de savoir de quoi il en retourne.

Alors, c’est clair qu’il y a un côté résolument old school dans le metal envoyé sans concession par Pentagram, avec des intonations on ne peut plus Slayeriennes à plusieurs reprises ; « The Portal » est là pour en témoigner, que ce soit dans l’agressivité brute de fonderie, les riffs et la rythmique caractéristiques, les soli ou encore la voix d’Anton parfois aux frontières de celle de Tom Araya !

« El Imbunche » ou encore « Possessor » ne disent pas autre chose non plus, apportant une touche d’authenticité dans le sens où, rien n’est pollué par des arrangements à n’en plus finir, ou de la technicité à outrance. On est sur de la livraison en direct, au diable les intermédiaires. Tu veux du death-thrash pur jus, assieds-toi, attache ta ceinture et ouvre grand tes esgourdes, pas trop quand même si tu ne veux pas les voir saigner trop rapidement !
L’écriture de cet album remontant à la période du Covid, qu’on en serait presque à remercier les cieux de nous avoir imposer cette épreuve quand on voit la qualité et l’efficacité des morceaux que nous livre Pentagram, le tout avec l’énergie d’une jeune formation qui a encore tout à prouver.
Les morceaux se succèdent, te donnant tous l’envie d’en découdre au sein d’un pit survolté ou, à défaut, de headbanguer dans ton salon, en montant le volume au maximum pour que tes voisins puissent participer à l’allégresse générale pendant la bonne cinquantaine de minutes que dure l’opus.

Les morceaux comme « Icons of Decay » au tempo plus lent ne contiennent cependant pas moins d’intensité, la voix puissante et éraillée d’Anton veillant au grain et à maintenir une saine pression. Et puis, avec les raclées du style de celles qu’on reçoit sur « Devourer of Life » ou « Deus Est Machina », on peut dire qu’on n’en manque pas, voire qu’on en a à revendre.
Une chose est sure, c’est que Pentagram fait plaisir à voir dans ce paysage metal qui ne cesse d’évoluer, parfois trop, à en perdre son essence originelle ! Les Chiliens, eux, restent fidèles à leurs racines en composant et jouant leur musique avec leurs tripes, touchant ainsi les fans en quête d’authenticité et éloignant ceux que les effets de mode font tourner comme des girouettes.

Au final, c’est un put1 de bon moment passé à l’écoute d’« Eternal Life of Madness » ce deuxième album de Pentagram qui distribue, à tours de bras, des mandales avec une fougue qui ne souffre d’aucune faiblesse et ne semble pas marquée par le poids des années. Well done, Guys !

Tracklist :

1. El Imbunche 5 :07
2. Possessor 4:56
3. Omniscient Tyrant 5:08
4. The Portal 4:16
5. Eternal Life of Madness 6:24
6. Icons of Decay 3:35
7. Devourer of Life 4:13
8. State of Grace 5:05
9. The Seeds of the Deed 6:36
10. Deus Est Machina 4:16
11. No One Shall Survive 5:22

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